2ème Rencontre Sans Frontières: 40 mairies se réunissent à Bàscarà


Les élus présentent leurs projets lors de la 2ème Rencontre Sans Frontières à Bàscara. - Nathalie Regond Planas, maire de Sant Genís de Fontanes, et les membres de l'association porteuse du projet présentent Camí de Mar, un projet qui relie Argelers à Malgrat. - Christian Grau, maire de Cervera de la Marenda, participe au Camí de Mar et explique un projet avec Portbou. - Jordi Castellà, conseiller municipal de Canet de Mar, souhaite participer au Camí de Mar et propose de faire la route carolingienne. - Yves Escape, conseiller municipal de Pesillà de la Ribera: projet de centre d'interprétation des caves des villages catalans. - Ramon Padrós, maire de Sant Martí d'Albars: route du bétail de la Haute Cerdagne à Vilanova de la Geltrú. - Joan Llauró, conseiller municipal de Darnius: créer un outil pour rassembler et promouvoir tous les projets. - Jordi Rotllant, maire de Sant Hilari Sacalm: regrouper tout le réseau routier. - Josep Maria Tegido, conseiller municipal d'Espolla: agenda culturel Nord-Sud, promotion des musiciens de la Catalogne Nord. - Josep Agustí Faiges, conseiller municipal de La Guingueta d'Ix présente deux projets avec Baixa Cerdanya. Quarante communes du nord et du sud de la Catalogne se sont réunies à Bàscara, le 18 mai 2024. Le but est « d’effacer la frontière mentale et de travailler sur des projets communs » pour établir une relation fluide. Maires et conseillers d'une quarantaine de communes catalanes des deux côtés des Pyrénées se sont réunis à Bàscara (Alt Empordà) pour la deuxième rencontre des communes sans frontières. Organisé par l'association culturelle Angelets de la Terra, il vise à tisser des liens entre le nord et le sud de la Catalogne et à maintenir sur le long terme la relation, "renforcée par le processus indépendantiste". Le président des Angelets de la Terra, Ramon Faura, a expliqué : « Il y a un problème d'ignorance entre le nord et le sud ». Et il a ajouté que ces réunions visent à remédier à cette situation. "Nous devons effacer la frontière mentale et travailler sur des projets communs", a-t-il déclaré. L'événement a débuté avec l'inauguration de l'exposition photographique itinérante sur le processus d'autodétermination de la Catalogne. En même temps, les représentants de chaque mairie ont signé la lettre commune des municipalités catalanes, dans laquelle dix points sont convenus en faveur de l'augmentation des relations des deux côtés des Pyrénées, en plus de promouvoir la langue et la culture catalanes. "Nous avons un problème d'ignorance entre le nord et le sud et entre le sud et le nord", a déclaré Faura. "Malgré trente ans de subventions européennes pour développer les relations transfrontalières, peu de choses ont été faites", a-t-il critiqué. "Les rencontres doivent être catalanes-catalanes et non franco-espagnoles et les frontières mentales, physiques et linguistiques imposées par les Etats doivent être effacées." "L'objectif est de créer un espace commun et nous pensons qu'il faut commencer par les communes, qui sont les plus proches des gens", a-t-il ajouté. A cet effet, dans les réunions de communes sans frontières, des rencontres rapides sont organisées entre maires ou conseillers de communes ayant des aspects communs, que ce soit par volume de population ou par objectifs similaires, afin qu'ils apprennent à se connaître. "Il est important de commencer à créer une amitié, puis de penser à des projets contractuels", a expliqué Faura. « Nous avons tous beaucoup à gagner ; du nord, nous apportons des choses positives au sud et vice versa.
Rencontres sans frontières des municipalités de Catalogne et Catalogne Nord
Les Angelets de la Terra estiment qu'il est nécessaire de renforcer les liens entre la Catalogne du Nord et celle du Sud. Nous pensons que le niveau communal est le plus adapté pour relever ce défi. Pour l'instant, peu de communes catalanes sont jumelées, malgré la grande vague de solidarité des communes de Catalogne du Nord survenue après le 1er octobre 2017. Le projet que les Angelets de la Terra veulent promouvoir vise à renforcer les liens avec tous les Pays Catalans, pour des projets culturels, sportifs, scolaires, économiques, touristiques, etc. Le champ de la coopération commencera au niveau municipal, dans le but de l'élargir à toute la société civile, pour gommer les frontières. L'analyse des besoins et des réalités de chaque territoire nous amène à conclure qu'il est souhaitable d'imaginer de nouvelles modalités d'échanges. Il ne s'agit pas de considérer les jumelages entre communes catalanes, même si elles se trouvent en France et en Espagne, comme des jumelages avec des communes étrangères.   RENCONTRES SANS FRONTIERES DES MUNICIPALITÉS CATALANES Les Angelets de la Terra ont organisé la première «Trobada sense fronteres de municipis catalans» (rencontre sans frontière des municipalités catalanes), le samedi 9 décembre 2023, à Sant Cebrià de Rosselló (Saint-Cyprien). A cette occasion, les élus représentant la cinquantaine de mairies de Catalogne et de Catalogne Nord participantes ont signé une charte commune et ont échangé sur des possibilités de collaborations. En 2022, l'association culturelle des Angelets de la Terra a réalisé un sondage auprès des municipalités de Catalogne Nord qui a mis en évidence leur souhait de généraliser les échanges avec le reste de la Catalogne. 39,3% ont répondu oui à la question: "Effectuez-vous des échanges avec une ou plusieurs communes du reste des Pays Catalans?" et 72,7% ont répondu oui à la question: "Souhaitez-vous l'organisation d'événements pour faciliter les rencontres entre les élus de Catalogne du Nord et du Sud?". En conséquence les Angelets de la Terra ont créé un collectif de municipalités sud-catalanes pour le mettre en lien avec les 120 municipalités nord-catalanes qu'ils ont réuni autour du «Llibre Blanc de Catalunya Nord» et ses 55 propositions en faveur de la langue, de la culture et des traditions catalanes.   La première rencontre entre municipalités de Catalogne Nord et Sud A été organisée avec la mairie de Sant Cebrià de Rosselló. Cette rencontre a débuté à 10 heures par l'accueil institutionnel de la centaine de participants et une prestation musicale de Joan Ortiz. La centaine d'élus présents ont été invités à signer la charte commune: «Carta dels municipis catalans sense fronteres» (Charte des municipalités catalanes sans frontières). Ensuite, ils ont participé à un speed meeting de 6 réunions de 10 minutes pour chaque mairie, organisées autour de problématiques communes tel que la situation géographique (mer, plaine, montagne), la taille, les activités économiques (agriculture, tourisme,...). Ce fut le moment le plus bénéfique de la journée car tous les participants ont pu se rendre compte, lors d'échanges studieux et conviviaux, à quel point leurs homologues, du Sud et du Nord de la frontière, étaient motivés à l'idée de créer une dynamique commune. À 13 heures, les participants ont pris une collation avant une prestation musicale de Julio Leone et Llamp te Frigui, membres du Collectif Angelets de la Terra de musiciens pour la langue catalane. Le but de cette première rencontre a permis aux élus de prendre contacte, la pluspart d'entre eux ne s'étaient jamais rentrés, alors qu'au maximum une heure de trajet en voiture les sépare. Les Angelets de la Terra proposent d'organiser deux « trobades sense fronteres » chaque année, dans des communes aux couleurs politiques différentes et de chaque côté de la frontière. Plusieurs maires de Catalogne du Sud ont déjà proposé d'accueillir la prochaine rencontre. La multiplication de ces rencontres générera une envie de développer des projets communs autour de la culture, l'enseignement, le sport, les associations en tout genre, l'entreprenariat et tout ce qui permet d'impliquer la population. Les Angelets de la Terra feront un suivi de ces échanges et souhaitent que toutes les mairies se joignent à cette dynamique apolitique et transversale. Ils ont invité toutes les institutions du Nord et du Sud à l'organisation des prochaines éditions, afin de pérenniser cet événement. En signant la charte les municipalités s'engage à: 1- Voter en Conseil Municipal notre participation au projet des «Municipalités sans frontières» destiné à renforcer les liens entre la Catalogne du Nord et du Sud. 2- Désigner une personne chargée de développer des échanges Nord-Sud, mais aussi de favoriser leur continuité en cas de changement d'équipe municipale. 3- Participer aux «Rencontres sans frontières» qui ont pour objectif de rendre visible et de généraliser les liens entre communes catalanes. 4- Inviter régulièrement des élus des municipalités amies et les faire intervenir lors des célébrations officielles. 5- Organiser des sorties pour que les habitants participent aux fêtes de ces communes et créent des liens. 6- Aider les enseignants, les sportifs, les commerçants et les associations à renforcer les liens avec leurs homologues. 7- Programmer des artistes venant de l'autre côté de la frontière à condition qu'il y ait réciprocité et que le catalan soit présent dans leurs créations. 8- Promouvoir la langue, la culture, l'histoire et l'identité communes avec des projets partagés destinés à effacer la fontière mentale. 9- Utiliser en priorité la langue catalane dans le cadre de ces échanges afin d'en améliorer l'usage. 10- Placer cette charte signée dans un endroit visible de notre mairie afin que les visiteurs puissent prendre connaissance de ce projet.  
