Il y a 1027 actualités sur Angelets de la Terra

Traditions : Sant Galderic, le saint patron des paysans catalans (16 octobre)
(16-10-2022)
Pourquoi les paysans catalans devraient-ils multiplier les foires et autres fêtes le 16 octobre, jour de la fête de Sant Galderic (Saint Gaudérique) ? Il est le saint patron du Roussillon, du Conflent et du Vallespir, de Perpignan, de Sant Martí del Canigó et de Mirapeis (Mirepoix en Ariège). Les paysans du Roussillon d'abord, puis une grande partie du Principat de Catalunya, l'avaient adopté comme saint patron, jusqu'à son remplacement par San Isidro Labrador de Madrid, à partir du XVIIe siècle. Selon l'expert en culture populaire Alfons Llorenç, ce remplacement est une autre façon de "détruire tout l'inconscient collectif catalan : c'est une lutte nationale comme une autre". Aujourd'hui, malgré tout, il est toujours vénéré par les agriculteurs de la Catalogne Nord.   Mort à Sant Martí del Canigó en 900, Galderic était un agriculteur qui, avec ses deux frères, cultivait la terre d'autrui. Il a défendu les droits des paysans, les protégeant des abus et des mauvais traitements des seigneurs. Il fut canonisé en 990. En 1015, juste après la fin des travaux du monastère de Sant Martí del Canigó, le comte Guifré II de Cerdanya i Conflent y apporta les reliques du saint. Depuis, les moines descendaient les reliques dans la plaine lorsqu'il y avait des sécheresses ou des épidémies, au point que plus de 800 processions ont été dénombrées, rassemblant à de nombreuses reprises plus de 30 000 agriculteurs.   Au XVIIe siècle, la France envahit la Catalogne du Nord, c'est pourquoi, le 5 juillet 1654, les moines du Conflent, craignant pour les reliques du saint, les emmenèrent jusqu'à l'église du monastère de Sant Pau del Camp de Barcelona. Après la signature du traité des Pyrénées, les reliques de Sant Galderic sont retournées au Canigó puis, après la sécularisation, à la cathédrale de Sant Joan de Perpinyà.   Le Musée épiscopal de Vic conserve un document qui est un fragment du sermon pour la fête de Sant Galderic, écrit par l'abbé Oliba de Sant Miquel de Cuixà entre 1018 et 1046.     Dessin en couleur : Auca de «Els Segadors», Jaume Gubianas Escudé
Pourquoi pas en Catalogne Nord ? La Ciutat, un quartier créatif de la culture béarnaise
(04-10-2022)
« Il faudra que tout le monde puisse s’y retrouver, et notamment les jeunes. Il faudra des lieux festifs. J’aimerais que le béarnais devienne à la mode pour les jeunes », lançait en 2018 le maire François Bayrou en évoquant le projet d’un « village béarnais » dans le vieux quartier du Hédas, en plein cœur de Pau. Quatre ans plus tard, voilà inaugurée vendredi 1er juillet 2022 la Ciutat, la cité créative de la culture béarnaise qui accueille tout ce que la ville compte d’acteurs du monde occitan. Cinq bâtiments réhabilités abritent autant de pôles où travaille près d’une quarantaine de personnes (hors restauration) dans la recherche, la musique, la littérature, l’audiovisuel… Un sixième, regroupant l’enseignement immersif en béarnais, est installé dans l’ancienne école d’arts, derrière la médiathèque. Les moyens sont au rendez-vous, qu'il s'agisse de cours de langue, évidemment, mais aussi de bibliothèques spécialisées ; de locaux dédiésà la recherche sur la langue et l'histoire béarnaises ; d'un centre d'interprétation du patrimoine culturel immatériel ; d'un studio de création musicale ; d'un café-librairie, sans oublier la présence d'une quarantaine d'associations... « Nous sommes au début de l’aventure », énonçait Jaqueish Roth, président de l’association de préfiguration qui a porté le projet. « On sait combien notre langue et notre culture sont indispensables. Nous avons maintenant la responsabilité historique d’irriguer le Béarn de ce que nous sommes, de construire une altérité culturelle et linguistique dynamique. » « La ciutat » est une sorte de quartier, comprenant plusieurs bâtiments, créé dans le centre ville par la Communauté d’Agglomération et la ville de Pau. Il s'agit d'un concept très moderne autour de trois pôles d’activités spécifiques, pour trois fonctions intimement liées : connaître, transmettre, créer. N'allez pas imaginer une ode poussiéreuse à la société du temps jadis, avec costumes traditionnels, charrues, bourrées et vielles à roue. Comme toute autre, la culture béarnaise dispose du potentiel nécessaire pour s'inscrire dans le présent, pour peu qu'on lui en donne les moyens. "Nous ne voulons surtout pas d'une approche folkloriste. Le but, c'est de sauver la langue", résume Vincenç Javaloyes, le directeur du projet de La Ciutat.  « Il s’agit d’une création sans précédent : un quartier en plein centre-ville, entièrement dédié à la culture béarnaise autour de la langue, la danse, les médias, la transmission... Un lieu qui rassemble toutes les sensibilités, des plus traditionnelles aux plus contemporaines, et où toutes ont leur place », aime à rappeler le maire de Pau, François Bayrou. Il dit aussi dans L'Express que "défendre ce que l'on est, ce n'est pas attaquer les autres, c'est aimer la diversité. Pourquoi faudrait-il que tout ressemble à tout ?"
