« Il est très important de transmettre mes sentiments ou mes convictions. C'est un monde intérieur avec une communication très forte. Je vais vraiment dans ma vie personnelle", Lluís Llach.
J'ai regardé le concert de Lluís Llach au Palau Sant Jordi le 18 décembre 2021, qu'il a fait pour collecter des fonds pour le "Débat constituant", un processus participatif transversal, inclusif et pluriel pour établir les bases constitutionnelles de l'avenir politique de la Catalogne. .
J'ai beaucoup aimé ce concert. J'ai pensé d'abord, comment se fait-il que cet homme a arrêté de chanter. Lluís Llach a beaucoup d'énergie et a toujours une bonne voix. Puis il m'a confirmé que Lluís Llach est une personne honnête qui n'a rien à y gagner, ses interprétations sont très honnêtes et il semble qu'il donne tout. Il m'a réconcilié avec ce processus d'autodétermination du peuple de Catalogne qui a été tellement gâché par les politiciens.
Vous trouverez ci-dessous des extraits d'une interview qu'il a réalisée et des vidéos du concert.
Nous sommes un pays de chapelles
« Non seulement nous sommes un petit pays avec un petit marché et aucun État pour nous protéger, mais c'est aussi déjà établi en politique : qui doit toujours recevoir sa culture, quand une grande partie de la survie politique passe par elle. Et il vaut mieux dire : nous sommes un pays de chapelles, dans lequel nous nous mordons car il nous est très difficile de trouver un espace pour vivre et pouvoir faire le travail de chacun. Et c'est vrai que quelqu'un est toujours mieux combattu. »
Ça me pèse d'être Lluís Llach
« Je suis allé au Sénégal juste pour ça. J'ai arrêté de chanter en espérant que le nom deviendrait de plus en plus petit jusqu'à ce qu'il disparaisse. Et cinq ans plus tard, j'ai vu que ça n'arrivait pas et je suis allé au Sénégal : il n'y avait même pas Lluís, c'était Lís, parce qu'ils ne savent pas comment le prononcer. »
Le pieu s'appelait La Colonne.
"Maria Aurèlia Capmany ne m'aimait pas du tout, et L'estaca ne savait pas comment le finir, et Espinàs m'a dit d'aller avec Aurèlia pour t'aider. Et mes jambes tremblaient, j'avais dix-neuf ans. J'ai sonné à la porte, je suis descendu et ses yeux sont apparus, "Allez, mon garçon!" Putain, quelle générosité : un gars que tu n'aimes pas, mais un pote te dit de faire attention et tu le ramènes chez toi, et tu perds des heures et deux ou trois jours. Et pas pour rien, parce qu'elle n'a jamais dit qu'elle m'avait aidé, je l'ai dit parce que sinon elle ne l'aurait pas su. Le pieu s'appelait La Colonne. Et elle avait une très belle technique : elle ne t'écrivait pas le mot, elle te faisait deviner : « Mec, tu ne penses pas qu'il y a une autre façon de le dire ? »
(Entre guillemets, interview de Gemma Ventura Farré avec Lluis Llach)
La Gallineta interprétée par Llamp te Frigui (Catalogne Nord)
Ja no vull pondre cap més ou
A fer punyetes aquest sou
Que fa tants anys que m'esclavitza
Em faré venir un restrenyiment
No tindrà cap més ou calent
El que de mi se n'aprofita
Visca la revolució
M'heu tret la força de volar
Però, us ho juro, s'ha acabat!
Tinc per davant tota una vida
I no pateixo pel destí
Que un cop lliurada del botxí
No ha d'haver-hi cap perill
Perquè m'entengui amb les veïnes
Visca la revolució
Els triaré sans i valents
Que n'estic farta d'insolvents
Que em fan passar nits avurrides
Que jo de bleda no en tinc res
I que, posats a fer, no em ve
D'un segon restrenyiment
Visca la revolució!
La gallina ha dit que no
Visca la revolució!
La petite poule
Alè
Ara que els meus ulls entreveuen
la serenor del meu capvespre
aprenc certesa en la veritat
que abans endevinava:
Jo només tinc un desig d'amor,
un poble i una barca.
De tants ahirs que s'esllavissen
guardo regals que ni esperava
petxines plenes de bells tresors,
dolors que em fan mestratge,
que amb avarícia d'infant voraç
aplego en l'equipatge,
però només tinc un desig d'amor,
un poble i una barca.
Desig d'amor per no perdre mai
el plaer d'enamorar-te,
un poble que em deixi compartir
la joia d'estimar-se
i una barqueta, per si la mar
la mort volgués donar-me.
Que amb això em basta
si amb mi tinc els astres,
astres càlids que em són lleials,
que de nit veig en el cel
i de dia en tots vosaltres.
I tot passant les primaveres
la vida haurà de despullar-me
d'inútils túniques per al camí que
duu cap a l'essència
on només cal un desig d'amor,
un poble i una barca...