Oui au Pays Catalan, oui aux Pyrénées Catalanes, oui à la Catalogne Nord
La grande consultation par voie de presse et numérique lancée par la président régionale, Carole Delga, au moment du choix du nouveau nom de la grande région Occitanie, en 2016, est restée en travers de la gorge de beaucoup de Nord-Catalans et a surtout suscité polémique et division. La présidente du Conseil Départemental annonçait dans la presse, fin janvier 2022, vouloir éviter le même scénario entre Pays Catalan et Fenouillèdes. Pas de problème, la solution est toute trouvée: on met Fenouillèdes en sous-titre. Contrairement à ce qui a été fait pour la région Occitanie, dont le sous-titre est Pyrénées-Méditerranée.   La présidente du Conseil départemental veut s'appuyer sur "un certain nombre d'associations et de structures à consulter" et va faire plancher un cabinet spécialisé dès ce printemps. Celui-ci proposera un nom qui sera ensuite soumis à l'avis des Nord-Catalans, sous forme d'un référendum. Pas de problème, on acceptera le nom qui inclura "Catalan", "Catalanes" ou "Catalogne" et qui affirmera l'identité de ce territoire. On ne va pas se chamailler comme en 1970. A l'époque, 85% de la population voulait changer le nom du département, mais chaque catalan revendique un nom différent. Finalement, l'Etat, profitant de ces divisions, a tranché et rien n'a été changé, l'existence des Nord-Catalans a continué à être niée officiellement sur la carte de France. Aujourd'hui, il est probable qu'on nous invoque d'autres excuses pour en arriver à un résultat similaire. C'est la raison pour laquelle les Angelets de la Terra mène une campagne en faveur d'un nom affirmant la catalanité du département. Nous ne voulons pas de "Pyrénées-Méditerranée" pour désigner ce territoire, comme les bruits de couloir nous le laisse entendre!    Un nouveau nom, c'est une nouvelle page qui s'ouvre, un débat sur le futur de notre territoire et le foisonnement de projets innovants pour le redresser. Peu importe que ce soit Catalogne Nord, Pays Catalan ou Pyrénées Catalanes. Nous n'avons pas la force d'imposer quoi que ce soit et cela fait trop longtemps que nous attendons au milieu du désert. Tout sauf Pyrénées-Méditerranée qui n'a aucune valeur ajoutée par rapport à Pyrénées-Orientales. Affirmons enfin cette identité millénaire dont nous devons être fier. Une identité que nous devons mieux valoriser et partager, comme le font avec succès les Bretons, les Occitans, les Basques, les Alsaciens et les Corses.   L'objectif des Angelets de la Terra est d'amener le débat dans l'espace public, de ne pas laisser le monopole aux cabinets "spécialisés" et aux associations "officielles", afin que toute la population (catalans d'origine ou nouveaux catalans) soit impliquée dans un choix si important. Un choix qui doit amener à un consensus, une prise de conscience collective, une dynamique commune pour notre territoire et ses 470.000 habitants. Pour les Angelets de la Terra, il est évident que la catalanité ouverte et moderne revendiquée par ce nouveau nom se propagera dans tous les secteurs et renforcera le lien social qui est nécessaire pour construire un futur meilleur et un mieux vivre ensemble.   Rappelons que lors de la consultation populaire concernant le choix du nom de la nouvelle région Occitanie l'avait emporté au niveau de toute la région, mais les résultats dans le département étaient sans équivoque: Pays Catalan était largement en tête. Suite à cette consultation, 10.000 Catalans ont manifesté dans les rues de Perpignan, puis 90% des municipalités ont installé des panneaux « Pays Catalan » à leurs entrées. Que faut-il de plus pour comprendre la volonté des habitants du département? Si le nom proposé par le Conseil Départemental ne prend pas en compte cette demande, ce sera un second dénie de l'existence des Catalans en France. Il faut discuter du nom le plus approprié entre Catalogne Nord, Pays Catalan et Pyrénées Catalanes, mais si l'on doit être censurés parcequ'on revendique notre catalanité, que ce soit par le Conseil d'Etat, pas par nos représentants départementaux.   Dans un premier temps, nous proposons à tous ceux qui le souhaitent d'entrer en contact avec nous à info@angeletsdelaterra.com, afin de récupérer nos affiches A2 (42x59 cm) illustrant cet article et de les coller dans les commerces, les mairies, etc. Il faut agir aujourd'hui et se faire entendre. Nous avons bien vu avec le nom Occitanie que les manifestations après que la décision ait été prise, ne servent à rien. C'est maintenant qu'il faut manifester et nous appelons les assiciations, les maires et les autres élus à le faire au plus tôt.   Nous rappelons que les objectifs des Angelets de la Terra pour les trois prochaines années sont:   - Changement du nom du département pour un nom affirmant son identité catalane; - Création d'un lycée pour la Bressola qui permettra enfin la continuité de l'enseignement en immersion (porté aussi par Arrels) de la maternelle à l'université; - Augmentation du budget de l'Office Public de la Langue Catalane (OPLC) qui doit passer à 4 Millions D'€uros pour se rapprocher de celui des Basques et des Bretons, en s'inspirant de leurs domaines d'actions; - Changement du maire de Perpignan qui a affirmé sa ferme opposition à la Bressola et donc à la normalisation de la langue catalane.
