Les directions d’AgBar (Agua de Barcelona), de Veolia Espagne et France et de la communauté de communes Sud Roussillon ont acté ce 26 mai à Sant Cebrià de Rosselló, en Catalogne Nord, une coopération inédite sur la réutilisation des eaux usées traitées (Reut). Sant Cebrià de Rosselló, Alenyà, Cornellà del Bercol, La Torre d'Elna, Montescot, Tesà compsent la communauté de communes Sud Roussillon. Tous participent au Llibre Blanc de Catalunya Nord excepté Tesà.
L’usine de traitement intercommunale de Sud Roussillon a été conçue en ce sens, en 1994, en faisant de facto un site de référence. La réutilisation des eaux usées traitées est déjà quatre fois au-dessus de la moyenne française. Un arrêté préfectoral du 17 mai dernier permet d’irriguer ainsi un golf et d'assurer aussi un approvisionnement aux sapeurs-pompiers. Aujourd'hui, la communauté de communes Sud Roussillon veut aller plus loin.
"On veut s’inspirer des experts barcelonais pour appliquer leurs solutions ici et, plus largement, ce partenariat permettra qu'AgBar soit notre grand frère sur le sujet en France", annonce Éric de Saint-Martin, directeur de Veolia pour la Catalogne Nord.
"Nous voulons améliorer la qualité de nos eaux usées traitées pour obtenir une eau presque potable qu’on substituera à celle du lac de Vilanova de Raò, en déficit hydrique, pour irriguer les espaces verts et agricoles, détaille Nicolas Bataille, ingénieur eau à Sud Roussillon.
Accélérer la production, et multiplier les usages de l'eau recyclée à Sant Cebrià de Rosselló est le souhait du maire et président de l'intercom : "Nous, on a été précurseur et on veut encore l'être en s'inspirant de ce que font les Espagnols, les Catalans et les Barcelonais".
Thierry del Poso pointe deux projets : "La quasi-totalité du réseau de Sant Cebrià de Rosselló est doublée pour les eaux brutes, les tuyaux sont là, on pourrait le développer sur les cinq autres communes. Et à plus long terme, comme aux Sables d'Olonnes, réinjecter de l'eau traitée dans le sol pour faire barrage au biseau salé". Ce que les Barcelones font déjà, eux qui grâce à l'eau dessalée et la Reut fournissent 50 % de l'eau consommée. "La Reut est aussi un moyen de réindustrialiser les territoires", glisse Manuel Cermeron, directeur d'AgBar.