Arribar nu de formes vanes
al gest adust que tot ho acaba,
havent entès que per tant d'amor
la fi vols amagar-me.
Llavors potser si el cos m'ho permet,
et deixaré enganyar-me.
Me n'aniré amb un desig d'amor,
un poble i una barca.
Desig d'amor per no perdre mai
el plaer d'enamorar-te,
un poble que em deixi compartir
la joia d'estimar-se
i una barqueta, per si la mar
la mort volgués donar-me.
Digueu-els-hi estrelles!
Mátia, Mátia einai t'astéria!
Chiamateli astri!
Llamadles luceros!
Kacvkib! Etoiles! Ko àbim!
Digueu-els-hi estrelles!
(Compositor: Lluís Llach)
Souffle
Maintenant que mes yeux entrevoient
la sérénité de mon couchant
j’apprends la certitude dans la vérité
qu’avant je devinais :
J’ai seulement un désir d’amour,
un village et une barque.
De tant d’hier qui s’évanouissent
Je garde des cadeaux que je n’attendais pas :
Des coquillages pleins de beaux trésors,
des douleurs qui m'enseigne,
qu'avec l’avarice d’enfant vorace
je rassemble dans le bagage.
Mais j’ai seulement un désir d’amour,
un village et une barque :
Désir d’amour pour ne jamais perdre
le plaisir de te rendre amoureuse;
un village qui me laisse partager
la joie de s’aimer
et une petite barque, au cas où la mer
veuille me donner la mort.
Car avec cela, cela me suffit
si avec moi j’ai les astres.
Des astres aimants qui me sont loyaux
que la nuit je vois dans le ciel
et le jour dans vous tous.
Et tout en passant les Printemps,
la vie devra me dévêtir
d’inutiles tuniques le long du chemin
qui mène jusqu’à l’essentiel
où seul est nécessaire un désir d’amour,
un village et une barque...
Arriver nu de manières vaines
au geste sombre qui achève tout
ayant compris que par tant d’amour
la fin, tu veuilles me cacher.
Alors peut-être si le corps me le permet
je te laisserai me décevoir
Je m’en irai avec un désir d’amour
un village et une barque
Désir d’amour pour ne jamais perdre
le plaisir de te rendre amoureuse,
un village qui me laisse partager
la joie de s’aimer
et une petite barque, au cas où la mer
veuille me donner la mort
Car avec cela, cela me suffit
si avec moi j’ai les astres.
Des astres aimants qui me sont loyaux
que la nuit je vois dans le ciel
et le jour dans vous tous.
Car avec cela, cela me suffit....
Appelez les étoiles !
Étoiles! Étoiles! Étoiles!
Pel que varen morir tantes flors
Pel que vàrem plorar tants anhels
Potser cal ser valents altre cop
I dir no, amics meus, no és això
Ni paraules de pau amb garrots
Ni el comerç que es fa amb els nostres drets
Drets que són, que no fan ni desfan
Nous barrots sota forma de lleis
Ens diran que ara cal esperar
I esperem, ben segur que esperem
És l'espera dels que no ens aturarem
Fins que no calgui dir: no és això
Ens diran que ara cal esperar
I esperem, ben segur que esperem
És l'espera dels que no ens aturarem
Fins que no calgui dir: no és això
Pel que varen morir tantes flors
Pel que vàrem plorar tants anhels
Potser cal ser valents altre cop
I dir no, amics meus, no és això
Compagnons, c'est pas ça
Ce n'était pas ça, camarades, ce n'était pas ça
Ce pourquoi tant de fleurs sont mortes
Ce pourquoi nous avons pleuré tant d'espoir
Peut-être que nous devons être courageux à nouveau
Et dire non, mes amis, n'est-ce pas
Ce n'est pas ça, camarades, ce n'est pas ça
Pas des mots de paix avec des bâtons
Ni le commerce qui se fait avec nos droits
Des droits qui sont, qui ne se font pas ou ne se défont pas
De nouveaux coups de bâtons sous forme de lois
Ce n'est pas ça, camarades, ce n'est pas ça
On nous dira d'attendre maintenant
Et nous l'attendons avec impatience
C'est l'attente de ceux qui ne s'arrêteront pas
Jusqu'à ce qu'il ne faille plus dire: ce n'est pas ça
Ce n'est pas ça, camarades, ce n'est pas ça
On nous dira d'attendre maintenant
Et nous l'attendons avec impatience
C'est l'attente de ceux qui ne s'arrêteront pas
Jusqu'à ce qu'il ne faille plus dire: ce n'est pas ça
Ce pourquoi tant de fleurs sont mortes
Ce pourquoi nous avons pleuré tant d'espoir
Peut-être que nous devons être courageux à nouveau
Et dire non, mes amis, c'est pas ça
C'est pas ça, non, camarades, c'est pas ça
Un himne per no guanyar
Un himne per no guanyar
Per no vèncer mai fent la guerra
Que malmena tota raó que ens pugui fer lluitar...