Livre blanc de Catalogne Nord et label Culturel des Angelets de la Terra
Les Angelets de la Terra considèrent que la culture catalane, indissociable de la langue, est un vecteur essentiel de la cohésion sociale en Catalogne Nord et que son avenir dépend en grande partie des actions communales. C'est pourquoi ils ont édité, en 2021, le « Livre Blanc de Catalogne Nord » après avoir créé, lors des élections municipales de 2020, le « Label Culturel Angelets de la Terra » pour tous les candidats qui souhaitaient mener une politique culturelle en catalan, festive et inclusive.   > Télécharger le « Llibre Blanc de Catalunya Nord » en cliquant ici <   Cesc vingt dernières années, face à l'uniformisation et la mondialisation, il y a une prise de conscience de l'importance de faciliter à tous, catalans d'origine ou d'adoption, un accès à la langue et à la culture catalanes. Il y a une demande croissante des populations de retrouver leurs racines ou celles du territoire où elles se sont installées. On retrouve ce phénomène en Catalogne et ailleurs. Les municipalités, au plus près de la population, ont un rôle essentiel dans la transmission et la promotion de ce que nous appelons la « catalanité ».   Les Angelets de la Terra, forts de vingt années d'expérience pour promouvoir une culture catalane ouverte et inclusive, apportent leur soutien aux municipalités qui le souhaitent. En 2020, ils ont proposé aux candidats aux municipales de signer la charte de leur Label Culturel, afin de valoriser leur volonté de mener une politique culturelle en faveur de la « catalanité ». Cette charte comporte trois axes: la normalisation de la langue dans l'espace public et l'enseignement, la promotion de la culture et des traditions, les liens transfrontaliers avec les municipalités sud-catalanes. Début 2021, après les élections, les Angelets de la Terra ont développé ces trois axes en répertoriant tous les moyens d’action des municipalités et en faisant 55 propositions concrètes publiées dans le Livre Blanc de Catalogne Nord.   Une politique linguistique et culturelle en faveur de la catalanité   La politique culturelle en faveur de la catalanité telle qu'elle a été menée jusqu'à présent en Catalogne Nord montre que pour être efficace elle ne peut se limiter à un vague souhait, accompagné de quelques mesures symboliques. Pour obtenir des résultats, il faut se donner des outils et des objectifs qui ont été développés dans le « Livre blanc de Catalogne Nord », en se basant sur les trois axes principaux de la charte du Label Cultural: langue, culture et pays. Nous n'avons plus de temps à perdre car la situation de la langue et de la culture catalanes est critique. Chaque petit pas sera une victoire.   Les éléments mentionnés dans la charte du Label Cultural des Angelets de la Terra et développés dans le Livre Blanc de Catalogne Nord ont souvent plus de force lorsqu'ils sont affirmés dans un plan culturel adopté lors d'une délibération de principe du conseil municipal. Le rôle de cette délibération doit aussi être emblématique : reconnaître l'identité catalane de chaque commune, mais aussi fixer des objectifs réalisables, en fonction des moyens humains et financiers, puis mener des actions concrètes.   Le Livre Blanc de Catalogne Nord oriente vers un bilinguisme généralisé catalan-français, une richesse locale et transfrontalière qu'il est impératif de valoriser. Pour ne pas perdre définitivement cette richesse, il faut généraliser en Catalogne Nord l'enseignement du catalan à l'école et en dehors, la signalétique bilingue et les échanges avec la Catalogne Sud. L'introduction de la langue dans l'espace public doit être encadrée et réfléchie car il ne s'agit pas de faire une faute d'orthographe à chaque mot ou de donner l'impression d'exclure ceux qui ne maîtrisent pas encore la langue catalane.   La question de la politique culturelle est encore plus complexe que celle de la langue: elle se limite souvent à du marketing, de l'animation touristique ou une simple carte postale, bien éloignée de ce qu'est réellement la richesse d'une culture avec plus de 1000 ans d'histoire. Un politique culturelle doit poser la question de la réappropriation pour tous de l'histoire et de l'identité, afin de renforcer la cohésion sociale.   Le rôle des communes dans la diffusion et l'enseignement de la langue catalane   80% des parents sont favorables à l'enseignement du catalan selon une enquête menée en 2018 par le Conseil Départemental, l'Université de Perpignan et la Generalitat de Catalunya. Or, seulement 9% des élèves peuvent l'apprendre en bilingue ou immersif C, faute de moyens pour les accueillir. Comment proposer une offre adaptée à cette forte demande frustrée depuis des décennies?   Si l’enseignement ne relève pas de la compétence de la commune, celle-ci peut faire beaucoup pour favoriser l’enseignement bilingue paritaire: informer les parents sur l’intérêt de cet enseignement, demander des classes bilingues à l'Éducation nationale, à défaut solliciter l’enseignement associatif comme la Bressola, organiser des regroupements pédagogiques intercommunaux, engager des aides maternelles catalanophones et former ceux qui sont déjà sous contrat, favoriser l’affichage et le matériel bilingue dans l’école et proposer des activités périscolaires, ainsi que des animations culturelles en langue catalane.   Il faut que l’environnement des classes bilingues ou d'immersion soit lui-même bilingue et ceci relève en grande partie de la commune qui peut favoriser la présence du catalan dans l'espace public. L’objectif du bilinguisme ne doit pas être limité aux enfants mais assumés par les adultes qui les entourent.   L’éducation commence avant l’école. Les crèches en langue catalane sont une clé importante du succès. Les communes peuvent jouer un rôle direct dans l’ouverture de crèches en langue catalane et française, en donnant l’accès à des locaux pour ces structures, en apportant un soutien financier et en accompagnant les parents dans les démarches administratives.   Des jeunes et moins jeunes de toutes origines ont envie de s’approprier la langue du territoire où ils ont choisi de s'installer. Il y a là une attente importante à laquelle les communes peuvent répondre en organisant des cours de catalan pour les adultes.   Toutes les communes consacrent des budgets souvent significatifs à la culture. Il serait bon de faire une évaluation de la place de la culture catalane dans ces dépenses: mise en valeur de l’histoire, du patrimoine, des traditions locales, soutien aux artistes et productions culturelles locales, promotion des œuvres en langue catalane. Par des appels d’offre ciblés, il appartient aux communes de susciter des projets mettant en valeur la langue et la culture catalanes, de favoriser la création artistique.   Dans les bibliothèques ou médiathèques municipales, l'offre de documents en catalan peut souvent être améliorée. Il faut mettre en valeur ces ressources en invitant les écoles à des lectures et en y organisant des groupes de conversation en catalan.   Autres leviers pour renforcer la catalanité de nos communes   Au niveau de chaque communauté de communes devrait être recruté au moins un animateur catalanophone, spécialement chargé des actions favorisant la diffusion de la langue et de la culture catalanes. Il faut aussi que les communes fassent remonter leurs besoins à l'Office Public de la Langue Catalane (OPLC) afin que des budgets conséquents soient débloqués, comme c'est le cas au Pays Basque ou en Bretagne.   Toutes les communes ont des partenariats divers. Sans renoncer aux autres, les liens avec des communes de Catalogne Sud devraient être particulièrement valorisés pour faciliter la pratique de la langue commune, en développant des liens économiques, sportifs, culturels et entre les écoliers. Actuellement, seulement 10% des communes nord-catalanes ont des liens avec des communes sud-catalanes en raison de la frontière, véritable cicatrice de l'histoire. Les Angelets de la Terra en appellent à une généralisation de ces échanges.   