Rentrée scolaire 2022 en Catalogne Nord : l'enseignement du catalan mis en danger par les chefs d'établissements
(05-09-2022)
L'enseignement du catalan est attaqué dans le primaire, le secondaire et l'enseignement supérieur, alors qu'avant l'été l'OPLC (Office public de la langue catalane) annonçait un accord entre l'Éducation Nationale et les institution locales pour généraliser l'enseignement du catalan dans les années à venir. C'est incohérent!   Les chefs d'établissements du public à Prada (Prades), el Voló (Le Boulou), Argelers (Argelés-sur-Mer), Ceret (Céret), Perpinyà (Perpignan) font tout pour dissuader les élèves de poursuivre l'enseignement du catalan. Aujourd'hui, ils annoncent la fermeture de classes et se réjouissent de débloquer des budgets pour des enseignements qu'ils considèrent plus important. En parallèle, le nombre d'élèves et de centres de l'école associative de la Bressola ne cesse de croître et connaît un sucés indéniable.   Il est évident que le ministère de l'Éducation doit se pencher sur la question et protéger l'enseignement du catalan. Il n'est pas normal de mettre le catalan en concurrence avec les autres matières, comme cela est le cas depuis des années.   Certains, comme le proviseur de Prada, qui mettent les cours de catalan le mercredi, quand les autres élèves font des activités extra-scolaire. D'autres, mettent les cours entre midi et deux, ce qui impose un journée sans pause repas pour ceux qui veulent apprendre le catalan. Il y en a aussi, comme le proviseur d'Argelers, qui oblige les élèves à choisir entre la spécialité le catalan. En sachant que s'ils ne font pas de spécialité, ils hypothèquent leur projet d'études supérieures, sauf s'ils veulent être professeurs de catalan. Rappelons qu'on apprend une langue, y compris le catalan, pour un enrichissement personnel et pour plein d'autres raisons qui ne sont pas obligatoirement liées à l'enseignement de cette langue. De plus en plus, d'étudiants nord-catalans poursuivent leurs études en Catalogne du Sud ou l'enseignement se fait en catalan, car c'est plus proche que Montpellier, Toulouse ou Paris.   Les Angelets de la Terra appellent à les nord-catalans à affirmer leur mécontentement s'ils ne veulent pas voir disparaître l'enseignement du catalan dans le public. Les Angelets de la Terra se mettent à la disposition des associations de parents d'élèves pour organiser des concerts et des campagnes en faveur de l'enseignement du catalan. De plus, nous interpellons les professionnels responsables de cette enseignement. Il est de leur devoir d'informer la population sur la situation de l'enseignement du catalan en Catalogne Nord.   [Signez la pétition en faveur de l'enseignement du catalan dans le public en cliquant ici]
Mouvement de jumelages entre la Catalogne Nord et la Catalogne Sud
(28-06-2022)
Inspirons-nous de ce qui a été mis en place pour renforcer l'amitié entre l'Allemagne et la France et développons un programme spécifique destiné à recréer des liens solides entre la Catalogne du Nord et la Catalogne du Sud, à travers les municipalités.  Les politiques de coopération franco-allemandes ont débuté par le mouvement des jumelages des communes, né au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, on dénombre plus de 2300 jumelages et partenariats de villes, départements et régions françaises et allemandes. La coopération est bien sûr particulièrement développée dans les régions frontalières, où le processus d’intégration européenne tient une place essentielle, mais il existe aussi nombre de partenariats associant des collectivités parfois très éloignées les unes des autres (11 municipalités en Catalogne Nord). Alors qu’ils concernaient principalement la culture, le sport ou l’éducation, les partenariats locaux se sont diversifiésdans des domaines tels que l’économie ou la recherche. Elargir le champ d’action de la coopération franco-allemande à l’ensemble de la société civile est aussi un des enjeux de cette diversification.   