Deixa'm doncs cantar
Aquest himne per no guanyar.
Només som si vosaltres sou vida,
Sols tenim si podem compartir-la.
Que de res no ens val
La vida en la mort,
La pau en la por...
Deixeu-me així doncs cantar...
Un himne que sigui un prec
Pels infants que han de perdonar-nos
I salvar-nos. Per les dones que ens han d'infantar
Un futur de pau
Un demà on no calgui guanyar.
No som res si no som amb vosaltres, ...
Que no som si no sou amb nosaltres
Hem d'aprendre l'espai
Difícil i fràgil de l nostre conviure
On puguem tots cantar
Un himne per no guanyar...
Un himne que sigui un cant
On es mesclin totes les llengües
Que ens permeten el so màgic del mot estimar.
Deixa'm doncs cantar
Aquest himne per no guanyar.
Diferents en la pell i en la parla,
Ens feu rics quan no sou com nosaltres.
Ens donem lo divers
Compartim lo distint
I volem l'univers per conviure un destí.
No ens cal ni volem guanyar...
Un himne per no...
(Compositor: Lluís Llach)
Hymne pour ne pas gagner
Un hymne pour ne pas gagner,
Pour ne pas vaincre en faisant la guerre,
Qu'il détruise
Toutes les raisons que nous avons de nous battre.
Permettez-moi, donc, de chanter
Cet hymne pour ne pas gagner !
Nous ne sommes que si vous êtes en vie,
Nous ne vivons que si nous pouvons partager !
Car pour nous, la vie dans la mort
Ne vaut rien ;
La paix dans la peur...
Permettez-moi, donc, de chanter
Cet hymne pour ne pas gagner !
Un hymne qui soit une prière
Pour les enfants qui doivent nous pardonner
Et nous sauver.
Pour les femmes qui doivent faire naître
Un avenir de paix,
Un lendemain où gagner n'est pas nécessaire.
Nous ne sommes rien sans vous...
Car nous ne sommes que si vous êtes avec nous !
Nous devons apprendre l'espace
Difficile et fragile où nous coexistons,
Où nous pouvons tous chanter
Un hymne pour ne pas gagner !
Un hymne qui soit un chant
Où toutes les langues se fondront,
Pour nous permettre de prononcer le son magique
Du verbe « aimer » :
Permettez-moi, donc, de chanter
Cet hymne pour ne pas gagner !
Nous sommes différents de couleur et de langage,
Votre différence nous enrichit...
Nous donnons dans la diversité,
Nous partageons les différences
Et nous voulons l'univers pour partager notre destinée :
Nous ne voulons pas gagner et n'en avons pas besoin
Un hymne pour ne pas gagner...
Silenci
Si m'heu de fer callar
Que sigui ara,
Ara que puc dir no,
I res teniu per a comprar-me.
Que no vull esperar.
Que sigui ara!
Ara que puc sentir
El pes de tanta basarda.
Que no em sap cap greu
Dur la boca tancada,
Sou vosaltres qui heu fet
Del silenci paraules.
Que no vull esperar
Que el temps rovelli l'arma,
Que no vull que la por
Tingui més temps per a guanyar-me.
Si m'heu de fet callar
Que sigui ara,
Ara que tinc les mans
Per a canviar de guitarra.
(Compositor: Lluís Llach)
Silence
Si vous devez me faire taire
Que ce soit maintenant
Maintenant que je peux dire non
Et que vous n'avez rien pour m'acheter.
Car je ne veux pas attendre.
Que ce soit maintenant !
Maintenant que je peux sentir
Le poids de tant d'effroi.
Car je sais que ce n'est pas grave
De garder la bouche fermée
C'est vous qui avez fait
Du silence des paroles.
Car je ne veux pas attendre
Que le temps rouille l'arme
Car je ne veux pas que la peur
Ait plus de temps pour me gagner.
Si vous devez me faire taire
Que ce soit maintenant
Maintenant que j'ai des mains
Pour changer de guitare.
Cant de l'enyor
Ni que només fos
Per veure't la claror dels ulls mirant el mar
Ni que només fos
Per sentir el frec d'una presència
Ni que només fos
Poder-nos dir un altre adéu serenament
Ni que només fos
Pel suau lliscar d'un temps perdut al teu costat
Ni que només fos
Recórrer junts el bell jardí del teu passat
Ni que només fos
Perquè sentissis com t'enyoro
Ni que només fos
Per riure junts la mort
Ni que només fos
Poder-nos dir un altre adéu serenament
Ni que només fos
Perquè sentissis com t'enyoro
Ni que només fos
Per riure junts la mort
(Compositor: Lluís Llach)
Chant de nostalgie
Et seulement…
pour voir la clarté de tes yeux regardant la mer
Et seulement…
pour sentir le frôlement d’une présence
Et seulement…
pour à nouveau nous dire adieu sereinement.