Chaque commune de Catalogne Nord devrait essayer de développer les ateliers ou associations suivantes en le proposant à la population et en se faisant parrainer par les communes du Nord ou du Sud qui ont déjà avancé sur ces sujets: groupe de conversation en catalan, foment de sardana, colla gegantera, correfoc, balls de bastons, équipe de llaguts de rems pour les communes de la côte, etc.   Chaque commune de Catalogne Nord devrait favoriser l'organisation d'activités pour les dates clés liées à la culture catalane en impliquant les association, les commerçants, les écoles et le reste de la population: Goig dels Ous (març), Sant Jordi (avril), Sant Joan (juin), castanyada i vi nou (octobre), Tio de nadal (décembre), festa major (fête patronale), etc. 115 municipis participen al Llibre Blanc de Catalunya Nord 115 municipalités participent au Livre Blanc de Catalogne Nord   Rosselló (subcomarques : Aspres, Corberes, Albera, amb la Marenda, Plana del Rosselló, Riberal del Tet i Salanca). Vallespir (subcomarques : Alt Vallespir, Vallespir Mitjà, Baix Vallespir). Conflent (subcomarques : Alt Conflent, Conflent Mitjà, Baix Conflent, Garrotxes, part de l'Altiplà de Sornià). Capcir Cerdanya (subcomarca Alta Cerdanya)   CAPCIR (6 municipis / 7) Angles, els (Les Angles) Font-rabiosa (Fontrabiouse)  Formiguera (Formiguères) Matamala (Matemale) Portè (Porté-Puymorens)  Real (Réal)    CERDANYA (9 municipis / 27) Ur Angostrina i Vilanova de les Escaldes (Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes) Bolquera (Bolquère) Èguet (Égat)  Er (Err) Estavar Font-romeu, Odelló i Vià (Font-Romeu-Odeillo-Via) Sant Pere dels Forcats (Saint-Pierre-dels-Forcats) Vallcebollera (Valcebollère)   CONFLENT (28 municipis / 53) La Llaguna (La Llagonne) Ralleu (Railleu) Saorra (Sahorre) Toès i Entrevalls (Thuès-Entre-Valls) Aiguatèbia i Talau (Ayguatébia-Talau) Arboçols (Arboussols) Campome (Campôme) Castell de Vernet (Casteil) Censà (Sansa) Clarà i Villerac (Clara-Villerach) Codalet Conat Espirà de Conflent (Espira-de-Conflent) Eus Fillols Finestret Fontpedrosa (Fontpédrouse) Masos, els (Los Masos) Mosset  Nyer Oleta (Olette) Orellà (Oreilla)  Pi de Conflent (Py) Rià i Cirac (Ria-Sirach) Rodès Tarerac (Tarerach) Vernet (Vernet-les-Bains) Vilafranca de Conflent (Villefranche-de-Conflent)   ROSSELLÓ (63 municipis / 92) Prunet i Bellpuig (Prunet-et-Belpuig) La Roca d’Albera (Laroque-des-Albères) Palau del Vidre (Palau-del-Vidre) Santa Maria la Mar (Sainte-Marie-la-Mer) Alenyà (Alenya) Argelers (Argelès-sur-Mer) Bages de Rosselló (Bages) Banyuls de la Marenda (Banyuls-sur-Mer) Banyuls dels Aspres (Banyuls-dels-Aspres) Barcarès, el (Le Barcarès) Brullà (Brouilla)  Cabestany  Calmella (Calmeilles) Cànoes (Canohès) Casafabre (Casefabre) Cases de Pena, les (Cases-de-Pène) Cervera de la Marenda (Cerbère) Clairà (Claira) Corbera (Corbère) Corbera de les Cabanes (Corbère-les-Cabanes) Cornellà de la Ribera (Corneilla-la-Rivière)  Cornellà del Bercol (Corneilla-del-Vercol) Cotlliure (Collioure) Espirà de l'Aglí (Espira-de-l'Agly)  Estagell (Estagel)  Illa (Ille-sur-Têt)   Llauró (Llauro) Millars (Millas)  Montescot  Nefiac (Néfiach)  Oms Òpol i Perellós (Opoul-Périllos)  Paretstortes (Peyrestortes) Pesillà de la Ribera (Pézilla-la-Rivière) Pià (Pia) Pontellà (Ponteilla)  Portvendes (Port-Vendres) Queixàs (Caixas) Salelles (Saleilles)  Sant Andreu de Sureda (Saint-André)  Sant Cebrià de Rosselló (Saint-Cyprien)  Sant Feliu d'Amunt (Saint-Feliu d'Amont) Sant Feliu d'Avall (Saint-Feliu-d'Avall) Sant Genís de Fontanes (Saint-Génis-des-Fontaines)  Sant Hipòlit de la Salanca (Saint-Hippolyte)  Sant Joan la Cella (Saint-Jean-Lasseille)  Sant Llorenç de la Salanca (Saint-Laurent-de-la-Salanque)   Sant Marçal (Saint-Marsal) Sant Miquel de Llotes (Saint-Michel-de-Llotes) Sant Nazari de Rosselló (Saint-Nazaire) Soler, el (Le Soler) Sureda (Sorède)  Talteüll (Tautavel)  Toluges (Toulouges)   Torre del Bisbe o Torre d'Elna, la (Latour-Bas-Elne)   Torrelles de la Salanca (Toreilles)  Trullars (Trouillas) Tuïr (Thuir)  Vilallonga dels Monts (Villelongue-dels-Monts) Vilamulaca (Villemolaque)  Vilanova de Raò (Villeneuve-de-la-Raho)  Vilanova de la Ribera (Villeneuve-la-Rivière)  Vingrau   VALLESPIR (9 municipis / 21) Arles (Arles-sur-Tech) Banys d’Arles i Palaldà, els (Amélie-les-Bains-Palalda)  Costoja (Coustouges) Menera, la (Lamanère) Montboló (Montbolo) Morellàs i les Illes (Maureillas-las-Illas) Reiners (Reynès)  Sant Joan de Pladecorts (Saint-Jean-Pla-de-Corts) Serrallonga (Serralongue)
Collectif de musiciens de Catalogne Nord pour la langue catalane
Depuis 2010, les Angelets de la Terra ont impulsé en Catalogne Nord un renouveau de la musique actuelle d'expression catalane (rock, reggae, électro, pop, punk, rumba...). Plus d'une centaine d'artistes de toutes origines (majoritairement des professionnels) ont chanté en catalan dans notre collectif alors que la majorité d'entre eux ne parle pas catalan. Cette invitation leur a permis d'exprimer leur attachement à l'identité du territoire où ils vivent en développant un répertoire en catalan qu'ils ont mélangé à leur répertoire en français, anglais, espagnol ou autres langues. Cette diversité est une richesse.   - 14 disques édités dont un « best of » distribué avec la Revue Enderrock; - plus de 280 chansons en catalan enregistrées; - de nombreux concerts et festivals dans tous les Pays Catalans; -  "Concerts per la Llibertat" en soutien aux prisoniers et exilés politiques catalans avec 39 groupes du collectif.   Liste non exhaustive de musiciens nord-Catalans du collectif Angelets de la Terra que vous pouvez écouter sur le site des Angelets:   … qui peuvent faire un concert en totalité ou en partie en catalan Buenasuerte, Balbino Medellin, Eric el Català, Gerard Jacquet, Julio Léone, Joan Ortiz, Llamp te Frigui, Muriel Perpigna, Farré & Trichot, ...   … qui ont quelques chansons en catalan dans leur répertoire Al Chemist, Annabelle Scholly Lotz, Blue Sol, Chris the Cat, Gaëlle Balat, La Reskape, Norha, Titi Robin & Roberto Saadna, Romain Lucas, Rumba Coumo, Stéphanie Lignon,  ...   Les municipalités qui souhaitent promouvoir notre langue peuvent organiser régulièrement des concerts en catalan et favoriser ainsi la vitalité et la création artistique en catalan. Les municipalités donneraient la priorité aux artistes nord-catalans, tout en favorisant des échanges avec des artistes de tous les Pays-Catalans. Elles peuvent aussi demander à tous les groupes qu'elles programment d'intégrer du catalan dans leur répertoire, afin de les motiver à utiliser le catalan. De nombreux artistes nord-catalans ont participé au Collectif Angelets de la Terra de musiciens de Catalogne Nord pour la langue catalan même s'ils ne parlent pas catalan ou n'ont pas l'accent (comme cela est le cas pour la plupart des artistes français qui chantent en anglais...). Enfin, la mairie peut encourager les organisateurs de festivités sur la commune à avoir la même démarche en faveur de la promotion de la langue catalane.   Quelques vidéos de concerts du Collectif Angelets de la Terra de musiciens de Catalogne Nord pour la langue catalane:   (dessin illustrant cet article de Jaume Gubianas Escudé)
Association culturelle des Angelets de la Terra: 23 ans de militance en Catalogne Nord
