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Les maires de Catalogne Nord défendent le catalan devant les tribunaux : "Qu'ils envoient les gendarmes!"
(11-05-2023)
"La primauté de la langue française est remise en cause par le règlement intérieur lorsqu'il prévoit que l'expression des conseillers communaux s'effectue d'abord en catalan, avec une traduction ultérieure en français", plaide la Cour.   Rappelons qu'en avril dernier, le tribunal administratif de Montpeller a jugé les mairies d'Elna, Els Banys, Sant Andreu de Sureda, Portvendres et Tarerac pour avoir inscrit dans le règlement intérieur de la commune l'usage du catalan lors des conseils municipaux.   Le jugement du tribunal de Montpeller ouvre implicitement la porte à s'exprimer d'abord en français puis à le traduire en catalan lors des séances plénières des conseils municipaux de Catalogne Nord. Cette option n'est envisagée que par le maire de Portvendres, Grégory Marty, qui a déjà annoncé qu'il procéderait à une nouvelle modification du règlement intérieur et attendra de voir ce que fera le Préfet. Grégory Marty dit que même s'il ne parle pas le catalan, il estime qu'il devrait être autorisé à être utilisé en plénière : "C'est bon pour notre nation, notre culture et notre patrimoine national", a-t-il déclaré.   Dans d'autres communes, au contraire, le choix sera de désobéir à l'interdiction de parler catalan. "Qu'ils envoient les gendarmes", a interpellé le maire de Tarerac, Jean-Louis Salies. La maire d'Els Banys, Maria Costa, a expliqué que tant que la sentence n'est pas définitive, elle ne s'y conformera pas : "Nous continuerons à parler catalan".   L'avocat de la mairie d'Elna, Mateu Pons-Serradell, a rappelé à l'orateur que lors de la promulgation de l'article 2 de la Constitution française, il avait été explicitement précisé que cet article "n'allait pas à l'encontre des langues régionales".   Par ailleurs, la défense de la Mairie de Sant Andreu de Sureda mentionne que l'Ordonnance de Villers-Cotterêts(*) a été prise avant l'intégration de la Catalogne Nord à la France et doute donc de son utilisation pour justifier la révision du règlement intérieur. D'autre part, il a rappelé que les Catalans sont devenus français par droit de conquête, qu'ils ont accepté le français comme langue, mais qu'ils restent profondément catalans et que l'usage de leur langue fait partie de leurs droits.   (*) L'ordonnance (ou, improprement, l'édit) de Villers-Cotterêts est un édit délivré à cette commune proche de Soissons, dans l'actuel département de l'Aisne (Picardie), le 15 août 1539 par le roi François Et de France et en qui, afin d'éviter des interprétations erronées, l'usage de toute autre langue que le Vulgare François était interdit dans les actes judiciaires et dans l'administration.
Catalogne Nord : plus d'habitants, plus de retraités, plus de fonctionnaires, plus de chômage et moins de naissances
(13-04-2023)
La démographie du département des Pyrénées-Orientales (Catalogne Nord et Fenouillèdes qui resprésente 3% de la population) est caractérisée par une densité moyenne et une population en forte croissance depuis les années 1950. En six ans, de 2014 à 2020, sa population s'est accrue de près de 16 500 unités, c'est-à-dire de plus ou moins 2 800 personnes par an. La densité de population de la Catalogne Nord, 117,3 habitants par kilomètre carré en 2020, est supérieure à celle de la France entière qui est de 106,1 hab./km2. En 2020, sur les 226 communes que comprend le département (198 catalans i 28 occitans), 59 ont une population municipale supérieure à 2 000 habitants, 22 ont plus de 5 000 habitants, huit ont plus de 10 000 habitants et une a plus de 100 000 habitants : Perpignan.   21% des habitants vivent en 2014 dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Les moins de 30 ans sont plus fortement exposés à la précarité : plus d’un jeune sur trois vit en-dessous du seuil de pauvreté français (35%).   50% de retraités et sans activité.   Hausse du nombre de fonctionnaires de 35 à 37% en 5 ans.   La Catalogne Nord compte peu d’établissements employeurs de plus de 100 salariés : ces derniers sont principalement des structures relevant du secteur public. Les emplois salariés liés à l’industrie ne représentent ainsi que 9% des emplois du département (contre 15% dans la région Occitanie). Le taux de chômage du département est le plus fort de France. Il compte plus de 6000 jeunes sortis de l’école sans diplôme, 33% des 15-24 ans sont concernés.   En Catalogne Nord, 31% des habitants ont en 60 ans ou plus. Le vieillissement de la population devrait s’accentuer puisque selon les projections de l’Insee, les 60 ans et plus devraient représenter plus de 40% des habitants en 2050. L’âge moyen passerait ainsi de 43,4 ans en 2013 à 48,6 ans en 2050. L'âge moyen de la population française de 2010 à 2022 n'a cessé de croître : de 40,1 ans en moyenne, les Français sont passés à 42 ans d'âge moyen. L'âge moyen en Espagne était de 41,7 ans en 2017. En Catalogne du Sud, l'âge moyen était de 43,1 ans en 2021.   En 2014, 4 800 naissances ont été dénombrées contre 5 111 décès. Le nombre annuel des naissances a diminué depuis cette date, passant à 4 512 en 2021, indépendamment à une augmentation, mais relativement faible, du nombre de décès, avec 6 342 en 2021. Le solde naturel est ainsi négatif et diminue, passant de -311 à −1 830.
Salon des maires : éloge aux élus de proximité en Catalogne Nord
(04-04-2023)
Comme chaque année, les Angelets de la Terra étaient présents lors du salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics. Je souhaite vous faire part de mes réflexions suite à cette expérience toujours très enrichissante et conviviale.   Cette année 2023, la préoccupation principale des élus présents lors du salon est la raréfaction de l'eau et le manque de moyens dont ils disposent. Malgré tout, nous constatons que la valorisation de la culture et de la langue catalane ne cesse de progresser dans l'action de nos municipalités catalanes. De plus en plus de décideurs locaux, catalans d'origine ou nouveaux catalans, prennent conscience de l'importance d'affirmer notre identité pour développer le territoire. Malheureusement, ils ne sont pas soutenus par l'État, bien au contraire.   Une année encore, des élus nous ont fait part des pressions qu'ils subissent de la part de la Préfecture. Pourtant quasiment toutes les municipalités de Catalogne Nord continuent de porter des actions pour transmettre et préserver l'identité catalane.   Le col de Banyuls, fermé depuis deux ans par les différents préfets, coupe la Catalogne en deux. Malgré tout, les maires développent plus que jamais les liens avec leurs homologues de l'autre côté de la frontière.   L'éducation nationale marginalise l'enseignement bilingue et ferme les classes de catalan. Pour répondre à la demande de la population, les mairies financent les cours de catalan pour nos enfants.   Ils apparaît donc que nos élus de proximité sont essentiels pour maintenir la cohésion sociale autour d'une catalanité ouverte au monde et inclusive. De plus, cette catalanité est une valeur ajoutée pour développer notre attractivité et notre économie. Le siècle dernier, beaucoup d'élus parlaient catalan, mais ils ne le valorisaient pas. Aujourd'hui, peu d'élus parlent catalan, mais nombreux sont ceux qui le valorisent.   Quel plaisir pour moi de discuter, lors de ce salon, avec les maires, adjoints et conseillers municipaux du Vallespir, Conflent, Roussillon, Cerdagne et Capcir. Connaître les préoccupations et les anecdotes de ces élus de proximité est un réel privilège. Leur travail est essentiel et il n'est pas suffisamment valorisé.   Lors de ce salon, j'en ai profité pour discuter avec les deux entreprises locales qui font des panneaux routiers. Je pense qu'il y a beaucoup à faire dans ce sens et qu'il ne faut pas se limiter aux plaques de rues en catalan ou aux panneaux « Pays Catalan ». Dans le livre Blanc de Catalogne Nord, nous avons mis en avant ce qui est fait par les collectivités en Bretagne. Lorsque je l'ai montré aux entreprises, ils m'ont dit que c'est aux collectivités de faire la demande et qu'un panneau bilingue ne coûte pas plus cher.   L'année dernière, les Angelets de la Terra avaient discuté avec les fournisseurs des cantines scolaires de la métropole et du département, afin de les inviter à proposer des plats traditionnels catalans et d'écrire tous les menus en catalan et en français.   Ramon FAURA, coordinateur dels Angelets de la Terra
Catalogne Nord : la langue catalane mise à l'honneur par les Dragons Catalans
(26-03-2023)
Accord avec la Bressola   Le club de rugby à XIII de Catalogne Nord, qui joue en première division du championnat d'Angleterre, a signé une convention de formation professionnelle avec La Bressola et le Centre de Formation professionnelle Catalan (CFPC).   Les cours de catalan ont lieu depuis septembre 2021 dans le Campus des Dragons Catalans, selon le modèle d’immersion linguistique du groupement d'écoles de La Bressola.   La convention prévoit qu’à la fin de l’année scolaire, les étudiants de l'école de rugby acquièrent des compétences en catalan de niveau lycée. Accord avec la Plataforma per la Llengua   Le président Bernard Guasch et le président de Plataforma per la Llengua ont signé un accord qui vise à la promotion de la langue catalane au stade Gilbert Brutus.   Un match dans la saison sera également dédié à la promotion de la culture catalane.   Par cet accord, les Dragons s'engagent donc à accroître l’utilisation de la langue catalane dans le club.