Et seulement…
pour le doux glissement du temps à tes côtés
Et seulement…
pour ensemble flâner au jardin de ton passé
Et seulement…
pour que tu saches combien je regrette
Et seulement…
pour ensemble rire de la mort
Et seulement…
pour à nouveau nous dire adieu sereinement
Et seulement…
pour que tu saches combien je regrette
Et seulement…
pour ensemble rire de la mort
Tinc un clavell per a tu
Tinc un clavell per tu
Que m'han dit que tens pena al cor
I tristesa als ulls
Jo només passava, ni sé on anava, però penso que...
Tinc un clavell per tu
Si és que tens el cor malalt d'amor
O el cap malalt de món
O et sembla tan difícil veure una finestra. I tanmateix
Au! Vinga, amunt, amunt
Obre els teus ulls i amunt
Puja a la barca amb el teu bagatge
I recorda que la vida és teva
Tinc un clavell per tu
Sé que potser em poso on no puc
Però un somriure teu
Em faria un sant amb la feina acabada. I és així que...
Tinc un clavell per tu
Apa! Pren-lo, doncs
Per què esperar més
Mira que el temps passa. I tanmateix...
Au! Vinga, amunt, amunt
Obre els teus ulls i amunt
Puja a la barca amb el teu bagatge
I recorda que la vida és teva
Tens un clavell per mi
Que a voltes tinc la pena al cor
I tristesa als ulls
I em sembla tan difícil un poc de llum
Au! Vinga, amunt, amunt
Obre els teus ulls i amunt
Puja a la barca amb el teu bagatge
I recorda que la vida és teva
Au! Vinga, amunt, amunt
Obre els teus ulls i amunt
Puja a la barca amb el teu bagatge
I recorda fer la vida teva
I recorda fer la vida teva
(Compositor: Lluís Llach)
J’ai un oeillet pour toi
Pour toi, j’ai un oeillet
J’ai un oeillet pour toi,
On m’a dit que ton coeur a de la peine,
et que tes yeux sont plein de tristesse.
Je ne faisais que passer, vers où ?
Je ne le sais plus, mais je pense que…
J’ai un oeillet pour toi,
Si ton coeur est malade d’amour,
Si ta tête est malade du Monde
Et s’il t’est difficile d’entrevoir
une brèche et pourtant…
Allons, allons, courage, courage !
Ouvre les yeux, courage !
Monte en bateau avec ton fardeau
et n’oublie pas que la vie t’appartient…
J’ai un oeillet pour toi,
peut-être cela ne me regarde pas,
je le sais,
mais un sourire de toi,
me rendrait heureux comme un saint !
Mission accomplie, alors donc…
J’ai un oeillet pour toi,
Allez, prends-le donc !
Pourquoi attendre davantage ?
Le temps presse, vois-tu, et cependant…
Allons, allons…
Vida
Potser em deixin les paraules
O potser em deixeu vosaltres
O només els anys em posin
A mercè d'alguna onada
A mercè d'alguna onada
Mentre tot això m'arriba
Que a la força ha d'arribar-me
Potser tingui temps encara de robar-li a la vida
I així omplir el meu bagatge
Mentre tot això m'arriba... vida, vida!
Encara veig a vegades
De vegades veig encara
Els meus ulls d'infant que busquen
Més enllà del glaç del vidre
Un color a la tramuntana
M'han dit les veus assenyades
Que era inútil cansar-me
Però a mi un somni mai no em cansa
I malgrat la meva barba
Sóc infant en la mirada
A vegades veig encara... vida, vida!
Si em faig vell en les paraules
Si em faig vell en les paraules
Per favor tanqueu la porta
I fugiu de l'enyorança
D'una veu que ja s'apaga
Que a mi no m'ha de fer pena
Que a mi no em farà cap pena
I aniré de branca en branca
Per sentir allò que canten
Nous ocells al meu paisatge
Que a mi no em farà cap pena... és vida, vida!
Si la mort ve a buscar-me
Si la mort ve a buscar-me
Té permís per entrar a casa
Però que sàpiga des d'ara
Que mai no podré estimar-la
I si amb ella he d'anar-me'n
I si amb ella he d'anar-me'n
Tot allò que de mi quedi
Siguin cucs o sigui cendra
O un acord del meu paisatge
Vull que cantin aquest signe... vida, vida!
Potser em deixin les paraules
O potser em deixeu vosaltres
O només els anys em posin
A mercè d'alguna onada
A mercè d'alguna onada
Mentre tot això m'arriba... vida, vida!
Mentre tot això m'arriba... vida, vida!