Els Angelets de la Terra est une association du nord de la Catalogne fondée en 2001 pour promouvoir la langue et la culture catalanes et les liens avec la Catalogne. A l'origine un club de rugby de l'USAP, ils ont publié 39 magazines bilingues, contribué à la création de clubs USAP, formé un collectif de musiciens et organisé des activités culturelles, notamment un soutien aux droits des Catalans du sud avec des manifestations et des festivals. En 2020, ils ont lancé le « Livre blanc de la Catalogne du Nord » avec 55 propositions culturelles, et en 2023 ils ont lancé les Rencontres sans frontières des communes catalanes. De 2001 à 2009, les Angelets de la Terra ont aidé à créer des penyes de l'USAP (groupes de supporters) dans tous les Pays Catalans, afin de participer à effacer les frontières physique et psychologique entre les territoires où les gens parlent catalan. Tout d'abord penya officielle de l'USAP, les Angelets deviennent aussi une penya des Dragons Catalans car ces deux clubs de rugby sont des symboles importants de la catalanité en Catalogne Nord.   Depuis 2006, les Angelets organisent de nombreux évènements culturels pour promouvoir la langue et la culture populaire catalanes au travers de festivals, concerts, correfoc, lectures de poésies, cinéma, théâtre, expositions, débats, randonnées,...   Voici les principaux projets des Angelets de la Terra:   - Revista Angelets de la Terra (2001-2009): 39 exemplaires de 16 pages en couleur, en catalan et en français, sur les Pays Catalans.   - Sant Jordi Jove (2006-2008): concours de dessin des classes de l'APLEC, une émission de radio en direct, un concert sur le Quai Vauban de Perpignan.   - Nit de Poesia (2006-...): soirée poétique et musicale avec des poètes de tous les Pays Catalans dans différents lieux de Perpignan et communes.   - Descobrir Catalunya (2006-2011): déplacements en bus et excursions pour faire découvrir aux citadins les fêtes traditionnelles comme la Trobada del Canigó ou la Festa de l'Os.   - Català a la SNCF (2006-2007): campagne pour demander une signalétique en catalan et français dans les gares de Catalogne Nord, avec le soutien de la Plataforma per la Llengua.   - Setmana per la Llengua (2007-2012): un festival avec des soirées à thèmes, destiné à montrer la diversité de la création artistique en catalan dans le cinéma, la musique, la poésie et le théâtre. Organisé la première année à l'Université de Perpignan en collaboration avec dix associations d'étudiants africains, puis dans différentes communes.   - Cine'Cat (2007-2011): en collaboration avec le Cinéma Castillet, nous avons présenté une quinzaine de films et les deux documentaires que nous avons réalisés    - Els Cremats de la Tet (2007-2008): la "colla de diables" des Angelets qui a organisé ou participé à une dizaine de correfocs.   - Col·lectiu de músics de Catalunya Nord per la Llengua (2010-...) : collectif destiné à favoriser la création de musique actuelle en catalan; participation de plus de 100 groupes de tous styles musicaux (reggae, jazz, rock, électro,...); 14 disques édités dont un « best of » distribué avec la Revue Enderrock; plus de 200 morceaux enregistrés; des dizaines de concerts dans tous les Pays Catalans.   - Homenatge a Joan Pau Giné (2013-2014): les Angelets ont coordonné 90 groupes de tous les Pays Catalans qui ont fait des versions de toutes les chansons de Giné.   - Label Culturel pour les mairies de Catalogne Nord (2020-...): en faveur des échanges transfrontaliers, de la culture et des traditions catalanes.   - etc.   En 2018 et 2019, nous avons été l'une des pièces maîtresse du mouvement populaire en solidarité avec les prisonniers et exilés politiques Sud-Catalans. Une cinquantaine de maires de toute la France, principalement de Catalogne Nord, ont accueilli "Visca per la Llibertat" l'exposition de photojournalisme des Angelets (43 photographes et 242 photos), la projection d'un documentaire et les débats sur le référendum d'autodétermination en Catalogne, les quatre festivals "Concerts per la Llibertat" (39 groupes de notre collectif avec des invités Sud-Catalans et Occitans) et la "Trobada per la Llibertat" avec 20 poètes de Catalogne Nord et Sud. Le 19 octobre 2019, nous avons organisé la grande « Manifestation pour la liberté et la démocratie » à Perpinyà, en présence d'une quarantaine de maires et adjoints, de conseillers régionaux et départementaux, des deux sénateurs et de 2000 personnes (selon L'Indépendant). De nombreuses associations et personnalités ont participé à cette manifestation unitaire: Ligue des Droits de l'Homme; Penyes de l'USAP, des Dragons Catalans et du FC Barcelona; Maire de Perpinyà et président de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole; Collectif des 100 maires solidaires de Catalunya Nord; Vice-président du Conseil Départemental Nicolas Garcia; vice-président du Conseil Régional Guy Esclopé; Fédération Sardaniste du Roussillon; Association de la Flamme des Pays Catalans; etc.   Début 2020, les Angelets de la Terra ont souhaité se centrer davantage sur les problématiques de Catalogne Nord et amplifier leur collaboration avec les élus locaux, en proposant à tous les candidats aux municipales de porter le « Label Culturel des Angelets de la Terra » et de signer leur charte.   En avril 2021, les Angelets ont rédigé 55 propositions concrètes afin de donner des outils aux municipalités souhaitant développer les trois axes de la charte: - Normalisation de la présence du catalan dans l'enseignement et l'espace public; - Promotion de la culture, de l'histoire et des traditions populaires catalanes; - Amplification des échanges économiques, culturels, sportifs, scolaires et associatifs avec le reste des Pays Catalans.   En mai 2021, 55 municipalités de Catalogne Nord ont adhèré à une partie ou à la totalité de ces propositions et collaborent à la rédaction du « Livre Blanc de Catalogne Nord » où elles ont énoncé leurs projets et actions.   Col·laboradors dels Angelets de la Terra a Catalunya Nord (2001-2020)   Universitat de Perpinyà, Casa de la Generalitat a Perpinyà, Ligue des Droits de l'Homme, La Ligue 66, Le Portail à Roulettes (Salses), L'Anthropo (Perpinyà), La Fabrica (Illa), Cinéma Castillet, Col·lectiu Joves del Rosselló, Casa Musical, Centro Espagnol, Regidoria Catalana de Perpinyà, Le 35 Quai Vauban, Le Théâtre des Hautes Rives, Le Théâtre de la Complicité, Le Théâtre de L'Echappée, Le Théâtre Primavera, La Bressola, Porta dels Països Catalans, Ida y Vuelta, Federació per la Llengua, Centre Cultural Català del Vallespir, Angelets del Vallespir, Radio Zigomar, France Bleu Roussillon, Arrels, APLEC, Perpignan TV, Federació Sardanista del Rosselló, Agissons Pays Catalan, Associació de la Flama dels Països Catalans, Comité international des feux de la Saint-Jean, Actions Pays Catalan, Penya Bronca 2003, Penya de l'Aspre, A 100 Mètres du Centre du Monde, L'Archipel Contre Attaque, Penyes Blaugranes de Catalunya Nord, Penya dels Trabucaires amb la USAP, Penya dels Dragons del Riberal, Penya Catalans Endavant, Terre de Pierres, Els amics del castell d'Òpol, Bureau des Etudiants, Associations Africaines de l'UPVD, Renaissance de Vernet Salanque, Prats Endavant,...   Col·laboradors dels Angelets de la Terra en els Països Catalans (2001-2020)   Casal Jaume Primer de Vila-real, Col·lectiu Ovidi Montllor (País Valencià), Generalitat de Catalunya, Enderrock, Plataforma per la Llengua, Òmnium Cultural, Tradicionarius (Gràcia, Barcelona), Via Fora (Gràcia, Barcelona), El Forn (Girona), Tercera Via (Santa Perpetua de Mogoda), Universitat Nova Història (Montblanc), CAL, Vilaweb, Consell Nacional de la Joventut de Catalunya, Assemblea Nacional Catalana, Associació Catalana pels Drets Civils, Consell per la República, Institut Català de les Empreses Culturals, Associació de Sales de Concerts de Catalunya, Fira Mediterrània, Associació de Productors i Editors de Catalunya, Direcció General de Promoció i Cooperació Cultural de la Generalitat de Catalunya, Associació de Representants, Promotors i Managers de Catalunya, Associació Professional de Músics de Catalunya, Correllengua, APPEC, Unió de Músics de Catalunya, Associació de Músics i Intèrprets en Llengua Catalana, Xarxa Vives d'Universitats,...   Col·laboradors dels Angelets de la Terra en altres nacions sense estat (2001-2020)   -Bretagne: Festival du Livre en Bretagne (Carhaix), Ai'ta, ... - Occitània: Calandreta, Casal Català de Montpeller, Casal Català de Tolosa, La Carmagnole (Montpeller), La Tor deu Borrèu (Pau), ... - Euskadi, Pays Basque: Demo, Mediabask, Kalostrape,Ostatua, ...