Un jeune nord-catalan fait renaître Patufet
à - Salelles ROSSELLÓ (21-03-2023)
Alexandre Villepontoux, 26 ans, Vilanova de Raò, fait renaître Patufet l'emblématique personnage populaire catalan.    C’est dans son bureau à Vilanova de Raò que « Pontou », son nom de dessinateur, passe la plupart de son temps libre. Après un baccalauréat d'architecture et construction, Alexandre suit un an de formation à l’IDEM « Creative Arts School » du Soler.   Il choisi de redonner vie à Patufet car il considère que "les États-Unis ont Mickey Mouse, la France a Astérix et la Catalogne a Patufet."   L'an dernier c'était la commune de Banyuls dels Aspres, en Roussillon, qui inaugurait le "parc de Patufet", un nom proposé par les Angelets de la Terra.   Dans ses dessins qu'il diffuse sur les réseaux sociaux, Alexandre introduit des références à la Catalogne Nord avec les rousquilles, le Castillet, le burro, etc. Son rêve est de publier un jour les aventures de Patufet dans une bande dessinée.
Le catalan, 12e langue la plus influente au monde selon l'État français
(19-03-2023)
Il est surprenant de voir le catalan valorisé par le ministère de la Culture d'un État qui a toujours maltraité le catalan et toutes les langues dites "régionales" situées sur son territoire. Les Angelets de la Terra espèrent que cette valorisation du catalan se concrétisera par un soutien plus important en faveur de l'enseignement du catalan en Catalogne Nord, où l'offre est toujours bien infèrieure à la demande.   Dans le monde, le catalan est considéré comme la douzième langue la plus influente selon le ministère français de la Culture. Dans le dernier classement des langues les plus importantes de la planète, publié il y a cinq ans, le catalan était numéro 23. Il a donc grimpé de onze positions dans une liste de 634 langues.   Ce baromètre du ministère français suit une classification qui classe les langues avec des variables telles que le nombre de locuteurs non natifs, l'utilisation de la langue dans d'autres territoires, la mesure dans laquelle elle est utilisée comme langue de communication, sa politique statut, son degré de marginalisation ou sa présence dans le champ de l'enseignement universitaire ou sur Wikipédia. Le catalan a un score de 6,7, bien en dessous des 10,8 de l'anglais mais au-dessus des 6,5 du mandarin, une langue beaucoup plus parlée.   Les 15 langues les plus influentes au monde : 1. Anglais 2. Français 3. Espagnol 4. Allemand 5. Russe 6. Italien 7. Suédois 8. Roumain 9. Portugais 10. Polonais 11. Néerlandais 12. Catalan 13. Tchèque 14. Croate 15. Mandarin  
Les Angelets de la Terra dénoncent l'action du proviseur du lycée de Prades contre le catalan
(05-03-2023)
Plusieurs chefs d'établissements scolaires publics de Catalogne Nord mettent en place des stratégies pour en finir avec l'enseignement du catalan, comme les Angelets de la Terra l'avaient annoncé en début d'année dans l'article « Rentrée scolaire 2022 en Catalogne Nord : l'enseignement du catalan mis en danger par les chefs d'établissements ».   Le poste de professeur de catalan (option lettres) existant depuis des décennies au lycée Renouvier de Prades serait supprimé. La mesure est incompréhensible quand on sait qu'il y a une cinquantaine d’élèves et 18 heures de catalan désormais réduits à des “moyens provisoires” (facilement susceptibles de suppression). L’enseignante actuellement affectée sur l’établissement est désormais remplaçante et correspond en plus au profil du poste supprimé (catalan-lettres).   Les Angelets de la Terra demandent que conformément à l’accord cadre signé par l’Éducation nationale “l’offre d’enseignement de et en langue catalane soit favorisé” (article 6), en consolidant les moyens et postes existants, en faisant la promotion de cet enseignement auprès de tous élèves, dans le but d’augmenter le nombre de jeunes locuteurs.   Les collectivités membres de l’Office Public de la Langue Catalane (OPLC) s'étaient engagées à généraliser l'enseignement du catalan. Nous leur demandons d'intervenir au plus tôt dans ce sens auprès du rectorat.
Gilbert Grau (1922-1994) : précurseurs du catalanisme politique en Catalogne Nord
(18-02-2023)
Gilbert Grau i Salvat (Elna, Rosselló 1922 - 1994) était un homme politique indépendantiste et fédéraliste européen de Catalogne Nord, qui dénonçait le colonialisme français et espagnol et revendiquait la réunification des Pays Catalans ainsi que la reconnaissance internationale de la Catalogne. BiographieLe travail forcé au Service du Travail Obligatoire (STO) pendant la Seconde Guerre mondiale en Silésie (une région historique en Europe centrale qui s'étend en Pologne, République tchèque et une petite partie en Allemagne) a été pour lui une expérience traumatisante qui a renforcé sa conscience de sa catalanité et sa conviction qu'il n'était pas français. Son activisme catalan débute à la fin des années cinquante. Au début de 1958, sous l'impulsion du dramaturge Esteve Albert i Corp et avec la contribution d'artistes et d'intellectuels tels que Jaume Lladó i Font, Pere Ponsich et le musicien Jordi Barre (qui subit également la déportation cruelle du STO) qui chantent alors en français, les frères Grau forment une troupe de théâtre populaire en catalan à Elna, la troupe Pyrène. Certaines œuvres d'Esteve Albert and Corp ont été jouées, mais surtout la crèche vivante de Rosselló. Gilbert Grau, succédant rapidement à son frère Roger Grau, en devient le directeur avec l'ambition que la jeunesse d'Elna, par l'appropriation de la culture authentique, prenne conscience de sa catalanité. En 1985, il notait lui-même, dans un bilan d'activités du Groupe Pyrène, le fait d'avoir « encouragé avec la collaboration toujours enthousiaste et patriotique d'Esteve Albert » des rencontres, des célébrations et la commémoration en 1966 du troisième Synode des Concile d'Elna; ainsi que d'avoir permis en 1966, avec la participation et l'aide de l'illiberenc Roger Campredon), un "Séjour National d'Orientation" du Conseil National de Catalogne présidé par Josep-Maria Batista i Roca. En 1967, il organise un autre séjour à Montoriol avec des nationalistes de Barcelone sur "l'unité et l'indépendance des Pays Catalans". Dans cette évaluation, il a précisé que "sans aucun doute, la ligne de sa lutte nationaliste était orientée vers la reconnaissance d'un territoire étendu à toute la région des Pays catalans de Fraga à Maó et de Salses à Guardamar del Segura" ; puis il l'a précisé avec le choix même de la devise de son action politique des années plus tard, la phrase du poète Salvador Espriu : "Ens mantindrem fidels per sempre més al servei d'aquest poble" (Nous resterons fidèles à jamais au service de ce peuple). Grau, dès le début des années soixante, multiplie les contacts avec des compatriotes de tous les Pays Catalans, comme Esteve Albert i Corp, Joan Ballester i Canals, dont il introduit et diffuse les cartes des Pays Catalans, avec des exilés, en Catalogne Nord comme Joan Guiraud à Elna, Josep Maria Batista et Roca ; il entretint une abondante correspondance notamment avec Jaume Planes i Pahissa, Guiu Sobiela-Caanitz mais aussi avec d'éminents fédéralistes européens comme l'Allemand Lutz Roemheld et le Français Guy Héraud.   Dans les années 1960, Grau et son compatriote Josep Deloncle concrétisent leurs revendications politiques par la création du « Comitè per a la Unió de les Dues Catalunyes » (Comité pour l'Union des Deux Catalognes) en 1967, ainsi que du « Comitè per a l'Estatut Particular del Rosselló » (Comité pour le Statut Particulier du Roussillon), actif en 1968 et 1969. Grau et Deloncle ont été tous deux précurseurs du catalanisme politique de la seconde moitié du XXe siècle en Catalogne du Nord. Ils ont également été les promoteurs de la Flamme du Canigó de l'autre côté de la chaîne de montagnes de l'Albera à partir de 1966 et en font un outil de sensibilisation nationale. Ils ont fondé l'Acció Regionalista Catalana (ARC) en 1972. En même temps, et à la lumière de la reconnaissance européenne et internationale de la réalité nationale de la Catalogne dans l'ensemble des Pays Catalans, Grau a participé activement au Congrès de Vérone de l'Internationale Fédéraliste en 1973 et a fondé la même année le Partit Federalista Europeu de Catalunya (PFEC), dont il a été président. Il se présenta donc au nom de l'ARC/PFEC aux élections législatives de 1973 dans la circonscription de Perpignan-Céret avec le Dr. Jean Pideil. Le tract de campagne électorale rédigé par Grau, dont le contenu est très dense, en explique ligne par ligne les raisons et les objectifs. D'une part, les espoirs d'une dizaine de milliers de Catalans du Nord d'obtenir un Statut Spécial en 1969 avaient été déçus. D'autre part, selon Grau, il fallait mettre un terme à la colonisation de Montpellier qui prenait le dessus sur de celle de Paris pendant trois cents ans. Avec l'affirmation retentissante en lettres majuscules et en gras « SOM UN POBLE D'HOMES MAJORS I