Les communes sud-catalanes ont aussi connu un mouvement de jumelages d'envergure avec des communes africaines pour des questions de solidarité. Des jumelages existent entre communes du Nord et du Sud de la Catalogne mais restent peu nombreux.   Aujourd'hui, le projet que souhaitent impulser les Angelets de la Terra a pour objectif de renforcer les liens transfrontaliers et avec tous les Pays Catalans, pour des projets culturels, sportifs, scolaires, économiques, etc. Nous avons interrogé les municipalités nord-catalanes et nous avons constaté qu'elles sont intéressées par ce projet, mais ne savent souvent pas comment s'y prendre. Elles font remonter les difficultés à travailler dans la durée avec des communes du Sud où les équipes municipales changent plus souvent qu'au Nord. En Catalogne du Sud, les mairies sont associées en fonction de leur étiquette politique et cela rend difficile la réalisation d'un projet transversal.Nos contacts en Catalogne du Sud nous ont informé qu'il n'y a pas d'association qui regroupe toutes les mairies, comme c'est le cas au Nord.  Cependant, l’ACM (Associació Catalana de Municipis i Comarques) est peut-être la plus représentative. Notre analyse des besoins et des réalités de chaque territoire, nous fait conclure qu'il est souhaitable d'imaginer des modalités d'échanges spécifiques, différentes d'un jumelage habituel, trop contraignant et pas adapté aux différentes opportunités.   Les Angelets de la Terra proposent plusieurs pistes pour développer les liens entre les municipalités de Catalogne Nord et du reste des Pays Catalans, principalement des comarques proches de la frontière : Favoriser la mise en place d’un partenariat ou comité de pilotage avec l’Association des Maires, adjoint et intercommunalités des Pyrénées-Orientales, l'Associació Catalana de Municipis i Comarques (ACM), la Federació de Municipis de Catalunya (FMC), le Conseil départemental, le Centre EUROPE DIRECT Pyrénées, la Maison de l’Europe Pyrénées-Roussillon, la Casa de la Generalitat et toutes les parties prenantes intéressées par ce projet. Rencontre annuelle entre tous les élus du Nord et du Sud de la Catalogne qui le souhaitent, mais aussi du reste des Pays Catalan. La priorité étant donné aux zones frontalières (Empordà, Ripollès, Garrotxa, Baixa Cerdagne, toute la Catalogne Nord, etc.). Cette rencontre se ferait d'un côté puis de l'autre de la frontière. Organisation de débats, speed dating et projets regroupant plusieurs communes, lors de cette « Trobada sense fronteres » (proposition de nom pour cette rencontre). Répertorier et regrouper les communes du Nord et du Sud intéressées, en laissant toujours la porte ouverte à de nouvelles participantes. Maintenir un lien permanent pour faire remonter les actions mises en place, les souhaits des communes de développer tel ou tel aspect dans le cadre d'un échange. Mettre les communes en relation avec les organismes et institutions qui pourraient les aider à développer leurs projets. Ne pas limiter les échanges à une seule commune, faciliter la multiplication et la fluidité des liens entre communes. Trouver une solution pour que le temps et l'énergie dépensés ne le soient pas dans le montage d'un dossier de jumelage, mais plutôt dans la mise en place de projets concrets. Favoriser l'aspect convivial et linguistique (en catalan) de ces échanges. Etc.