Ramon Faura, coordinateur des Angelets de la Terra
Chronologie Ramon Jordi Faura i Labat (Perpignan, 1979), militant pour la langue et la culture catalanes en Catalogne Nord au travers de l'association "Angelets de la Terra" qu'il a créée en 2001. Fils d'un Catalan de La Selva et d'une Occitane du Béarn. En 2000, il fait un Erasmus à l'Université de Gérone pour apprendre le catalan. Il a également étudié aux universités de Perpignan, Tolosa et Utrecht (Pays-Bas).A vingt et un ans, il co-dirigeait la plus ancienne entreprise de France (Prats Dumas, Dordogne, 1309), où il travaille toujours vingt ans plus tard.En 2001, il crée l'association culturelle des Angelets de la Terra qui sera, dans un premier temps, un groupe de supporters de l'USAP, puis des Dragons Catalans, équipes de rugby à XV et XIII de Perpignan. Il a contribué à la création d'une vingtaine de groupes de supporters à travers les Pays Catalans et a publié 39 numéros du magazine « Angelets de la Terra », en catalan et en français, jusqu'en 2009 (quand il a eu un grave accident de voiture).En 2004, dans le cadre de la "Nit de Sant Jordi" organisée par Òmnium Cultural, Ramon a reçu le Prix du journalisme pour son reportage publié en catalan dans le mensuel valencien El Temps : « L'USAP, outil de recatalanisation ».La même année, il se présente comme indépendant aux élections départementales et obtient 4% des suffrages. En 2008, il obtiendra le meilleur résultat pour une candidature catalaniste en Catalogne Nord avec 8%.En 2006, il commence à organiser des événements culturels et festifs avec les Angelets de la Terra (Hommage à Joan Pau Giné, Sant Jordi Jove, Descobrir Catalunya, Diada de Catalunya Nord, Nits de la Poesia, Cine'Cat, ...). En 2010, création du Collectif Angelets de la Terra de musiciens pour la langue à la suite de la quatrième édition de la Semaine de la Langue que les Angelets organisent jusqu'en 2012.En 2017, Ramon a reçu le Prix d'Action Civique de la Fondation Carulla.En 2018 et 2019, les Angelets organisent des concerts, des manifestations et des expositions en solidarité avec les prisonniers politiques, en collaboration avec 50 communes de l'Etat français. En 2020, les Angelets décerneront leur « Label Culturel des Anges de la Terre » à 23 listes candidates aux élections municipales en Catalogne Nord (13 seront victorieuses). En 2021, les Angelets publient le « Llibre Blanc de Catalunya Nord » (Livre Blanc de Catalogne Nord) avec 55 propositions pour le catalan auquel participent actuellement une soixantaine de maires et de communes. Origines familiales L'histoire et les origines d'un individu influencent le développement de sa pensée et sa trajectoire. Par conséquent, il peut être intéressant de mieux connaître Ramon Faura à travers la présentation personnelle qui suit. Fils d'une restauratrice occitane béarnaise. Le grand-père maternel de Ramon a été emprisonné avec André Malraux pour avoir saboté des installations de l'Allemagne nazie et organisé des réunions de résistants dans sa ferme. Fils d'un peintre, élève de Joan Miró à l'école de la Massana à Barcelone, originaire de la Serra de l'Obac où sa famille vit depuis le IXe siècle, avec des ancêtres aux commandes des Segadors de Terrassa. Le grand-père paternel de Ramon participait à la production d'armes pour le gouvernement de Catalogne pendant la Guerre Civile. Ses parents se sont rencontrés à Bordeaux, dans le restaurant de sa mère, qui figurait dans le guide "Gault et Millau". Ils sont allés vivre au Mas d'en Simon qui était entièrement en ruine et l'ont restauré. C'est ici que Ramon et son frère Marc ont fait leurs premiers pas, au milieu des vignes et des amandiers, au pied du château de Queribus, dans la commune de Tautavel. La famille déménage ensuite successivement à Fourques, au Soler, à Saint Cyprien, Perpignan et Saint-Estève. Il a étudié à l'université avec l'envie de tout essayer, notamment les échanges européens à Gérone et Utrecht près d'Amsterdam. Un sentiment national catalan Ramon en est arrivé à l'hypothèse que l'éveil de sa catalanité a commencé lorsqu'il s'est rendu compte que, bien qu'étant catalan, il ne pouvait pas communiquer avec ses grands-parents et ses proches en catalan. Une frustration de ne pas parler leur langue dont souffrent de nombreux Catalans du Nord.A cinq ans, il hissait déjà haut les couleurs catalanes, lors d'une manifestation au Coll de Manrella (Agullana, La Vajol), en hommage au président Lluís Companys arrêté par la milice française et remis à la dictature de Franco par les nazis, puis fusillé à Barcelone. Le cours pour adultes de Saint-Cyprien, où il se rendait avec ses parents et son frère, était ennuyeux pour un garçon de 7 ou 8 ans, mais il lui semblait déjà important d'y participer chaque semaine. La classe catalane du regretté dessinateur Jordi Dunyach, à l'école d'Elna, s'est arrêtée au bout de quelques mois. Ramon a compris qu'il ne lui serait pas facile de récupérer sa langue catalane. Finalement, il a dû attendre la troisième année d'université, en 2001.Il a pu faire un Erasmus à Gérone, avec l'aide du professeur Miquel Leiberich car l'Université de Perpignan ne facilite pas les choses, et apprendre sa langue. L'apprentissage a été très rapide, car il avait la langue dans l'oreille et le cœur comme beaucoup de Catalans du Nord. Après trois mois de travail intensif, il donnait une conférence seul, devant une classe de Catalans du Sud pour leur expliquer sa Catalogne Nord. Parler et écrire en catalan lui a permis de mieux comprendre son environnement et le monde. Malgré tout, être catalan continue d'être un combat et un apprentissage, jour après jour.En fait, nous avons tous une histoire et un arbre généalogique, mais le plus important est l'histoire que nous écrivons et notre militance pour les générations futures. Retrouver son identité catalane n'est facile pour personne, surtout en France. Bizarrement, ce sont les catalanistes eux-mêmes qui vous compliquent la tâche. Quand on veut faire du catalanisme sans demander la permission à ceux qui voudraient en avoir le monopole et qui ont le soutien des institutions, c'est encore plus difficile. Ramon les appelle les « catalanistes alimentaires » ​​et ne voit aucun intérêt à emprunter le même chemin, surtout quand il voit que leurs actions ne sont pas efficaces. Selon lui, le catalan appartient à tout le monde et chacun peut participer à sa manière à cette société nord-catalane en reconstruction, sans avoir à entrer dans un moule. Histoire de mon grand-père, JOSEPH LABAT (1915-2009) : cadre de la résistance en Béarn Je viens de recevoir le livre « Résistances - Nay-en-Béarn » d’André Narritsens (édité en novembre 2015) où quelques pages sont dédiées à mon grand-père, JOSEPH LABAT (1915-2009), paysan, militant communiste d’avant guerre et l’un des principaux cadres de la résistance dans sa zone. Il faisait parti des Francs-tireurs et partisans (FTP) mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 par la direction du Parti communiste français. Voici quelques extraits de ce livre qui font référence à mon grand-père :   - « Septembre 1943, la dislocation du groupe FTP marque la fin du premier « maquis ». Demeurent cependant sur place des militants autour desquels une activité politique va se poursuivre et, très bientôt, se construire une structure de lutte armée autour de Marcel Betbeder, Gabriel Borde, Henri Colin, Olivier Domenjeolles, JOSEP LABAT, André Lafourcade, Casimir Lagouare, Jean-Baptiste Lagouare, Jean-Marie Sarrès, Joseph Sarrès, Werner Waldeyer. Par-delà l’action propagandiste qui reprend peu à peu, d’autres signaux doivent être donnés qui, aussi symboliques qu’ils soient, indiquent clairement que l’action se poursuit. C’est sous ce prisme que doit être compris le sabotage effectué solitairement par  JOSEPH LABAT, le 6 décembre 1943, contre une presse à fourrage à Pau. L’affaire fait quelque bruit ainsi qu’en témoigne l’importance accordée au sabotage par le Préfet, la police et les professionnels. » (p.182)   - « Le parachutage doit avoir lieu le 28 avril 1944 dans un vaste champs, près du village de Pardies-Pietat. L’opération se déroule sans problème particulier, hormis un retard de deux heures. Une vingtaine d’hommes (quinze FTP armés et cinq membres de Franc-Tireur et de Combat) sont présents ainsi qu’un technicien de l’AS venu des Landes. Les FTP assurent la sécurité sous la responsabilité de JOSEPH LABAT et participent au ramassage des containers. » (p.184)   - « Le lendemain les FTP sont informés que le dépôt risque d’être découvert. Dans la nuit du 2 mai, ils embarquent les containers dans un camion de l’entreprise Minvielle-et-Cabane, et se dirigent vers le village de Lys où JOSEPH LABAT a préparé de nouvelles caches. Le matériel réceptionné permet d’armer environ cent-vingt hommes. Il compte trois FM, deux bazookas, des mitraillettes sten, des fusils à canon court, des révolvers à barillet, des grenades à main et aussi un important matériel de sabotage. Une fois les notices en