LLIURES » (Nous sommes un peuple d'Hommes adultes et libres), Grau revendique la création de la « RÉGION CATALANE AUTONOME » sur l'ensemble du Languedoc, en application de la loi du 5 juillet 1972, afin d'assurer une puissance régionale propre dans la perspective de l'Europe des Euro-Régions. Constatant que le pays était "victime d'une fausse régionalisation qui ne tenait pas compte de sa spécificité, que son économie, sa culture, sa langue se mouraient", Grau a aussitôt dénoncé la tutelle de la préfecture "comme si nous étions irresponsables et incapables d'être maîtres de notre destin » et encouragea les Catalans à voter pour clamer haut et fort la volonté de gérer eux-mêmes leurs affaires et d'en finir avec le centralisme parisien et montpelliérain, le chômage, l'émigration forcée, les angoisses des maraichers, l'implantation commerciale de monopoles, spéculation immobilière sur le territoire, liquidation des petites entreprises, chantage à l'industrialisation, présence massive de la marine, mépris de la langue et de la culture, etc. Il fut le seul homme politique à revendiquer, par l'application de la loi, la création d'une région autonome distincte du Languedoc avec ses propres institutions : une assemblée régionale dotée de pouvoirs législatifs afin de promouvoir l'autonomie des communes, le principe de l'auto-management dans les entreprises, l'implantation d'industries, la revalorisation de l'agriculture, le développement de la langue, etc. et aussi de pouvoir s'intégrer à l'Europe en tant qu'Euro-région. Il voulait obtenir la reconnaissance de la Région catalane comme circonscription de base pour l'élection au Parlement européen au suffrage universel. Il a obtenu 2 314 suffrages soit 2,08 % des suffrages exprimés, soit près du double des suffrages obtenus par l'autre parti catalan, l' Esquerra Catalana dels Treballadors. L'indéfectible ami et collaborateur, lecteur assidu de la presse, l'illibérien Joan Gensane qui partageait avec lui les espoirs d'une Catalogne libérée, lui apportait son soutien, se présenta quelques mois plus tard également au nom de l'ARC (PFE de Catalunya) aux élections cantonales de 1973. Le tract de campagne réitère avec force les dénonciations de la situation coloniale, des pratiques politiques mafieuses locales dont le canton d'Argelers est l'exemple et la défense des intérêts du pays. En vain.   Dans les années suivantes, Grau entretint une correspondance avec des compatriotes catalans et des fédéralistes européens et put compter sur la collaboration du catalan du nord Pere Mateu. Intensifier la tentative d'implantation des PFEC (Pays Catalans) dans le Principat de Catalunya. Il s'opposa à la revendication du statut d'autonomie de 1932, qu'il comparait au tango « un pas en avant, deux pas en arrière » et s'opposa en 1978 à l'adoption de la constitution espagnole. Il a revendiqué jusqu'à sa mort le droit inaliénable du peuple catalan à l'indépendance, à la réunification des Pays catalans et à la reconnaissance de la Catalogne au sein d'une Europe fédérale. BibliographieDispositifs idéologiques et conscience nationale - Stimuli et obstacles, L'A.R.C-P.E.F.C dans les années 70, Daniela Grau, Diplôme d'études approfondies en études catalanes, Université de Perpinyà. (sources : Wikipédia, l'encyclopédie libre) Discours de Joan GENSANE aux obsèques de Gilbert GRAU et SALVAT (7 SEPTEMBRE 1994)   Distingués Mesdames et Messieurs, J'ai la lourde tâche de me souvenir de la personne qui était Gilbert Grau i Salvat, décédé à Elna le mercredi 7 septembre 1994. Il était un fils des plaines par son père S. GRAU i ROGER et pourtant profondément enraciné dans le rugueux terres des Garrotx par sa mère, M. SALVAT et MARTÍ. Gilbert GRAU a joué un rôle exceptionnel, ouvrant la voie à un concept qui avait presque disparu de la vie collective en Catalogne du Nord : l'affirmation de l'identité nationale catalane. Il a élevé le fait catalan d'une situation folklorique à une position idéologique. Des arguments authentiques et dynamiques crédibilisent votre vision. Rappelant son parcours, il faut citer tout d'abord ses actions sur le plan culturel régional comme la création, avec son frère Roger GRAU, du groupe Pyrène grâce à l'impulsion de l'infatigable patriote Esteve ALBERT i CORP, écrivain et théâtral homme , qui a également guidé d'autres catalans du nord tels que Roger CAMPRODON et Jordi BARRE. Esteve ALBERT a mis en scène trois spectacles : "Pyrene" à Elna, "El pessebre vivent" au Tinell de Barcelone, ​​à Tarragone, dans l'Empordà et "La passion selon Sœur Isabel de Villena" au Castell dels Reis de Mallorca à Perpignan. Gilbert GRAU a tenté de faire prendre conscience au jeune homme d'Elna de sa propre identité catalane, la dignifiant après trois cents ans d'acculturation française. Les contacts privilégiés qu'il a eus avec M. Josep Maria BATISTA i ROCA, professeur au Trinity College de l'Université de Cambridge, ami personnel de Sir Selwin Lloyd, secrétaire du Foreign Office, lui ont ouvert de riches sources de réflexion. Gilbert GRAU, épaulé par Josep DELONCLE, Martí CASSANYS et le Cercle de Joves de Perpinyà, dirigé par MM. IGLESIS et MAURY, a contribué à l'expansion du concept "Focs de Sant Joan - Flama del Canigó" en profitant du message annuel de juin 23 pour répandre ses convictions en Principauté, en plein franquisme. Il a également travaillé avec pioche et pelle pendant cinq ans sur la restauration de la chapelle de Sant Llorenç del Mont à Argelers de la Marenda, qu'il a sauvée de la démolition totale. Il a ensuite commencé le même type de travail au Prieuré de Santa Maria del Vilar à Villalonga dels Monts dans le massif des Albera. Son souci du catalanisme s'est également manifesté par l'organisation de "Diades comarcals" à Alenyà et Elna, des rencontres de jeunes, des camps, la participation à l'hommage à Eiximenis à Elna... Il convient également de mentionner son inlassable activité épistolaire : la journée dia rera a tenté de convaincre et émouvoir ses multiples correspondants pour la cause catalane.   D'autre part, le secrétaire du plus grand groupe culturel d'Europe, l'Omnium culturel avec ses 25 000 membres, a soutenu Jaume PLANES et PAHISA, qui pendant les années sombres du régime franquiste ont promu la résistance culturelle. On se souvient de son amitié et de sa collaboration avec Joan BALLESTER et CANALS, le géopoliticien de la Llibreria Públia sur Carrer Consell de Cent, qui a créé les slogans "Entre tots ho farerem tot" et "Catalunya de Salses à Guardamar et de Fraga à Maó" que Gilbert GRAU a contribué à populariser. Nous ne pouvons pas négliger son aide à des dizaines de jeunes réfugiés qui sont passés par la maison GRAU sur Camí Reial à Elna pendant les dernières années du régime franquiste.Sur le plan strictement politique, d'abord militant au sein de l'Action régionaliste catalane aux côtés de Josep DELONCLE et d'autres comme Pau Roure, il dépasse aussitôt une approche autonomiste avec la dénomination P.F.E.C. (PP. CC.), Parti Fédéraliste Européen de Catalogne (Pays Catalans). Dès lors, il prône sans relâche la réunification des cinq Pays catalans et leur indépendance dans le cadre d'une Europe fédérale. Au sein de l'E.F.P. L'Europäische Föderalistische Partei (Parti fédéraliste européen) tant au congrès de Genève qu'à celui de Vérone s'est battu pour la reconnaissance de la section catalane en tant que représentante de l'ensemble des Pays catalans - à l'exception des deux États oppresseurs, la France et l'Espagne - et revendique le droit inaliénable du peuple catalan à un destin politique qui lui est propre. Aujourd'hui le fait catalan n'est plus un rêve, c'est une réalité incontestable. Les signes de la reconnaissance internationale de cette communauté de onze millions de Catalans sont désormais l'entrée d'Andorre à l'ONU en 1993, la nomination, à la présidence du Conseil des Régions d'Europe, du Très Honorable Président de la Generalitat de Catalogne, Jordi PUJOL et celle de l'éminent M. Batlle de Barcelone, Pasqual Maragall en tant que président du Groupement des Grandes Villes d'Europe. J'ai eu le plaisir d'être aux côtés de G. GRAU durant toutes ces années, l'encourageant, voyageant avec lui par exemple à l'abbaye milanaise de Vilboldone pour voir l'abbé exilé Aurelius ESCARRÉ juste après la visite qu'il lui avait faite ils avaient fait l'allemand le chancelier ADENAUER et le chef du gouvernement italien, le professeur FANFANI. A Barcelone en mai 1968, grâce à la collaboration de Josep PASCAL, nous avons amené trois grands constitutionnalistes, nationalistes catalans, Salvador CASANOVES, l'un des fondateurs de la Gran Enciclopèdia Catalana, Josep BENET et VERDE ALDEA, à rédiger un projet régional pour le Nord Catalogne. La trajectoire personnelle de Gilbert GRAU semble ainsi perpétuer le rôle essentiel de la ville d'Elna, où le père de la Nation catalane, l'abbé Oliba, et son frère ont conçu il y a mille ans le mouvement Paix et Trêve, initiateur