(Compositor: Lluís Llach)
La Vie
Peut-être les mots vont-ils m’abandonner,
ou peut-être est-ce vous qui m’abandonnerez
ou seulement les années finiront par me laisser
à la merci de quelque vague
à la merci de quelque vague…
En attendant que tout cela m’arrive,
Car tout cela m’arrivera forcément,
Peut-être ai-je encore le temps de voler un peu
encore à la vie
et de remplir mon bagage
En attendant que tout cela m’arrive…
vie, ô vie !
Je vois encore parfois,
parfois, je vois encore
mes yeux d’enfant qui cherchent
au-delà de la vitre de la fenêtre
une couleur à la Tramontane.
Des voix sensées m’ont déjà dit
qu’il était inutile de me fatiguer,
mais moi, un rêve ne me fatigue jamais
et malgré ma barbe, j’ai toujours le regard d’un enfant…
Par moment, je vois encore …
vie, ô vie !
Si mes mots ont pris un coup de vieux,
Si mes mots ont pris un coup de vieux,
Je vous en prie, fermez la porte
et fuyez la nostalgie d’une voix qui s’éteint.
Sachez que cela ne me fera pas de peine,
Sachez que cela ne me fera pas de peine,
et j’irai de branche en branche
pour écouter ce que chantent
les nouveaux oiseaux de mon paysage.
Non, ça ne me fera pas de peine,
car c’est la vie, la vie !
Si la mort vient me chercher,
Si la mort vient me chercher,
Elle peut entrer dans ma maison
mais qu’elle sache, dès maintenant,
que jamais je ne pourrai l’aimer.
Et si avec elle je dois partir,
Et si avec elle je dois partir,
Je veux qu’il ne reste de moi que des vers,
des vers ou de la cendre nue
un accord de mon voyage,
je veux qu’ils chantent ce signe,
vie, ô vie !
Peut-être les mots vont-ils m’abandonner,
ou peut-être est-ce vous qui m’abandonnerez
ou seulement les années finiront par me laisser
à la merci de quelque vague
à la merci de quelque vague…
vie, ô vie !
En attendant que tout cela m’arrive…
vie, ô vie …
El jorn dels miserables
Que poques paraules tinc
I les que us dic són tan gastades
Caldrà buscar nous camins
On no calguin les paraules
Que poca força que tinc;
Tants de cops l’he malmenada
La vull tota per demà
Quan la gesta portí l’alba
Quanta ràbia que tinc
Potser cal ser gos des d’ara;
Quanta ràbia que tinc
I no vull pas oblidar-la
Que poca esperança tinc
I potser caldrà deixar-la
Que no sigui que esperar
Ens allunyi més dels actes
Quanta misèria que tinc
Sota els peus damunt l’espatlla
I la vull guardar amb mi
Fins al jorn dels miserables
(Compositor: Lluís Llach)
Le jour des Misérables
Comme j’ai peu de mots !…
et ceux que je vous dis sont tellement usés
qu’il faudrait trouver des moyens nouveaux
où les mots ne sont plus nécessaires pour se parler
La force me manque tellement…
je me suis trop souvent épuisé en vain,
Il va falloir en trouver pourtant
quand nos exploits nous mèneront vers un nouveau
matin
J’ai tant de rage au fond de moi
que je voudrais pouvoir mordre comme un chien
J’ai tant de rage au fond de moi
mais je veux la garder
J’ai en moi tellement peu d’espoir…
Peut-être faut-il l’abandonner après tout
car il ne faudrait pas qu’il nous empêche de voir
qu’il reste une longue route devant nous
Et toute cette misère en moi,
sous mes pas et sur mes épaules,
je veux aussi la garder en moi,
jusqu’au jour des misérables.
I si canto trist interprétée par Balbino Medellin (Catalogne Nord)
I si canto trist
Jo no estimo la por, ni la vull per a demà,
no la vull per a avui, ni tampoc com a record;
que m’agrada els somrís
d’un infant vora el mar
i els seus ulls com un ram d’il·lusions esclatant.
I si canto trist
és perquè no puc
esborrar la por
dels meus pobres ulls.
Jo no estimo la mort
ni el seu pas tan glaçat,
no la vull per a avui, ni tampoc com a record;
que m’agrada el batec d’aquell cor que, lluitant,
dóna vida a la mort
a què l’han condemnat.
I si canto trist
és perquè no puc
oblidar la mort
d’ignorats companys.
Jo no estimo el meu cant, perquè sé que han callat
tantes boques, tants clams, dient la veritat;
que jo m’estimo el cant
de la gent del carrer
amb la força dels mots
arrelats en la raó.
I si canto trist
és per recordar
que no és així
des de fa tants anys.
(Compositor: Lluís Llach)
Et si mon chant est triste
Je n’aime pas la peur, je n’en veux pas ni demain,
ni aujourd’hui, ni même m’en souvenir
mais j’aime le sourire d’un enfant près de la mer
et ses yeux, bouquet éclatant d’illusions.
