177 habitants en 2019.
Quel mystère se cache au pied du massif du Canigó, le balcon du Vallespir? Montboló, village à l'ouest du Tec, surplombant els Banys i Palaldà (Amélie-les-Bains-Palada), dont l'histoire aussi riche que secrète. Dés le Néolithique, ce territoire se distingue par sa céramique qui portera son nom. Il formera un groupe dit de Montboló, apparenté à une autre civilisation, le Chasséen. Sa poterie lisse, dont nous avons encore les restes, trouvée dans la grotte de La Balma (coupes, écuelles, marmites globuleuses, assiettes), porte divers éléments de préhension ou suspension, dont l'anse tubulaire verticale en fait sa spécialité. Un fin décor géométrique gravé vient parfois rompre la monotonie des surfaces unies. La découverte d'outils fabriqués à partir de matière première locale mais aussi plus lointaine (Alpes, Sardaigne o
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177 habitants en 2019.
Quel mystère se cache au pied du massif du Canigó, le balcon du Vallespir? Montboló, village à l'ouest du Tec, surplombant els Banys i Palaldà (Amélie-les-Bains-Palada), dont l'histoire aussi riche que secrète. Dés le Néolithique, ce territoire se distingue par sa céramique qui portera son nom. Il formera un groupe dit de Montboló, apparenté à une autre civilisation, le Chasséen. Sa poterie lisse, dont nous avons encore les restes, trouvée dans la grotte de La Balma (coupes, écuelles, marmites globuleuses, assiettes), porte divers éléments de préhension ou suspension, dont l'anse tubulaire verticale en fait sa spécialité. Un fin décor géométrique gravé vient parfois rompre la monotonie des surfaces unies. La découverte d'outils fabriqués à partir de matière première locale mais aussi plus lointaine (Alpes, Sardaigne ou Barcelona...) démontre une grande habilité et laisserait entendre que des relations commerciales existent. Nous trouvons aussi un dolmen, non loin du col de la Redoute.
Ces différentes traces historiques définissent déjà ce que sera ce pays : spiritualité, travail de la terra et ouverture sur le monde.
En 941, Ansemon (seigneur du château de Cameles) et sa femme distribuent leurs biens entre leurs sept enfants dont un aïeul du nom de Monte Bodone qui donnera plus tard Montboló, mentionné sous cette forme en 1628. La vigueur du village nous saute aux yeux lorsqu'au détour du dernier virage apparaît l'église de Sant Adreu , mentionnée pour la première fois en 993 dans un acte délimitant les paroisses de Cortsaví et d'Arles. La nef romane fortifiée est curieusement encadrée, à chacune de ses extrémités, d'un chevet plat. Doit-on y voir son rôle défensif et protecteur pour les villageois lors des terreurs de l'an mil? Quoi qu'il en soit, son architecture se singularise par se mélange entre le religieux et le militaire. A l'intérieur, différents retables du XVIIIe décorent le lieu. Le grand retable du maître autel de 1711 est dédié à Sant Andreu. Nous y trouvons aussi une vierge romane du XIIe : Nostra Senyora de l'Esperança de Montboló. Enfin, des retables sur la crucifixion du Christ et les saints patrons des paysans : Sant Isidre et Sant Galdric (Gaudérique).
Arrêtons-nous un instant sur le retable protégeant une toile de Sant Joan Baptista entouré de Sant Abdó i Sant Senen, princes persans dont les reliques sont gardées en l'église d'Arles. Leur présence démontre le lien légendaire qui unit les deux villages depuis 1465. En cette année, un orage aussi violent que mystérieux éclate. Un paysan, le Sieur Noguer de Guanach fait paître son troupeau. Les deux saint apparaissent au pauvre bougre. Et l'orage, malgré toute sa force, n'inflige aucune perte. Depuis, chaque année, la paroisse bolomontaise commémore ce miracle. Elle fait l'offrande de 8 kilos de cire pure d'abeille formant un large disque : la Rodella. Elle est portée par les pélerins en ex-voto de Montboló à Arles le 30 juillet, jour devenu fête solennelle.
Montboló est un pays d'art et d'histoire où se côtoient tradition à travers ces fêtes et modernité avec la clinique Al Sola. Son exposition climatique unique, sa vue et son mystère vous porteront à travers les âges. Venez randonner jusqu'à Formentera, village abandonné de la route du fer du Canigó. Venez visiter notre église et son jardin. Le meilleur accueil vous attend et ce depuis le néolitique!
(texte de Eric ROBINAT, conseiller municipal)
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