du parlementarisme catalan en Europe. . Aujourd'hui, un bouquet de lauriers apporté de Terra Alta par un de ses amis — en souvenir du geste qu'il a lui-même fait pendant de nombreuses années à Toluges à l'occasion de la fête de la Paix et de la Trêve — l'accompagne dans son dernier voyage. Les idées de Gilbert GRAU, sa politique prophétique, son rôle moteur s'inscrivent bien dans la dynamique de la communauté illibérienne : Elna - Illiberri, la Vila Nova des Ibères, la ville du renouveau permanent. J. GENSANE       Discours de Daniela Grau et Humbert, Elna (Catalogne Nord) au Fossar de les Moreres (11 septembre 2014) Gilbert Grau i Salvat, précurseur du catalanisme politique dans le Nord, a fondé il y a quarante ans le Parti fédéraliste européen de Catalogne (Països Catalans) ; La Catalogne était pour lui l'ensemble de nos territoires ; il ne prônait pas le fédéralisme au sein de l'État espagnol, mais dans une Europe respectueuse et inclusive de toutes les nations. Grau voulait obtenir la reconnaissance européenne d'une Catalogne confédérée. Un jour comme celui-ci, en 1969, à 12 heures du soir, seuls six patriotes étaient ici à Fossar de les Moreres : Daniel López Bribian, Joan Ballester i Canals, son fils Ricard, Gilbert Grau, Nemesi Solà et Enric Borràs brûlent une copie du décret Nova Planta.Manifestation 2014 : Vingt ans sans Gilbert Grau Mesdames et Messieurs, Chers amis, Cette année marque les soixante-dix ans que Julià Gual, en présence de Joan Alavedra et Pompeu Fabra, a inauguré la pierre commémorative devant laquelle nous sommes présents aujourd'hui. Soixante-dix ans ont passé et les Catalans s'inclinent toujours fidèlement devant ce modeste monument ! Comme nous le faisons traditionnellement, nous observerons maintenant une minute de silence à la mémoire du président martyr Lluís Companys et de tous ceux qui se sont battus ou se sont sacrifiés pour la liberté de la malheureuse terre ! Vingt ans sans Gilbert Grau Il y a vingt ans, le 7 septembre 1994, Gilbert Grau i Salvat mourait à Elna des suites d'un arrêt cardiaque à l'âge de 72 ans. Fils d'une vieille famille d'hommes d'affaires illibériens, il était un éminent militant et homme politique catalan. Comme Jordi Barre, Gilbert Grau a connu une déportation forcée vers l'Allemagne par le Service du Travail Obligatoire. Cette expérience traumatisante a renforcé sa conscience de son identité catalane. En 1959, Gilbert Grau et Jordi Barre collaborent à la pièce d'Estève Albert, Pyrène. Grau devient directeur du Groupe Artistique et Culturel Pyrene d´Elna. Plus tard, il est l'un des promoteurs de la Flamme Canigó. Avec Josep Deloncle, il en fera un outil de sensibilisation nationale. La flamme portée au Coll d'Ares en 1966 devient alors le symbole de l'union des Pays Catalans. Chose un peu oubliée aujourd'hui, Gilbert Grau et sa famille ont travaillé pendant cinq ans à la restauration de la Chapelle de Sant Llorenç del Mont à Argelers de la Marenda. Ils l'ont sauvé de la démolition totale. Il a ensuite commencé le même travail au Prieuré de Santa Maria del Vilar à Vilallonga dels Monts dans le massif des Albera. Il a organisé des "Diades comarcals" à Alenyà et Elna, des rencontres et des camps de jeunes. Son souci du catalanisme se traduit également par une intense activité de correspondant.A la fin des années soixante, il fait la transition entre catalanisme culturel et nationalisme catalan. Il entretient des contacts avec des personnalités de la Principauté dans les années qui suivent les guerres. En 1967, il fonde le Comité pour l'Union des Deux Catalognes, un mouvement semi-clandestin. On sait désormais qu'il a été dénoncé à la police française (et espagnole) pour cela par un certain Josep Tarradellas... Au cours des dernières années du régime franquiste, des dizaines de jeunes réfugiés passèrent "Ca'ls Grau" à Elna sur le Camí Reial. Cette maison était l'une des pépinières de l'identité catalane dans notre région. Entre 1968 et 1969, il encourage le Comité pour le statut particulier du Roussillon contre presque tous les hommes politiques de la région. Devant l'échec du Comité, il crée en 1972 l'Action régionaliste catalane (ARC), organisation politique régionaliste. Avec un autre groupe, l'Esquerra Catalana dels Treballadors, l'ARC est historiquement le premier parti indigène de la Catalogne du Nord. Les 16 et 17 novembre 1973, il participe activement au congrès de l'Internationale Fédéraliste Européenne à Vérone. Il a invité le PFE à prendre conscience du fait catalan, insistant sur l'apport culturel extraordinaire de la Catalogne à l'Europe. Il a ensuite fondé et présidé le Parti Fédéraliste Européen de Catalogne (Pays Catalans (PFEC)) qui revendiquait le droit inaliénable du peuple catalan à son destin politique et l'unité des Pays Catalans dans le cadre d'une Europe fédérale. Il est présenté aux élections de 1973 par le parlement français avec l'ARC et le PFEC dans la circonscription de Perpignan-Céret pour obtenir l'autonomie du Roussillon en dehors de la région administrative du Languedoc imposée par Paris. Il a obtenu 2 314 voix, soit 2 %. Toute son activité militante s'est brutalement arrêtée à la suite d'une grave maladie.Il y a quelques mois, nous avons eu la mauvaise surprise de lire un morceau biographique à son sujet qui nous laissait très perplexe... Aujourd'hui encore, les gens sont obscurcis par une vision jacobine du monde, une Weltanschauung manichéenne et absurde. En tant que patriotes, nous avons le devoir de répondre aux délires de ces individus et de rétablir la vérité. Le rôle historique de Gilbert Grau en Catalogne du Nord a été exceptionnel. Face à une situation folklorique nostalgique, il affirme clairement et publiquement l'identité nationale catalane.Son combat s'inscrit dans le contexte de la conscience nationaliste de son temps, en dehors des partis français prétendument progressistes, couvertures idéologiques du chauvinisme français. Gilbert Grau était véritablement un esprit libre dénonçant sans complexe les mythes du jacobinisme français de droite ou de gauche. Il poursuit l'œuvre commencée par Alfons Mias avant la guerre. Pour Mias, le pancatalanisme était purement sentimental, culturel et apolitique. Avec Gilbert Grau nous sommes entrés dans l'ère d'un nationalisme catalan moderne et politique. On peut dire qu'il fut le premier nationaliste de l'ère moderne en Catalogne du Nord. Joan-Père Pujol 18 octobre 2014 Message de Pere Mateu (17 octobre 2014) Collectivités, Entreprises, Partenaires, Ce 18 octobre il y a diverses manifestations et rencontres, ce qui fait que je ne peux pas être présent à l'hommage à Gilbert GRAU. J'aurais bien aimé y être puisque Gilbert GRAU était mon professeur de catalanisme actif. C'est grâce à lui que j'ai découvert tout un monde méconnu de la lutte culturelle et politique pour la défense de nos valeurs catalanes, grâce à lui que j'ai été curieuse de notre histoire cachée, grâce à lui que j'ai appris seul et loin du pays Notre languageC'est aussi grâce à Gilbert GRAU que j'ai eu le désir véhément de m'impliquer dans le nationalisme politique catalan. Si cela n'a pas été dit, je vous rappellerai que dans sa maison toute sa famille a participé aux activations et que c'est Gilbert GRAU qui a fondé le Parti Fédéraliste Européen de Catalogne - Països Catalans. Oui! Gilbert Je n'ai rien négligé. Je vous remercie pour tout ce que vous m'avez appris et je salue un patriote qui avait une vision grande et claire de la Catalogne et de l'Europe. Message DIADA 11 septembre Perpignan, 15 octobre 2014 El Foment rejoint Companys et l'infortuné patriote roussillonnais Gilbert Grau, événements convoqués par l'association Alfons Mías. Companys est mort pour le pays. Avec l'indépendance qu'il avait proclamée et tant désirée. nous reviendrons enfin sur la mascarade de procès qui l'a condamné à mort et que les successeurs actuels de Franco se refusent à faire à ce jour. Alors, mais alors seulement, le président martyr reposera en paix. C'est une réussite d'associer cette année Gilbert Grau à cette commémoration. A une époque où les patriotes catalans du Roussillon se comptent sur les doigts d'une main, Gilbert est un chef de file de la résistance à l'assimilation française. Déjà dans les années 60 du siècle dernier j'avais dénoncé le système de type colonial qui nous écrasait. Gilbert était du bois du Président-martyr et s'est battu toute sa vie pour la dignité de sa terre. Les deux sont des exemples à retenir. Vive Rosselló, vive la Catalogne, vive les Pays Catalans ! Miquel Mayol
Jordi Barre (1920-2011) : le chanteur immortel du Roussillon
(16-02-2023)