Et si mon chant est triste
c’est que je ne peux
effacer la peur
de mes pauvres yeux.
Je n’aime pas la mort
ni son pas glacé
je ne la veux ni pour aujourd’hui,
ni pour m’en souvenir
mais j’aime le battement de ce coeur qui, en luttant,
donne la vie à la mort à laquelle on l’avait condamné.
Et si mon chant est triste
c’est que je ne peux oublier
la mort des camarades inconnus.
Je n’aime pas mon chant
parce que se sont tues
tant de bouches, qui clamaient la vérité.
Mais j’aime le chant
des gens dans la rue
avec la force des mots
enracinés dans la raison.
Et si mon chant est triste
c’est pour rappeler
qu’il n’en est pas ainsi
depuis si longtemps…
Cançó d’amor
Si avui parlo d’amor
és per dir-vos, potser
sense força ni traça,
que he fet tantes cançons
amagant veritats
sota un joc de paraules.
És potser per això
que me cal dir-ho ara.
Parlaré de les lleis
que fan del nostre cos
tan grollera mentida,
que potser caldrà dir
que les lleis han confós
plusvàlua amb família.
Potser no tinc raó,
potser tu, potser jo.
I parlaré d’aquells
per als qui el cos és presó
de passions condemnades,
i en un llit clandestí,
quan per fi ve la nit,
amagats s’amanyaguen.
No sé si tinc raó,
potser tu, potser jo.
L’amor és el plaer
gratuït i sincer
d’un joc ple de frisances,
un poema de pells
on el sexe és l’accent
d’un senzill llenguatge.
No sé si tinc raó,
potser tu, potser jo.
Si avui parlo d’amor
és per dir-vos, potser
sense força ni traça,
que faré mil cançons
amagant veritats
sota un joc de paraules.
És només per això
que me cal dir-ho ara.
(Compositor: Lluís Llach)
Chanson d’amour
Si aujourd’hui je parle d’amour
C’est peut-être pour vous dire,
Sans force et sans habileté
Que j’ai fait tant de chansons
Où je cachais les vérités
Sous le jeu de paroles.
Peut-être ai-je eu tort,
Mais je dois maintenant vous le dire.
Je parlerai des lois
Qui ont fait de notre corps
Un si grossier mensonge
Qu’il faudra peut-être dire
Que les lois ont confondu
Famille et plus-value.
Je ne sais si j’ai raison
Peut-être est-ce toi, peut-être est-ce moi.
Et je parlerai de ceux
Dont le corps est en prison
Les passions condamnées,
Qui dans un lit clandestin
Quand enfin arrive la nuit
Se caressent en cachette.
Je ne sais si j’ai raison
Peut-être est-ce toi, peut-être est-ce moi.
L’amour est le plaisir
Gratuit et sincère
D’un jeu plein de frissons,
Un poème d’épidermes
Où le sexe est l’accent
D’un très simple langage.
Je ne sais si j’ai raison
Peut-être est-ce toi, peut-être est-ce moi.
Si je parle aujourd’hui d’amour
Peut-être est-ce pour vous dire
Sans force ni habileté
Que je ferai mille chansons
Cachant des vérités
Sous des jeux de paroles.
C’est seulement pour cela
Qu’il me faut le dire maintenant.
Venim del Nord, venim del Sud interprétée par Muriel Perpigna (Catalogne Nord)
Venim del Nord, venim del Sud
Venim del nord,
venim del sud,
de terra endins,
de mar enllà,
i no creiem en les fronteres
si darrera hi ha un company
amb les seves mans esteses
a un pervindre alliberat.
I caminem per poder ser
i volem ser per caminar.
Venim del nord,
venim del sud,
de terra endins,
de mar enllà,
i no ens mena cap bandera
que no es digui llibertat,
la llibertat de vida plena
que és llibertat dels meus companys.
I volem ser per caminar
i caminar per poder ser.
Venim del nord,
venim del sud,
de terra endins,
de mar enllà,
i no sabem himnes triomfals
ni marcar el pas del vencedor,
que si la lluita és sagnant
serà amb vergonya de la sang.
I caminem per poder ser
i volem ser per caminar.
Venim del nord,
venim del sud,
de terra endins,
de mar enllà,
seran inútils les cadenes
d’un poder sempre esclavitzant,
quan és la vida mateixa
que ens obliga a cada pas.
I caminem per poder ser
i volem ser per caminar.
(Compositor: Lluís Llach)
Nous venons du Nord, nous venons du Sud
Nous venons du Nord, nous venons du Sud
de l’intérieur du pays, d’au-delà des mers
et nous ne croyons pas aux frontières si derrière
il y a un ami
la main tendue vers un avenir de liberté.
Et nous marchons pour exister
et nous voulons exister pour marcher.