anglais décryptées, JOSEPH LABAT et Maurice assurent la première instruction. » (p.185)   - « Dans la nuit du 24 au 25 mai, à Nay, le Pont de fer est sévèrement détruit : l’opération a été réalisée par Maxime Boyrie, Louis Laborde et l’équipe de Lys dirigée par JOSEPH LABAT (50 kilos de plastic ont été utilisés). » (p.187)   - « La décision d’implanter une base rurale a suscité quelques débats. JOSEPH LABAT et le groupe FTP de Lys considèrent en effet qu’il faut poursuivre l’action à partir des principes de mobilité et de clandestinité antérieurs mais il est décidé de créer un centre opérationnel dans la ferme Pédy. » (p.189)   Le 12 juin 1944, le commandant Maurice, Joseph Labat, paysan de Lys et Marcel Betbeder de Mirepeix descendent à Nay avec leurs maquisards FTP pour appliquer la ligne donnée aux organisations de Résistance : s’affirmer, contrôler le territoire, préparer l’après Libération et le jugement des collaborateurs. Ils investissent la ville. Mais, en fin d’après-midi, une colonne allemande d’une soixantaine de soldats intervient. Au cours de l’accrochage, Maxime Boyrie et Jean Seignères tombent sous les balles de la colonne ennemie forte de soixante hommes environ. Puis Henriette Lascourrèges, Jeanne Lauga, Marie Mendez, ouvrières, et Pierre Cazaban, Charles Serville et Eugène Lacoste tombent sous les balles de l’armée d’occupation ou sont fusillés. Depuis la Libération, Nay fête chaque année cet épisode de la Libération.   - « Il est décidé à Lys de réalisé une action le 12 juin 1944 à Nay. Un jeune cycliste, Etienne Cazajous, a prévenu les FTP que des officiers allemands à la tête d’un convoi de plusieurs camions (trois, semble-t-il) sont en train de consulter une carte routière au carrefour des Quatre chemins. Cinq minutes après, une voiture bariolée de jaune surgit, suivie de trois camions. Théo Martin, vise la voiture et tire une demie-rafale mais le FM s’enraye. Les Allemands sautent des camions, s’aplatissent et commencent à tirer. Ils disposent d’une grande puissance de feu : des mitrailleuses et des mortiers sont fixés sur les camions et il semble qu’ils sont utilisés. Au bruit de ces premiers tirs, JOSEPH LABAT, Louis Le Bris, André Lafourcade et un quatrième FTP non identifié, en route pour effectuer un sabotage de la voie ferrée tente d’apporter un soutien au groupe des quatre. Ils lâchent quelques rafale de Mitraillettes avenue de l’école supérieure et Louis Le Bris est blessé (deux doigts sectionnés) après avoir lancé une grenade, JOSEPH LABAT décroche en zigzagant le long du cours Pasteur. Par chance les tirs allemands ne l’atteignent pas. Ses camarades fuient pas les jardins. Ce combat de Nay a fait 8 morts et 3 blessés. Les représailles allemandes seront très violentes. » (p.211)   - « Le groupe Vernet ayant participé à l’accrochage du pont d’Assat, s’est dirigé vers Lys et a sollicité Marie Labat, la femme de JOSEPH LABAT pour entreposer ses armes dans la ferme. Un refus a été opposé et conseil donné de camoufler les armes dans un champ de blé. Ce qui est fait. » (p.226)   - « Le 10 juillet 1944, le pont SNCF d’Aressy saute et quatre jours plus tard, JOSEPH LABAT et Jean-Baptiste Lagouare détruisent six pylônes à Arudy. Pour ces deux dernières opérations, en raison de la pénurie d’explosif on a dû recourir à la dynamite ou un dispositif à base de poudre noire/mèche. » (p.237)   - « Le 15 juillet, la voie ferrée de Toulouse-Bayonne, est sévèrement plastiquée : entre Montaut et la halte de Dufau, douze rails sont cassés, deux pylônes coupés et une caténaire affaissée. La circulation des trains est interrompue. Mais les partisans ont eu chaud : à l’opération terminée, des camions allemands surgissent. Y a-t-il eu dénonciation ? JOSEPH LABAT en est persuadé. » (p. 238)   - « Les arrestation de Lys (20 juillet 1944) : L’opération conduite dans le village se complète aux alentours de midi, d’une autre qui vise la ferme de JOSEPH LABAT où six personnes s’apprêtent à prendre leur repas. Trois d’entre elles (Henri Colin, son fils Riquet et André Lafourcade), résistants de vieille date planqués depuis quelques jours dans la ferme Bidot, son venus aider à la moisson du blé. Les deux autres, un jeune FTP nayais, Laurette, et un membre du groupe Franc-Tireur - que nous appellerons X - qui agit avec les FTP depuis le 12 juin, stationnent aussi dans la ferme. Peu avant que la soupe ne soit servie, on frappe à la porte. Le visiteur n’est autre que René Sarrat un ami d’un voisin de JOSEPH LABAT rencontré dans l’armée de l’Armistice, passé l’avant-veille à la ferme. Sarrat explique qu’il pense avoir, lors de sa visite, égaré son portefeuilles. Après quelques gestes de recherche, il quitte les lieux. La porte s’ouvre alors violemment laissant le passage à un officier et à des soldats allemands qui neutralisent les présents puis leur attachent les mains derrière le dos. L’officier déclare : « vous nous avez tué trois camarades ». Profitant de la confusion, Laurette parvient à s’enfuir. Au total cinq personnes sont donc arrêtées (H. Colin, R. Colin, JOSEPH LABAT, A Lafourcade et X) et bientôt transportés en camion jusqu’à Lourdes. JOSEPH LABAT y est torturé deux jours durant puis, envoyé à Tarbes où les tortures reprennent. X est présent lors des séances de torture. Frappé au nerf de bœuf, il manque de suffoquer suite aux cinq ou six séances d’étouffement auxquelles on le soumet. Deux questions sont inlassablement répétées « qui sont vos chefs, où sont-ils ? ». JOSEPH LABAT ne lâche que des broutilles. Renonçant à obtenir d’avantage, les Allemands qui détiennent une liste de jeunes du village de Lys et entendent les appréhender embarquent cependant JOSEPH LABAT vers son village natal en compagnie de X. Ils sont conduits vers des lieux où la résistance FTP est supposée posséder des caches. Mais les fouilles auxquelles les Allemands se livrent ne donnent rien. » (p.241, 242) « Trahison et tragédie (20 juillet-17 août 1944) : Après les arrestations de Lys, JOSEPH LABAT a été très surpris par la quantité de choses connues des Allemands. Ses soupçons se présisent bientôt lorsque, de retour d’une expédition vers les caches d’armes supposées des FTP, X demande à être « déposé [à Pontacq] », autrement dit relâché. Une trahison est en train de se révéler : X a parlé et compte sur la disparition de JOSEPH LABAT pour que son comportement reste inconnu. Plus tard, de retour à Nay, il déclarera que, convoqué à un interrogatoire, il a trompé la surveillance de son gardien et s’est évadé en sautant un mur. En tout cas, pour l’heure, il disparaît et ne refera surface qu’à la Libération. Dans un contexte où JOSEPH LABAT est aussi revenu, celui-ci accuse X de trahison et les anciens dirigeants FTP décident de mettre celui-ci à l’écart jusqu’à ce que les évènements de juillet 1944 soient complètement éclaircis, ce qui ne peut être réalisé, X ayant souscrit un engagement dans le régiment de Bigorre. A l’automne 1945, en chemin pour l’Allemagne, il se tue à Sainte dans un accident de moto. Les arrestations de Lys préludent également à une tragédie qui se déroulera le 17 août. En effet, après leur incarcération à Lourdes puis à Tarbes, A. Lafourcade, H. et R. Colin ont été transférés à la prison de Caffarelli à Toulouse. JOSEPH LABAT, pour ce qui le concerne, est incarcéré à la prison Saint-Michel où il se retrouve bientôt dans la même cellule qu’ANDÉ MALRAUX qui a décrit dans « Antimémoires » (1972) les conditions dans lesquelles leur libération de cette prison s’est déroulée avec l'aide des résistants. Dans l’après-midi du 17 août A. Lafourcade et les Colin ont rendez-vous avec la mort avec 54 autres prisonniers extraits de divers lieux. Aux alentours de 17h30, arrachés à leur cellule puis poussés dans des camions bâchés. Amenés dans une grange, les soldats ont brûlés vif ceux qui n’était pas mort sous les rafales de mitraillettes. Pour atténuer les cris, les Allemands chantaient. Mais qui a donc constitué la liste des suppliciés, quels critères ont présidés à la sélection ? Quatre internés de la prison Saint-Michel échappèrent au massacre, dont JOSEPH LABAT. » (p.244)
Les Angelets de la Terra : héros mythiques de Catalogne Nord (1667 - 1675)