Une quinzaine de groupes du collectif des Angelets de la Terra pour la langue catalane ont repris des chansons de Jordi Barre pour les intégrer dans leur répertoire. Jordi Barre, né Georges Barre le 7 avril 1920 à Argelès-sur-Mer (Catalogne Nord / Pyrénées-Orientales) et mort le 16 février 2011 à Ponteilla (Catalogne Nord / Pyrénées-Orientales), est un auteur-compositeur-interprète françaisnord-catalan d'expression catalane. Biographie Monté très jeune sur les planches, il chante dans les bals de village de la plaine du Roussillon et fait des claquettes, puis sera tour à tour marin, typographe, chef d'atelier. Au milieu des années 1960, il rencontre le poète Estève Albert, qui l’encourage à se consacrer exclusivement à la chanson. En 1974, il part vivre à Barcelone où il fait la connaissance des grandes figures de la Nova Cançó, courant musical proche des milieux autonomistes de la fin de l’ère franquiste. Se tenant toujours à l’écart des mouvements politiques, Jordi Barre milite par le chant pour une reconnaissance de la culture et surtout de la langue catalane et devient rapidement une institution pour le public de Catalogne Nord. En 1983, il se produit à l’Olympia de Paris. Sa notoriété ne cesse de grandir, sa voix rocailleuse et profonde, son timbre grave « où courent l'eau fraîche des torrents, la rocaille des collines, le bleu de la mer et la folie de la tramontane » (Jean-Michel Collet), sa tenue de scène imposante et son charisme font de ses concerts de grands moments d’émotion et d’intensité à l’égal d’un Paco Ibáñez ou de Silvio Rodríguez. Dans une de ses chansons, il évoque les cloches catalanes : A tot moment toquen hores. En 1989 avec Joan-Pere Lacombe et Joan Tocabens il monte un spectacle musical sur la révolte du Vallespir contre la gabelle, "Els Angelets de la Terra". Il chante dans toute la France mais aussi en Espagne, au Portugal, en Angleterre et jusqu’au Japon. En 1992, il reçoit des mains de Jordi Pujol la Creu de Sant Jordi, plus haute distinction accordée par la Généralité de Catalogne. En 2009, âgé de 89 ans, il enregistre un duo en catalan avec l’un de ses plus fervents admirateurs, le chanteur Cali, ainsi qu’une chanson avec le chanteur et comédien Tchéky Karyo. Toujours en 2009, il accueille par la chanson Els hi fotrem, sur le podium du Castillet, l'arrivée du bouclier de Brennus à Perpignan, après la victoire de l'USA Perpignan en finale du championnat de France de rugby à XV. En mai 2010, il se produit dans la commune de Tautavel dans un concert événement célébrant ses 90 ans. Jordi Barre aimait la nouvelle vague de chanteur. Il était un fervent admirateur de Luce. Il n'hésita pas à lui faire la surprise de sa présence le 23 juin 2010, dans les Studios de France Bleu Roussillon pour son premier direct après sa victoire au concours. En novembre 2010, déjà très fatigué, Jordi Barre avait rencontré un artiste qu'il appréciait beaucoup, Michel Fugain qui s'était pris la peine de le recevoir dans sa loge lors de son passage à Perpignan pour son concert donné au Théâtre de l'Étang de Saint-Estève. Avec la complicité d'Isabelle Meder de Flash66, il lui avait consacré plus d'une demi-heure à l'écouter, Jordi lui racontant ses débuts, sa carrière, son Olympia de 1983. Ils se sont quittés tous les deux avec la larme à l'œil. Jordi d'avoir rencontré son idole, car il ne pensait pas qu'il aurait pris le temps de le recevoir, et Michel d'avoir écouté un grand homme. Il avait assisté ensuite au concert, pour une fois comme spectateur ce qui était rare pour lui. En décembre 2010, Jordi Barre rencontre un jeune rappeur de Perpignan, R'Can, élu révélation en 2001 de Paris Day Rap. Il tourne avec lui un clip, Décloisonnement intergénérationnel. Jordi Barre meurt le 16 février 2011 à l'âge de 90 ans. De nombreuses personnes sont présentes le 19 février 2011 pour son enterrement à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan. Carrière musicale Jazz et l'Orchestre Georges Barre En 1941 Georges Barre a vingt ans, grâce à son ami Uteza qui était Musicien de la Flotte et Officier de la Marine, il décide d’étudier la contrebasse en vue d’intégrer lui aussi les Musiciens de la Flotte. N’ayant pu passer l’examen d’admission au conservatoire de Paris à cause de la guerre, il demande à passer celui des Musiciens de la Flotte. Il réussit l’examen d’admission à Toulon et est amené en caserne, le soir même, il fait part de son angoisse à ses parents et décide de retourner à Perpignan. Le 17 mars 1941 il est affecté à Casteljaloux pour son service militaire, là-bas, il passe l’examen d’admission pour la Musique nationale des Chantiers de jeunesse qu’il passe avec brio, et va pendant un an à Chatel-Guyon. Il se consacre grandement à la musique et en 1942 il crée un orchestre Jazz qu’il dirige. Durant la guerre, Georges Barre se cache pour ne pas aller au front. En 1944 Georges Barre retourne à Perpignan, il retrouve son poste de typographe et s’adonne à la musique, plus particulièrement au Jazz. Il joue notamment avec Aimé Guillaumon qui animait à l’époque le Grand Café du Castillet, ainsi qu’avec Jo Farriol, un saxophoniste de haut niveau. Les Jam Sessions au café du Castillet se multiplient et le Jazz se répand très vite, une école est ouverte au Foyer Léo-Lagrange. Lors d'un concert de l’orchestre Aimé Guillaumon dans lequel Georges Barre est Contrebassiste, Joseph Reinhardt, guitariste de Jazz manouche reconnu, est impressionné par sa performance. Il lui propose d’intégrer son orchestre et après un essai concluant il accepte. Débute alors une période musicalement chargée pour Georges Barre, le rythme de vie abrasif des jazzmen qui se produisent quotidiennement à la Loggia et son travail de typographe remplissent ses journées. En 1945 l'orchestre obtient un contrat pour l’Algérie, mais Georges Barre ne peut quitter sa famille et son métier. Les musiciens se séparent, et Joseph Reinhardt retourne à Paris. En 1946 Georges Barre décide de former son propre orchestre Jazz qui imposera son style dans la région pendant plus de vingt ans. L’orchestre Georges Barre connaît un franc succès, poussé par la volonté de se surpasser Georges Barre travaille d’arrache-pied sur les arrangements des morceaux et les prestations scéniques. Son orchestre est reconnu pour être le seul dans la région a jouer sans interruption, et les prouesses scéniques des musiciens couplées aux chansons dansantes avec un chant accrocheur, séduisent le public. Nova Cançó: de Georges Barre à Jordi Barre C’est une rencontre, en 1959, qui convertit Georges Barre au catalan. Si avec son orchestre, il se joint parfois à certains groupes qui ont pour vocation faire vivre la langue et la tradition catalanes dans tout le département, c’est l’écrivain Esteve Albert i Corp qui le motive à se dédier uniquement à la langue catalane. Le premier grand projet autour du catalan de Georges, en compagnie d’Esteve Albert, est le montage d’une pièce avec le groupe Pirène d’Elne. Peu après, c’est ce dernier qui est à l’origine de l’intégration de Georges au Fanal Sant-Vicens (groupe artistique perpignanais qui défend la culture catalane à travers le théâtre et le chant). Au début des années 1960, il effectue de nombreux déplacements en Catalogne du Sud, bien souvent à la capitale, Barcelone, et participe à de multiples concours et festivals. C’est l’époque très importante de la revendicative Nova Cançó, et Georges se lie d’amitié avec de jeunes chanteurs comme Raimon du País Valencià. Il connait d’ailleurs lors de cette période, un franc et réel succès auprès du public barcelonais et des catalans du Principat. En 1964, lors des fêtes de la Mercè, on lui remet la médaille de la ville de Barcelone, et « de 1963 à 1965, Barre est l’un des chanteurs les plus écoutés et vendus en Catalogne »7. C’est à la fin des années 1960 que Georges Barre devient finalement Jordi Barre, et ce grâce à la femme dont il est amoureux, Danièle Rouzaud. Avec elle, il comprend que le catalan est la langue avec laquelle il doit s’exprimer artistiquement et qu’il est temps de s’intéresser presque exclusivement aux spécificités et à la réalité de la Catalogne du Nord. Barre et les auteurs Nord-Catalans Jordi Pere Cerdà Le poète Nord-Catalan Jordi Pere Cerdà participe grandement à l’écriture des textes mis en chanson par Jordi Barre au Fanal Sant-Vicens. Il collabore avec Jordi Barre à partir des années 60 et ce jusqu’au début des années 2000 avec la cantate O Món. Il écrit les textes de O Món, que Jordi Barre met en chanson des années plus tard. Il meurt en 2011, la même année que Jordi Barre. Quelques textes de Jordi Pere Cerdà que Jordi Barre a mis en chanson : Tu Tens, Adiu, Canta Perpinyà, El meu país, Soc un mariner. Joan Cayrol Entre 1975 et 1980, Jordi Barre et Joan Cayrol travaillent ensemble sur des textes de ce dernier, deux artistes en communion totale. Ces deux amis collaborent en tandem au Fanal et au sein du groupe Pa amb Oli. C’est en 1981 que Joan Cayrol décède, il laisse derrière lui un ami totalement bouleversé qui décide de mettre en musique le dernier texte qu’il lui a confié avant de partir : Tant com me quedarà, Torna a venir Vicens, Parlem Català, Jo soc de Perpinyà, Deixeu-me el temps, Toquen les hores, La nit on vam fugir sont sans nul doute les chansons les plus importantes