Nous venons du Nord, nous venons du Sud
de l’intérieur du pays, d’au-delà des mers
et aucun drapeau ne nous guide
qui ne proclame la liberté
la liberté de la vie toute entière qui est la liberté de
mes compagnons.
Et nous voulons exister pour marcher et marcher
pour exister.
Nous venons du Nord, nous venons du Sud
de l’intérieur du pays, d’au-delà des mers
et nous ne connaissons aucun hymne triomphant
à la gloire du pas du vainqueur
parce que si la lutte est sanglante ce sera avec la
honte du sang.
Et nous voulons exister pour marcher et marcher
pour exister.
Nous venons du Nord, nous venons du Sud
de l’intérieur du pays, d’au-delà des mers
inutiles seront les chaînes d’un pouvoir toujours
prêt à rendre esclave
quand c’est la vie elle-même qui nous pousse à
accomplir chaque pas.
Et nous marchons pour exister et nous voulons
exister pour marcher.
Que tinguem sort
Si em dius adéu,
vull que el dia sigui net i clar,
que cap ocell
trenqui l’harmonia del seu cant.
Que tinguis sort
i que trobis el que t’ha mancat
en mi.
Si em dius « et vull »,
que el sol faci el dia molt més llarg,
i així, robar
temps al temps d’un rellotge aturat.
Que tinguem sort,
que trobem tot el que ens va mancar
ahir.
I així pren tot el fruit que et pugui donar
el camí que, a poc a poc, escrius per a demà.
Què demà mancarà el fruit de cada pas;
per això, malgrat la boira, cal caminar.
Si véns amb mi,
no demanis un camí planer,
ni estels d’argent,
ni un demà ple de promeses, sols
un poc de sort,
i que la vida ens doni un camí
ben llarg.
(Compositor: Lluís Llach)
Bonne chance …
Si tu me dis adieu,
Que ce soit par un jour radieux
Et qu’aucun chant d’oiseau
ne vienne ne briser l’harmonie
Bonne chance à toi,
Puisses-tu trouver ce qui t’as manqué en moi
Si tu me dis « je te veux »
Que le soleil prolonge sa journée,
Pour pouvoir ainsi voler
Du temps au temps de l’horloge arrêtée
Bonne chance à nous
Puissions-nous trouver ce qui nous a manqué hier
Cueille tous les fruits que t’offre
le chemin qui, petit à petit, trace ton lendemain.
Demain, peut être qu’à chaque pas, ce fruit te manquera,
Qu’importe le brouillard, il nous faut avancer
Si tu viens avec moi,
N’attend pas une route facile,
Ni étoiles d’argent,
Ni des lendemains plein de promesses…
Un peu de chance seulement,
Et que la vie nous accorde
Une longue, longue route …
Abril 74 interprété par Muriel Perpigna (Catalogne Nord)
Abril 74
Companys, si sabeu on dorm la lluna blanca,
digueu-li que la vull
però no puc anar a estimar-la,
que encara hi ha combat.
Companys, si coneixeu el cau de la sirena,
allà enmig de la mar,
jo l’aniria a veure,
però encara hi ha combat.
I si un trist atzar m’atura i caic a terra,
porteu tots els meus cants
i un ram de flors vermelles
a qui tant he estimat,
si guanyem el combat.
Companys, si enyoreu les primaveres lliures,
amb vosaltres vull anar,
que per poder-les viure
jo me n’he fet soldat.
I si un trist atzar m’atura i caic a terra,
porteu tots els meus cants
i un ram de flors vermelles
a qui tant he estimat,
quan guanyem el combat.
(Compositor: Lluís Llach)
Avril 74
Camarades si vous savez où dort la lune blanche
dites-lui combien je la désire,
mais que je ne peux encore venir la rejoindre
car il faut encore livrer combat.
Camarades si vous savez où se cache la sirène,
là-bas par-delà les mers, un jour j’irai la voir
mais il faut encore livrer combat.
Et si un triste sort m’arrête et que je tombe à terre
portez tous mes chants et un bouquet
de fleurs vermeilles
à l’être que j’ai tant aimé,
si nous gagnons le combat.
Camarades si vous cherchez les printemps libres
Alors j’irai avec vous,
Car c’est pour pouvoir les vivre
que je me suis fait soldat.
Et si un triste sort m’arrête et que je tombe à terre
portez tous mes chants et un bouquet
de fleurs vermeilles
si nous gagnons le combat.
Camarades si vous cherchez les printemps libres
alors j’irai avec vous,
car c’est pour pouvoir les vivre
que je me suis fait soldat.
Et si un triste sort m’arrête et que je tombe à terre
portez tous mes chants et un bouquet
de fleurs vermeilles
à l’être que j’ai tant aimé
quand nous gagnerons le combat.
L'Estaca interprétée par Llamp te Frigui (Catalogne Nord)
L'Estaca interprétée par Balbino Medellin (Catalogne Nord)
L’estaca
L’avi Siset em parlava
de bon matí al portal
mentre el sol esperàvem
i els carros vèiem passar.