La révolte des Angelets : une révolte antifiscale et nationale en Catalogne Nord   Au XVIIe siècle, ce qui aurait pu être un simple soulèvement antifiscal, comme tant d’autres, devint rapidement une révolte pour conserver les droits et les libertés de la terre catalane. Le nom que se donnèrent les insurgés était suffisamment explicite : « els Angelets de la Terra ». A cette époque, les Pyrénées catalanes ont une importance stratégique tout au long du règne de Louis XIV. Il ne garda pas le contrôle de cette nouvelle frontière en vertu du traité des Pyrénées, mais parce qu’il se dota pour ce faire de moyens militaires et diplomatiques supérieurs à ceux des Espagnols, et qu’il réprima violemment les différentes tentatives de soulèvement catalanes.   Les Angelets de la Terra sont les paysans Nord-Catalans qui se sont soulevés de 1667 à 1675 contre les autorités françaises après l'annexion de la Catalogne (du) Nord par la France en 1659. L’ensemble des troubles de la période est englobé sous le nom de révolte des Angelets ou "Guerra de la Sal" (guerre du sel). La cause en est l’instauration en 1661 de la gabelle (impôt sur le sel), mesure contraire aux constitutions traditionnelles catalanes que Louis XIV, roi de France, s'était engagé à respecté deux ans plus tôt lors de la ratification du Traité des Pyrénées.  La révolte concerne tout d’abord la comarque du Vallespir, puis gagne celles de Conflent et de Roussillon. Les révoltés se sont surnommés les Angelets en raison de leur faculté à apparaître et à disparaître dans les montagnes qu'ils connaissaient parfaitement. Ils réclament les libertés catalanes au cri patriotique de « Visca la terra! » (vive la terre). Contexte La Guerre des Segadors (des faucheurs) prend fin en 1652 et débouche sur la signature du Traité des Pyrénées le 7 novembre 1659 entre les monarchies espagnole et française. L’accord prévoit notamment un partage de la Catalogne entre les deux souverains. La couronne de France annexe cinq comarques catalanes: le Roussillon ; le Vallespir ;le Conflent ;le Capcir ;la Haute Cerdagne. Louis XIV s’engage à respecter les coutumes locales. Mais, dès juin 1660, il remplace les institutions et organismes catalans par ses propres structures politiques, judiciaires et fiscales. Il crée le Conseil Souverain du Roussillon à Perpignan, représentant le pouvoir central comme c'est le cas pour la Préfecture de nos jours. Puis, il nomme un intendant. La gabelle L’impôt sur le sel était aboli par les tribunaux catalans depuis le temps du roi Jacques II de Majorque, en 1283. En 1661, les Français le rétablissent pour financer leurs constructions militaires et le traitement des fonctionnaires français comme les soldats ou autres collecteurs d'impôts. La mesure est très impopulaire. Le détournement par le roi de France du montant de cet impôt — au détriment de Perpignan, qui n’en encaisse qu’une part insignifiante — est considéré comme une abjuration du serment royal de respecter les privilèges de la capitale de la comarque de Roussillon. Les consuls de Perpignan protestent. Mais une décision du Conseil Souverain rejette la réclamation municipale, et impose la volonté du pouvoir royal. En Vallespir, pays de pâtures, le sel est nécessaire à l’alimentation du bétail et à la conservation de la viande. Les habitants le font venir de l’autre côté de la toute nouvelle frontière. La taxe de la gabelle en fait monter démesurément le prix. En 1667, les paysans du Vallespir refusent de la payer. La première révolte (1667-1668) La contrebande s’organise. Les contrôleurs et les soldats traquent les trafiquants, pour tenter de mettre fin à cette activité. Les paysans réagissent, se transformant en véritables guérilleros, harcelant les soldats français et surtout les fonctionnaires de la gabelle appelés les gabelous. Une résistance armée s’organise, sous la conduite de Josep de la Trinxeria, un paysan d'une grande famille de Prats-de-Mollo. Les insurgés se répandent dans la comarque du Vallespir. En 1667, ils se cachent surtout dans les villages de Serralongue et de Montferrer. L'année suivante, ils attaquent une auberge d'Amélie-les-Bains, où logent les "gabellots" (gabelous). Ils assiègent le sous-viguier Manel dans l'église de Saint-Laurent-de-Cerdans. La répression ne tarde pas : huit habitants sont condamnés à mort, et 51 aux galères à perpétuité. Ce qui ne décourage nullement les faux-sauniers (personne qui faisait la contrebande du sel). Le président du Conseil Souverain, Francesc de Segarra, offre une récompense de 100 doublons d'or à qui dénoncera les chefs des Angelets. Le 14 septembre 1668, il part avec 300 soldats se baser à Arles, afin d’engager une dure répression. L’expédition punitive est mise en déroute au pas del Llop et doit se replier sur Arles. Plusieurs années durant, connaissant bien le terrain, les révoltés infligent des pertes conséquentes aux troupes françaises. Du 3 août 1667 au 30 juin 1668, ils poursuivent et éliminent également un bon nombre de percepteurs du sel. Les autorités se résignent à négocier. La lutte armée cesse et, en échange, les communes du Vallespir peuvent se procurer du sel de contrebande. Par le « compromis de Céret », les gabelous s’engagent à mettre fin aux contrôles et à s’entendre avec le conseil de chaque village, qui est chargé désormais de la distribution du sel aux habitants. C'est la seule image de Josep de la Trinxeria qui est conservée. Huile réalisée sur commande, avec une autre de son fils Blai, en 1726. Tout porte à croire qu'elle a été commandée par lui. (Musée Can Trincheria, Olot) La seconde révolte (1670-1675) En 1669, en Conflent, Joan Miquel Mestre, dit l'Hereu Just, exige un semblable arrangement pour Baillestavy. De septembre à novembre, il reprend la traque des gabelous. C’est à ce moment-là que les révoltés sont désignés sous le nom d’« angelets ». Mestre est arrêté par hasard sur la route de Camprodon1, le 22 janvier 1670, par le gouverneur de Prats-de-Mollo. Ce qui déclenche une révolte des habitants, menés par Josep de la Trinxeria et son lieutenant Damià Nohell, fils du maire de Serralongue. Ils prennent en otage la femme et les enfants du gouverneur, et négocient leur libération contre celle du Juste Héritier. L’échange effectué, les angelets redescendent le Tech, voyant leur troupe grossir jusqu’à 1 500 hommes. À ce moment, la révolte non seulement reprend, mais se durcit considérablement. Les combats s’étendent à tout le Vallespir : le 27 février 1670, les insurgés s'emparent d'Arles, dont ils chassent la garnison et tuent le maire. Du 31 mars au 2 avril, ils assiègent Céret, capitale du Vallespir. Les Angelets tiennent la haute vallée du Tech et le Conflent. C’est alors que les Français envoient une armée de 4 000 soldats. Évitant d’offrir une cible facile sur la route de la vallée, ils progressent par les montagnes du Haut Conflent qui séparent les deux comarques, afin de prendre le Vallespir à revers. La technique de guérilla ne permet pas de soutenir une bataille rangée, en terrain découvert, face à une armée complète : le 5 mai, les angelets sont défaits au coll de la Regina, au pied du pla Guillem. Certains se réfugient dans la principauté de Catalogne, d’autres se cachent dans les montagnes. Dernier bastion des angelets avant la défaite, le village de Py est condamné à être rasé. Du sel doit être répandu sur ses ruines.   Débuts de la guerre de HollandeLes hostilités sont ravivées par la guerre de Hollande (1672-1678), dont la frontière espagnole devient un des théâtres. La lutte de la population prend alors un caractère de soulèvement antifrançais. Les angelets collaborent avec la monarchie espagnole (1673). Le village et l’église d’Ayguatébia sont incendiés par les troupes françaises le 7 février 1673. L’année 1674 est particulièrement difficile pour les Français, dans la province de Roussillon. Ils vont devoir faire face à des conspirations (Villefranche et Perpignan) et à une entrée des troupes espagnoles. Conspiration de VillefrancheLes angelets sont impliqués dans la conspiration de Villefranche, qui vise à réunir les Comtés à la principauté de Catalogne, le « samedi de gloire » de 1674. La conspiration est découverte. Son chef, Manuel Descatllar, est arrêté. Il est transféré à Perpignan où, sous une terrible torture, il reconnaît tous ses agissements. Il est exécuté sur la place de la Loge le 20 avril 1674. Quant à son compagnon Francesc Puig i Terrats, il est condamné à mort et égorgé en public, devant sa propre maison, le 16 mai. Son corps est dépecé. Les quatre parties en sont exhibées en quatre points de la ville. Beaucoup d’autres conjurés payent leur engagement de la perte de leurs droits civiques et patrimoniaux. Répression et fin de la révolte La population s’agite toujours. Les troupes du roi d’Espagne franchissent la frontière et prennent le fort de Bellegarde (début de 1674). Elles contrôlent une grande partie de la province (Cerdagne et Vallespir, une partie du Roussillon et du Conflent). Ce n’est qu’en 1675 que le comte de Schomberg reprend Bellegarde et les chasse définitivement5. La région est maintenant envahie par les troupes françaises. La répression atteint toute la population : emprisonnements, condamnations aux galères, exécutions, confiscations de biens, lourdes amendes infligées aux communes (celle de Prats-de-Mollo est de 3 500 livres, celle de Saint-Laurent de 1 600 livres...) La révolte des angelets est considérée comme finie en 1675. Les haines sont tellement exacerbées, le coût de la répression est si élevé que Louis XIV tente d’échanger les Comtés contre la Flandre. Mais Charles II refuse. La révolte s’étant complètement éteinte, le roi de France renonce à cet échange lors des négociations du traité de Nimègue, qui met fin, en 1678, à la guerre de Hollande.
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