écrites par Joan Cayrol. Malgré la volonté de continuer, le groupe Pa amb Oli, des divergences font surface et le groupe se dissout peu à peu jusqu’à s’arrêter totalement en février 1982. Après deux nouvelles formations et deux arrêts de quelques mois, Jordi Barre reprend la scène et un nouveau chapitre de sa vie commence. Joan Tocabens C’est lorsqu’il collabore avec Jordi Pere cerdà que Jordi Barre et le poète Joan Tocabens se rapprochent au début des années 80. C’est en 1988 que Jordi Barre commence à chanter les textes de Joan Tocabens, certains le considèrent trop intellectuel comparé aux autres mais leur collaboration fleurira à la fin des années 80. Tout comme ses prédécesseurs, Joan Tocabens n’est pas un citadin, il parle surtout de la nature, des montagnes, des fleurs, de l'eau etc. La rencontre avec Joan Tocabens montre à Jordi Barre une autre facette de la musique : la pédagogie. C’est Joan Tocabens et Jean-Pierre Lacombe-Massot qui sont à l’origine des fresques historiques musicales et théâtrales en Catalan : Els Angelets de la Terra et la trilogie sur le royaume de Majorque Els Reis de Mallorca. Joan Tocabens qui était aussi enseignant, lui ouvre la porte à de nouvelles expériences et c’est au cours d’un stage à Mosset avec des écoliers venus de Perpignan et de Canet-Plage que naît La cançoneta Blava. Il réalise alors un rêve de grand-père : chanter pour des enfants avec un cœur et un chœur d’enfants. Le 30 Avril 2001 il dirige un chœur d’enfants de trois cents voix lors d’une représentation au palais des Congrès. Il renouvelle ces expériences de nombreuses fois avec des écoles Catalanes entre autres. En 1991 il enregistre le comte Lliure com el vent ou il laisse le chant à des écoliers. En 2011 suit le conte Llibertat ainsi que Vall Misteriosa chanté par des élèves des écoles Jean-Clerc et Jean-Petit de Prades. Les trois contes sont compilés dans un CD. À la fin des années 80, Jordi Barre entre en contact avec Jean-Pierre Lacombe-Massot, il devient alors son manager et directeur artistique. Cependant Jean-Pierre ne fabrique pas Jordi Barre qui alors âgé de 67 ans possède son propre style bien à lui. Il l’aide cependant à produire des spectacles, enregistrer des albums et à promouvoir le tout. Il va aussi le pousser à tenter de nouvelles choses et à se renouveler. Amb la Força de l’Amor, Porta ben alt, Una revolta dins el ventre, Pastor, La campana sona sont quelques-unes des chansons écrites par Joan Tocabens pour Jordi Barre7. Jordi Barre met également en musique de nombreux textes d’auteurs Nord-Catalans comme Joan Amade et Josep Sebastià Pons, mais aussi d’auteurs du sud des Albères comme Josep Carner, Joan Maragall ou encore Joan Salvat Papasseit. Les chorales et ensembles musicaux Le Fanal Sant-Vicens de Perpignan Georges Barre rejoint donc le Fanal Sant-Vicens de Perpignan en 1962. Le Fanal c’est la rencontre entre compositeurs, poètes, chanteurs, comédiens, musiciens, chorégraphes, etc…, tous amateurs mais désireux de perpétuer la tradition et de faire vivre le folklore roussillonnais. Intimidé au départ par cette bourgeoisie perpignanaise, il n’en demeure pas moins heureux de s’y impliquer. Ses compétences musicales ainsi que sa réputation facilitent son intègrement. « Au Fanal Sant-Vicens Georges Barre s’enracine de plus en plus dans la tradition, héritier inconscient de Joan Amade ». C’est aussi au Fanal qu’il fait la connaissance de ceux qui deviendront ses paroliers, le poète Jordi Pere Cerdà (Antoni Cayrol), ou encore l’Amic Vicenç, le charcutier d’Espira-de-l’Agly, Joan Cayrol. Après plusieurs diffusions de la chanson Toquen les hores sur les ondes de France Culture en 1976, Jordi Barre demande au groupe plus d’exigence, de rigueur, afin d’atteindre un niveau supérieur. Il y croit profondément, et cela paye à la fin de la même année, le Fanal et Jordi Barre participent à l’émission Les Musiciens du Soir. C’est un triomphe, la France entière les voit à la télévision et entend la « langue du terroir ». Solange et Philippe Bauby, créateurs et animateurs du Fanal Sant Vicens, décident alors d’enregistrer un disque comprenant 10 titres dont 8 en catalan. Deux ans plus tard, au Théâtre de l’Atelier à Paris, devant de nombreux nord-catalans mais aussi représentants du Sud, c’est la grande ovation. Jordi Barre devient à ce moment-là plus qu’un simple chanteur nord-catalan. Le groupe Pa Amb Oli En 1978, il crée en parallèle du Fanal avec certains de ses membres, le groupe Pa Amb Oli, composé de douze artistes, dont Albert Bueno et Germinal Monge. Cet effectif plus réduit permet de travailler plus souvent et d’acquérir rapidement des bases solides. « Pa Amb Oli dès sa première « projection » parisienne, en 1979, au Théâtre d’Issy-les-Moulineaux, est classé l’égal de nombreux groupes parisiens alors à la mode ». Pa Amb Oli jusqu’à sa dissolution en 1983, est vraiment partout, les dates des spectacles s'enchaînent dans toutes les comarques nord-catalanes. En 1982, Jordi Barre reçoit même de la SACEM un Disque d’Or. Son troisième disque s’écoule à 50 000 exemplaires, uniquement en Catalogne du Nord. Un an plus tard, pour le Pa Amb Oli comme pour Jordi Barre c’est la consécration, il est annoncé un récital à l’Olympia. De nombreux nord-catalans font expressément le déplacement pour entendre le chanteur et le groupe durant deux bonnes heures. C’est la conquête de la capitale française par les roussillonnais. « 1 800 Catalans, hier, à l’Olympia pour l’amour du pays et du Midi » peut-on lire le 17 avril 1983 dans le journal le Midi Libre. « Pupitre tendu aux couleurs de la Catalogne […], une revendication culturelle et un témoignage public d’existence » écrit Henry-Jean Servat. Ce concert de Pa Amb Oli à l’Olympia avec Jordi Barre pour vedette vient rappeler à Paris et à la France, l’existence de la Catalogne du Nord et du peuple catalan. L'Estudiantina d'Ille-sur-Têt Jordi Barre dirige également à partir du milieu des années 80 et jusqu’à la fin de sa vie, la chorale l’Estudiantina d’Ille-sur-Têt. « En novembre 1999, il participe à un autre hommage, celui que la ville d’Ille-sur-Têt rend à Lucien Castillo, l’âme de la chorale l’Estudiantina ». Les fresques historiques musicales et théâtrales Les Angelets de la Terra Jordi Barre, nostalgique de l’époque de Pyrène avec Esteve Albert, a en tête de faire un spectacle musical sur des évènements historiques qui ont profondément marqué l’histoire nord-catalane. Il pense très rapidement aux Angelets de la terra, et Joan Tocabens accepte de relever le défi en écrivant non seulement les paroles des chansons mais aussi les dialogues de la pièce. Ce projet voit le jour l’été 1989, avec la complicité de Jean-Pierre Lacombe Massot, le metteur en scène, qui n’hésite pas une seconde à bousculer les habitudes des comédiens pour passer de l’amateurisme à un certain professionnalisme. Certains d’entre eux, impliqués dans d’autres troupes culturelles catalanes, viennent aussi prêter main-forte. Tout le monde travaille, répète intensément, s’investit à 200%. Jordi Barre chante donc « avec force la révolte des Angelets, la Guerre du Sel, la résistance du Vallespir et du Conflent à l’intégration à la France, juste au lendemain du traité des Pyrénées de 1659 ». Il met en musique et interprète 11 textes écrits par Joan Tocabens. C’est une fois de plus un magnifique succès, et ce à chaque des six représentations aux quatre coins du département. Un spectacle itinérant qui débute forcément à Prats de Mollo, là-même où se déroule une partie de l’aventure des Angelets, passe ensuite par Thuir, Villefranche-de-Conflent, Collioure, Argelès ou encore le Palais des Rois de Majorque à Perpignan. Une seule représentation a lieu de l’autre côté des Pyrénées, à Olot. Ce sont quand-même près de 10 000 spectateurs qui viennent découvrir ou redécouvrir cet épisode de l’histoire nord-catalane. Toutefois, certaines personnes férues d’Histoire critiquent négativement ce spectacle car elles ne comprennent pas qu’elles assistent à une simple fiction avec une trame historique. La trilogie Els Reis de Mallorca Après cette grande réussite avec les Angelets, d’autres idées de fresques historiques musicales et théâtrales sont évoquées, celle sur le royaume de Majorque est retenue. Jean-Pierre Lacombe Massot souhaite que cela se fasse au Palais des Rois de Majorque. Il en est ainsi puisque « Lacombe, Tocabens et Barre s’installent au palais pour trois étés 1991, 1992, 1993 ». De nombreux comédiens des Angelets refusent d’y participer, ils sont remplacés par d’autres artistes très en vogue de la scène locale. Il est décidé que ce spectacle se jouera en catalan mais aussi en français, la carte du bilinguisme est adoptée. Cette fresque, c’est aussi le premier projet musical qui rassemble le directeur du Conservatoire de Perpignan, Daniel Tosi, et le leader du Fanal Sant Vicens de Perpignan, Jordi Barre. Els Reis de Mallorca est une trilogie, une fresque en trois épisodes. Deux