Siset, que no veus l’estaca
on estem tots lligats?
Si no podem desfer-nos-en
mai no podrem caminar!
Si estirem tots, ella caurà
i molt de temps no pot durar,
segur que tomba, tomba, tomba
ben corcada deu ser ja.
Si jo l’estiro fort per aquí
i tu l’estires fort per allà,
segur que tomba, tomba, tomba,
i ens podrem alliberar.
Però, Siset, fa molt temps ja,
les mans se’m van escorxant,
i quan la força se me’n va
ella és més ampla i més gran.
Ben cert sé que està podrida
però és que, Siset, pesa tant,
que a cops la força m’oblida.
Torna’m a dir el teu cant:
L’avi Siset ja no diu res,
mal vent que se l’emportà,
ell qui sap cap a quin indret
i jo a sota el portal.
I mentre passen els nous vailets
estiro el coll per cantar
el darrer cant d’en Siset,
el darrer que em va ensenyar.
(Compositor: Lluís Llach)
Le pieu
Le grand-père Siset me parlait ainsi
Tôt le matin au portail
tandis qu’attendant le soleil,
nous regardions passer les charettes
Siset, ne voit tu pas le pieu
On nous sommes tous attachés,
Si nous ne nous détachons pas
Jamais nous ne pourrons nous libérer…
Si nous tirons tous il tombera
Et il ne peut plus tenir trés longtemps
Sûr qu’il tombera , tombera, tombera,
Bien vermoulu comme il doît être déjà.
Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.
Mais, Siset, il y a longtemps déjà
que l’on s’ écorche les mains
Et quand la force m’abandonne
Il semble bien plus large et plus grand qu’avant.
Certainement qu’il est tout pourri,
Pourtant, Siset, il pèse tant!
Et parfois la force me manque.
Alors, chante moi encore ta chanson!
Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.
On n’entend plus le vieux Siset
Un mauvais vent l’a emporté.
Qui sait où il est passé?
Et je reste seul au portail.
Et quand passent des jeunes,
Je tends le cou pour chanter
Le dernier chant de Siset
Le dernier qu’il m’ait appris.
Si je tire fort de mon côté,
Et que tu tires fort du tien,
Sûr qu’il tombera, tombera, tombera,
Et nous pourrons nous délivrer.
Corrandes d'exili interprétée par Llamp te Frigui (Catalogne Nord)
Corrandes d'exili
Una nit de lluna plena
Tramuntàrem la carena,
Lentament, sense dir res...
Si la lluna feia el ple
També el féu la nostra pena.
L'estimada m'acompanya
De pell bruna i aire greu
(Com una Mare de Déu
Que han trobat a la muntanya).
Perquè ens perdoni la guerra,
Que l'ensagna, que l'esguerra.
Abans de passar la ratlla,
M'ajec i beso la terra
I l'acarona amb l'espatlla.
A Catalunya deixí
El dia de ma partida
Mitja vida condormida;
L'altra meitat vingué amb mi
Per no deixar-me sens vida.
Avui en terres de França
I demà més lluny potser,
No em moriré d'enyorança
Ans d'enyorança viuré.
En ma terra del Vallès
Tres turons fan una serra,
Quatre pins un bosc espès,
Cinc quarteres massa terra.
Com el Vallés no hi ha res.
Que els pins cenyeixin la cala,
L'ermita dalt del pujol;
I a la plana un tenderol
Que batega com una ala.
Una esperança desfeta,
Una recança infinita,
I una pàtria tan petita
Que la somio completa.
(Compositor: Lluís Llach)
Chanson d'exil
Une nuit de lune pleine
nous traversions la crête
lentement, sans rien dire
Si la lune se faisait pleine
notre peine l’était aussi.
La bien aimée m’accompagne
à la peau brune et l’air grave
(comme une mère de Dieu) (1)
qu’ils ont trouvée dans la montagne.
Pour que nous pardonne la guerre
qui l’ensanglante, qui la mutile
Avant de passer la ligne
je m’agenouille et embrasse la terre
et je la caresse avec l’épaule
En Catalogne j’ai laissé
le jour de mon départ
une moitié de vie endormie,
l’autre moitié est venu e avec moi
pour ne pas me laisser sans vie.
Aujourd’hui en terre de France
et demain peut-être plus loin
je ne mourrai pas de nostalgie
Je vivrai plutôt de nostalgie.
Dans ma terre du Vallès (2)
trois collines font une chaine de montagnes
quatre pins un bois épais
cinq quarterons plus de terre
“Comme le Vallès il n’y a rien”
Que les pins entourent la calanque
l’ermite en haut de la colline
et sur la plage un store
qui bat comme une aile.
Un espoir défait,
un regret infini.
et une patrie si petite
que je la rêve complète.