heures de show avec Jordi Barre et plus de 150 participants (comédiens, musiciens, danseurs, figurants)7. Une aube de sang et d’or est le premier épisode et nous raconte la vie trépidante de Jaume 1er le Conquérant. « Quatre représentations ont lieu en français et deux en catalan (août 1991) ». L’épée de discorde offre durant six représentations en français et trois en catalan (août 1992), un maximum d’aventures et d’action exposant le combat entre Jaume II de Majorque et Pere III d’Aragon, tous deux fils de Jaume 1er le Conquérant. Après quelques incertitudes, le troisième et dernier volet des Rois de Majorque, Le sceptre brisé est interprété quatre fois en français et une fois en catalan. Il décrit la fin inévitable du royaume de Majorque, et par la même occasion la fin du titre de capitale pour la ville de Perpignan. La scénographie est à la hauteur de l’évènement tragique et grave. Jordi Barre interprète au total 18 chansons écrites par Joan Tocabens et compose la musique lui-même. Dès lors « le temps des fresques historiques est bien terminé », ce que Jordi Barre regrettera beaucoup par la suite. Le pessebre vivent du Noël catalan & les chansons traditionnelles roussillonnaises Jordi Barre est sensible à la musique populaire et traditionnelle de la Catalogne. Dès 1972, il crée à Elne son premier pessebre vivent, sa première crèche vivante en catalan. Rapidement il l’importe dans la capitale du Roussillon avec le Fanal Sant Vicens de Perpignan. Toujours épaulé par son ami Jean-Pierre Lacombe Massot, il va faire du pessebre un rendez-vous unique et immanquable des fêtes de fin d’année en Catalogne du Nord. Tout est sans cesse retravaillé, retouché, amélioré, la magie de Noël ne peut qu’opérer. Si d’abord le pessebre est joué dans les églises et cathédrales du département, à partir de 1991 il s’établit en l’église Saint-Dominique de Perpignan. Par la suite, il prend ses quartiers au Palais des Rois de Majorque. Ce spectacle inspire même d’autres groupes culturels catalans du pays. Jordi Barre est aussi présent pour l’Estudiantina d’Ille-sur-Têt, avec qui en 1985 il participe à la renaissance d’un autre pessebre, la Pastorale du Chanoine Bonafont. Il dirige la chorale qui se produit également dans de nombreuses églises du département. Cette tradition est d’ailleurs toujours bien vivante à Ille-sur-Têt et Jordi Barre y est pour quelque chose. Ces chants de Noël plaisent et Jean-Pierre Lacombe Massot a alors l’idée de les immortaliser avec un CD intitulé Nadal qui sort en 1992. « Le premier tirage de l’album est épuisé avant le 25 décembre ». L’album comprend 16 chansons traditionnelles du Noël catalan comme Salten i ballen, Sant Josep fa bugada, El desembre congelat, La nit de Nadal, Fum, fum fum, ainsi que deux chants plus récents mis en musique par Jordi Barre : Balada de Nadal écrite par le prince des poètes catalans, Josep Carner et L’Escloper de Roger Campredon, un de ceux qui a instauré la tradition du pessebre vivent à Elne. Jordi Barre manifeste malgré tout une certaine réticence lorsqu’il s’agit de s’approprier des airs populaires7. Néanmoins, pour préserver ce patrimoine populaire exceptionnel, il enregistre en 1996 Tradicionals, un album avec 11 chansons traditionnelles catalanes et certaines uniquement roussillonnaises. Joan del Riu, Lo Pardal, Les Minyones de Tuïr, Muntanyes del Canigó, La Titona et bien d’autres musiques du terroir nord-catalan figurent sur ce CD. En revanche, l’accompagnement musical réalisé au synthétiseur n’est pas apprécié par tous. À contrario, d’autres y voient, une modernisation nécessaire afin de les réactualiser. Les suites symphoniques O Món & Camins d’Amor O Món 76 ans Jordi Barre remonte au créneau et décide de montrer à tout le monde que son ambition musicale ne s’arrête pas qu’à Els hi fotrem et s’attaque alors à O Món, un des plus grands titres de Jordi Pere Cerdà. Il décide d’écrire une cantate et y consacre le meilleur de son talent, créant une œuvre sublime qui le fait se surpasser. Il démontre qu’il est plus que chanteur et que ses talents de compositeur et chef d’orchestre ne sont pas à contester. En 1996 il se produit à la soirée d’ouverture des Estivales au Campo Santo, l’Ensemble orchestral Perpignan Languedoc-Roussillon est renforcé par le Conjunt de Cambra de l’Empordà, créant une collaboration transfrontalière inédite, l’un de ses rêves les plus fous se réalise ce soir là. Dans le livret du CD O Món Jordi Barre écrit « Je dois à Pere Cerdà d’avoir aimé et chanté notre langue ». Le poète le remercie en publiant dans la revue Conflent un article admiratif sur son ami « L’écriture symphonique de Barre s’est identifiée à la sincérité de mon texte poétique ». Malgré les éloges et triomphes de la cantate, elle ne sera jouée qu’une deuxième fois le 10 octobre 1996 au théâtre municipal Sala la Planeta à Gérone. Cependant le spectacle survivra grâce à la captation de Philippe Courtemanche lors de la première représentation. Le spectacle survivra aussi par le disque. Le livret contient l’intégralité du texte de Jordi Pere Cerdà. O Món représente le sommet de la carrière de Jordi Barre et un chef-d’œuvre musical Nord-Catalan. Camins d'Amor En 2002 Jordi Barre se lance dans la création d’une suite symphonique intitulée Camins d’Amor composée de six poèmes : Contempla el teu país, Vers la llum, L’Arbre, Tancant els ulls, País terra meva et Rosa dels vents. La création dure plus d’un an et voit le retour de Joan Tocabens qui avait été terriblement affecté par la mort de sa femme Claudie. C’est une ode au Pays Catalan, elle est interprétée par Jordi Barre et Dalila Azzouz-Laborde, l’orchestre symphonique Canet Roussillon Méditerranée et la cobla Mil·lenària. La première partie de Camins d’Amor est composée de morceaux familiers et la deuxième de compositions totalement nouvelles. Il fait aussi participer son vieil ami et guitariste Christian Laborde ainsi que sa femme Dalila Azzouz au chant. Dalila avait déjà participé aux albums Tradicionals, Tots els records et Infants de l’univers. Christian Laborde avait lui orchestré en 1991 les musiques de Lliure com el vent, un texte de Jordi Barre. Les représentations de Camins d’Amor réunissent toutes les générations de tous horizons, parlant aussi bien aux cœurs des anciens fans que des nouveaux. Jordi Barre & Étienne Roda-Gil Sur les conseils de ses proches, Jordi envoie des disques à Etienne Roda-Gil en vue d’une possible collaboration. C’est en 2001 que Etienne Roda-Gil voit pour la première fois Jordi Barre sur scène lors du concert de la Festa Major à Argelès-sur-Mer, et c’est en 2002 lorsqu’il assiste à Camins d’Amorqu’il prend la décision d’écrire pour lui. Lui qui n’avait jamais écrit en catalan confectionne deux textes qu’il donnera à Jordi Barre : Tinta Negra et Ànima no tinguis por qu’ils enregistreront ensuite à Paris. Hommages Une école maternelle publique de Perpignan porte son nom. Discographie complète Albums 1963 — Canta Perpinyà (Single 45t) 1964 — Vaig escoltant (Single 45t) 1972 — La Mata de Jonc (Single 45t) 1977 — El fanal canta (LP 33t, avec le Fanal Sant Vicens de Perpignan) 1979 — El xiprer verd (LP 33t) 1979 — Pa amb oli (LP 33t, avec le groupe Pa Amb Oli) 1981 — La nit on vam fugir (LP 33t) 1982 — Tant com me quedarà (LP 33t, Disque d'Or) 1983 — Spécial Olympia: Cotlliure serà sempre Cotlliure (Single 45t) 1984 — Si t'en vas (LP 33t) 1984 — El vi del Rosselló (Single 45t) 1988 — Així em parla el vent (Premier CD produit par un artiste de la Catalogne du Nord) 1989 — Angelets de la Terra (K7, K7 vidéo du spectacle) 1990 — Amb la Força de l'Amor (compilation double CD) 1990 — Lliure com el vent (K7, conte musical) 1991 — Amb la Força de l'Amor (K7 vidéo, concert en direct) 1991 — Odyssud 91 (CD) 1992 — Nadal (K7, CD) 1993 — Els reis de Mallorca (K7, CD) 1993 — Angelets de la Terra (CD) 1995 — Porta ben alt el teu somriure (CD) 1996 — Cantata O món (CD, K7 vidéo du spectacle) 1996 — Jordi Barre, 30 anys de cançó a l'Espai (double CD, concert enregistré en direct à l'Espai de Barcelone en 1994) 1996 — Tradicionals (CD) 1998 — Tots els records (compilation double CD) 1999 — Despleguem les banderes (Single CD) 2000 — Infants de l'univers (CD, conte musical) 2001 — Lliure com el vent (CD) 2003 — Camins d'amor (CD) 2004 — Dona (CD) 2005 — Jordi Barre Live (DVD) 2006 — Parlem català (Senzill CD) 2007 — Angelets de la Terra (DVD, numérisation K7) 2007 — Amb la Força de l'Amor (DVD, numérisation K7) 2007 — O món (DVD, numérisation K7) 2007 — Pessebre vivent del Rosselló (DVD, numérisation K7) 2008 — Sóc (CD) 2009 — Jordi Barre canta Joan Tocabens (CD) 2010 — Per molts anys (CD) 2010 — Pessebre vivent del Rosselló (Livre & CD) 2010 — Més enllà de ser (Single CD) 2011 — Una vida de llum (compilation, 3 CDS)   Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jordi_Barre Jord BARRE et Ramon FAURA, président des Angelets de la Terra, lors de l'inauguration de l'école Jordi BARRE à Perpignan.
Catalogne Nord: Une nouvelle génération de militants pour la langue et la culture catalanes
(14-02-2023)
Ils ont entre 20 et 35 ans et sont imprégnés d'une culture catalane décomplexée et ouverte au monde. Portrait d'une nouvelle génération de militants catalans qui construisent la Catalogne Nord de demain.   Beaucoup de ces militants sont passés par les écoles en catalan. Aujourd'hui, Marina, Maxime, Celine, Guillem, Paula, Theo, Aurore, Joris, Mariam, Maxime, Céline, Michaël,... peuvent communiquer naturellement avec les 10 millions de personnes qui parlent le catalan de Salses (Opoul) à Guardamar et de Fraga à Mao (et l'Alguer). Des Pays Catalans sans frontières et avec une langue commune, pour cette jeunesse qui a conscience de la richesse de cette langue et de cette identité partagées.   David Puntunet Naissance : Je suis né le 20/12/90 à Perpignan Résidence : J'habite au 8 place del Bosc à Céret Etdues : diplômé d'études musicales (DEM) et médaillé d'or du conservatoire, après dix ans de classique. Travail : Je suis assistant d'enseignement artistique principal 2ème classe en trombone à l'école de musique du Haut-Vallespir et Vallespir. Je joue depuis mes 19 ans à la Cobla Mil.lenaria. Je joue aussi avec Els Delai, un groupe de rumba Catalane de Figueres, les Fanfaron's, une fanfare de rue avec quelques reprises et compositions en catalan.   La musique est une tradition familiale. Dès son plus jeune âge, il a fait partie de la fanfare du village les « Axurits ». Il joueait des cymbales ou de la caisse claire avec sa mère et son frère. Son père joueait de la trompette. A l’âge de 9 ans, il prendra ses premiers cours de trombone à l’école de musique de Céret. A 11 ans, il intègre le conservatoire. Décrit comme un tromboniste prometteur, il a volontairement décidé de rester en Vallespir. Homme libre, bon vivant et sportif, il a choisi de défendre sa culture par le biais de la musique.   Les Angelets de la Terra vous présenteront par petits groupes ces jeunes militants qui sont nombreux:   Guillem Nivet Naissance : Je suis né le 20/09/93 à Céret. Lieu de résidence : J'habite à Perpignan. Etudes d'avocat à Toulouse. Travail : Je suis avocat à Perpignan. Secrétaire général d'Omnium Catalunya Nord et secrétaire adjoint de La Bressola.   La Bressola et son avocat, Guillem Nivet, ont présenté 2 recours, un en urgence et un en annulation, le premier gagné il y a un an maintenant et le second également. "Ils invoquent la protection du patrimoine mais ce qu'ils veulent, c'est entraver le projet", explique Guillem Nivet. L'été 2021, l'association de La Bressola s'est engagée à acheter un monastère pour y installer le deuxième collège et le premier lycée d'immersion en langue catalane en Catalogne Nord. Quelques jours avant la vente, la mairie de Perpignan a fait valoir son droit de préemption.   Joris Jordà Carles Naissance : Né le 11/02/2003 à Perpignan. Lieu de résidence : Estagel/Elne. Etudes : Je suis en L2 en études catalanes à la faculté de Perpignan, à l'Institut Franco Català Transfrontalier. Travail : Je travaille comme surveillant à l'école d'Estagel et je donne des cours de catalan. J'ai commencé à m'intéresser et m'impliquer dans le catalanisme culturel dès l'âge de 14 ans, d'abord en participant à des manifestations, ou des actes de nombreuses associations, comme les Angelets de la Terra, puis à partir du Lycée, j'ai commencé à faire des interventions en classe pour présenter notre patrimoine culturel. Maintenant, ça fait deux ans que je m'implique pleinement dans le mouvement. Je donne des conférences, je fais de la divulgation auprès des jeunes de Catalogne Nord, dans les lycées et collèges mais aussi à travers les réseaux sociaux, avec des visites de lieux et de monuments importants de notre nation. Je suis bénévole à Plataforma per la Llengua. Il y a 3 mois, j'ai créé un compte Instagram pour participer à la diffusion historique, en catalan et en occitan, ça s'appelle "Terre d'histoires". Récemment, j'ai finalisé la création d'une association culturelle catalane dans mon village d'Estagel, "Els Arago'nins" avec des jeunes du village, pour dynamiser, diffuser et promouvoir la culture catalane à travers de nombreux événements sportifs ou culturels...   Julio Leone Naissance : 01/08/1993 à Perpignan Lieu de résidence : Perpignan. Etudes : master 2 meef à l'IFCT et DEM au Conservatoire de Perpignan. Travail : chanteur et animateur radio. J'ai commencé à chanter en catalan à l'âge de 17 ans à la plage de Banyuls-sur-Mer, puis avec les Angelets de la Terra. Pas par militantisme ou par conviction politique, mais naturellement. Je n'ai pas arrêté depuis. Mon objectif est d'offrir aux habitants de la Catalogne Nord une musique (et par extension une culture) catalane moderne, attrayante et défolklorisée. Que ces personnes soient catalanistes ou non et même qu'elles s'intéressent ou non au catalan. Depuis 2019, je travaille à radio France Bleu Roussillon. Je présente une chronique dans laquelle je chante des chansons que j'ai traduites en catalan, une autre dans laquelle j'explique un mot catalan tous les jours et une émission 100% en langue catalane qui s'appelle « El Periscopi ».   Louis Dagues Naissance : 02/05/1997 à Perpignan. Lieu de résidence : Perpignan. Études : Licence d'Histoire et d'Études catalanes de l'Université de Perpignan, master de coopération transfrontalière à l'IFCT. Travail : Rédacteur dans différents médias et collaborateur des associations Arrels et Omnium Cultural.   Collaborateur du magazine El Temps de les Arts et de l'hebdomadaire nord catalan « La Semaine du Roussillon ». Chroniqueur de l'émission de radio « El Periscopi ». Curieux de tout et de tous, il a toujours voulu comprendre son territoire et sa société, dans une perpétuelle recherche d'identité. Lluís s'intéresse à la construction et à l'expression des identités collectives.   Mariam El Hadri Naissance : Je suis né le 31/10/1998 à Ulldecona. Lieu de résidence : J'habite à Elne depuis 10 ans. Études : Je fais actuellement des études supérieures pour devenir professeur de catalan à l'école. Travail : En parallèle, je travaille dans quatre écoles à Elne avec l'APLEC et je fais des stages au collège d'Elne. D'autre part, je fais partie de la "Commission catalanité" de la Mairie d'Elne et je suis passionné de sport. Je souhaite introduire la langue catalane dans les écoles publiques et dans différents clubs, en proposant de faire du sport en catalan. C'est un projet sur lequel nous travaillons depuis des années. J'ai également eu l'opportunité d'être speaker lors des matchs de rugby des Dragons Catalans.   Theo Juny Naissance : 17 janvier 2000 à Perpignan Lieu de résidence : Camelas Études : J'ai étudié le catalan de la maternelle au lycée (maternelle à école de La Bressola). J'ai fait mes études de physiothérapeute à Gérone. Profession : Kinésithérapeute J'ai participé avec mon groupe aux concerts et albums du collectif Angelets de la Terra avec des chansons en catalan. Aujourd'hui, je suis président d'une association de danseurs et musiciens catalans : El Foment de Perpinyà.   Michaël DABAU Naissance : 01/12/1987 Perpignan Lieu de naissance : Perpignan Emploi : Professeur des écoles bilingue à Elna Association : Vice-président de la Penya Blaugrana del Rosselló Etudes : Master 2 relations transfrontalières à l'ifct et Master 2 MEEF à l'INSPE, Je participe à l'organisation d'événements liés au FC Barcelone : déplacements au Camp Nou, retransmissions de matchs et rencontres de football en Catalogne Nord. Je fais de la communication visuelle et web pour des associations et des entreprises catalanes. Je ne fais pas de militantisme actif mais par des gestes et aide au quotidien les associations qui en ont besoin et avec mon métier principal qui est d'enseigner la langue et la culture catalanes aux élèves de Catalogne Nord.   Céline FIGUERAS Date et lieu de naissance 11 octobre 1995 à Perpignan Lieu de résidence : Sureda Travail et études : diplômé en travail social, actuellement assistant social au service des personnes âgées. Études catalanes à l'école primaire, à l'école, au Liceu et à l'université publique Parcours ou implication dans le mouvement culturel catalan Dès mon plus jeune âge je suis né dans le monde de la culture catalane, que ce soit par goût pour la sardane ou aller voir des pièces en catalan. Depuis 9 ans, je suis conseiller municipal au conseil de Sureda, qui fait partie du livre blanc de la Catalogne du Nord. De mois en mois je suis chanteuse et j'ai participé à l'un des volumes réalisés par le collectif de musiciens il y a quelques années.   Maxime CAYUELA Date de naissance: 01/01/2010 Lieu de naissance : Perpignan Collège Catalan : 5ème Pompeu Fabra Lieu de résidence : 14, impasse des marronniers 66270 LE SOLER J’ai commencé le conservatoire de musique à 3 ans et demi. A 5 ans j’essaie le hautbois pendant 3 ans puis je choisis le Piano à l’âge de 8 ans. Depuis le début du conservatoire je fait partie de la chorale. Je prend également des cours de théâtre depuis l’âge de 4 ans. Je commence le cinéma à 6 ans ou je tourne un petit court-métrage. J’ai la chance de participer à l’émission sur TF1 « The Voice Kids 7 » à l’âge de 9 ans. J’arriverai jusqu’au Battles dans l’équipe de Kendji Girac avec une chanson en catalan de Jordi Barre « Tant com me quedarà » qui marquera tout le Pays Catalan. Je décroche un rôle dans un Théâtre musical « Valjean » où j’interprète le rôle de Gavroche en 2020. Je continue de chanter dans des concerts, Stade, événement … en Catalan et en Français. J’ai également tourné dans un clip musical. «  El Temps de les arts » en catalan diffusé sur TV3, réalisé par Lluís Danes. J’ai participé à l’émission Catalane « MiniFilm TV » a Girona.
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