L’abbé Oliba
(27-06-2022)
Quand on sort d’une visite de la cathédrale de Vic où on peut admirer les étranges peintures de Josep Maria Sert on est frappé par une statue moderne qui représente, rigide et sévère, un abbé o un évêque qui porte sur sa poitrine l’inscription « Pau i Treva ». Sur le socle on peut lire : Oliba bisbe de Vic abat de Ripoll i de Cuixà 971-1046. Oliba de Cerdagne, né à Besalú ou à Cornellà de Conflent en 971 et mort le 30 octobre 1046 à Sant Miquel de Cuixà, comte de Ripoll et Berga, évêque de Vic et abbé de Ripoll et de Sant Miquel de Cuixà est un personnage important et emblématique de l’histoire catalane. Les livres d’histoire nous disent que sa vie se déroulait dans l’espace des comtés catalans qui se situaient dans les Pyrénées entre le monde musulman d’El Andalus au Sud et l’Empire Carolingien au Nord. Ces comtés avaient des liens dynastiques avec l’Empire, mais devenaient progressivement souverains et se dotaient de structures propres. L’abbé Oliba, issu d’une famille comtale - Guifré el Pilós était son arrière-grand-père - participait activement à la structuration de cet espace de langue catalane en favorisant un ordre politique, ecclésiastique et artistique singulier. Est-il le « père de la patrie catalane » comme l’affirme l’historiographie du XIX° et XX° siècles ? Difficile à dire, car les concepts de « patrie, peuple et nation » n’apparaissent que 800 ans plus tard, et Oliba, préoccupé par la position géostratégique des comtés et l’évolution inquiétante des forces dominantes présentes, était loin de s’imaginer une Catalogne comme nous la connaissons aujourd’hui. Cela dit, les comtés catalans entrent à ce moment-là peu à peu dans une évolution qui aboutira des siècles plus tard à la formation d’un peuple et d’une nation. Dès sa nomination comme abbé de Ripoll i de Sant Miquel de Cuixà Oliba entreprend la reconstruction spirituelle et matérielle de ces deux pôles ecclésiastiques. Parallèlement il initie une réforme de l’esprit monastique dans les comtés et fond de nouveaux monastères, comme par exemple l’emblématique Montserrat en 1023 et Sant Miquel de Fluvià en 1045. En 1018, il est nommé évêque de Vic, très vraisemblablement avec l’appui de la comtesse de Barcelone, Ermessenda de Carcassona, avec laquelle il partageait le même idéaux et les mêmes intérêts politiques. En tout cas, il sera toute sa vie son allié fidèle. A partir du moment où il devient évêque il cumule fonctions ecclésiastiques et politiques, ce qui augmente considérablement son pouvoir et son influence dans les comtés. Oliva avait une vision très particulière de la société et de l’ordre politique européens. Il était attaché d’une part à l’idée de l’Empire – avec lequel les comtés essayaient de rompre politiquement, sans le faire émotionnellement – et d’autre part à l’idée d’une église active et entreprenante, bien présente dans les affaires des Etats. Son idéal était une société basé sur la paix où les propriétaires des terres – les paysans - et les ecclésiastiques ne devaient pas craindre de perdre leurs bases de subsistance, voire leur richesse. Selon Oliba il fallait maintenir un équilibre de pouvoir entre comtes et ecclésiastiques, car il se méfiait de la multiplication de châteaux forts tenus par une aristocratie guerrière qui avaient une vision politique diamétralement opposée à la sienne : une société basée sur la guerre et le servage des paysans. Une vision qui – malheureusement pour Oliba - s’imposait progressivement dans la société féodale. Dans ce sens Oliba impulse les assemblées « Pau i Treva de Déu ». La première se réunit en 1027 sous sa présidence à Toluges au Rosselló. Ces assemblées étaient censé protéger les propriétaires de terres libres, mais aussi le clergé, des exactions de la noblesse. Les paysans, par exemple, obtiennent la possibilité de saisir les tribunaux ecclésiastique quand ils avaient des problèmes légaux. Les assemblés fixaient aussi des jours où les batailles étaient interdits. D’autres assemblées de ce type auront lieu ailleurs, par exemple à Vic et leur succès dépasse rapidement les frontières des comtés et se multiplient en Europe. Cela dit, ces initiatives qui voulait maintenir un certain ordre basé sur l’équilibre entre contés et église dans un Empire de plus en plus virtuel n’arrivaient pas à freiner à long terme le nouvel ordre guerrier de la noblesse féodale. L’utopie d’une société de paix, chère à Oliba et Ermessenda de Carcassona ne se réalisera pas, mais leurs idées basées sur un certain « pactisme » dans la paix pour maintenir un système de création de richesses ne disparaitra pas de l’histoire catalane. C’est pour cette raison que certain historiens établissent une relation entre les assemblées de « Pau i Treva » et la future création d’une Généralité basée sur des valeurs analogues. Un autre domaine qui a fait la renommée d’Oliba est l’architecture. L’art roman catalan est présent sur tout le territoire des comtés, notamment à Ripoll et à Sant Miquel de Cuixà dans le Conflent. Evidemment ce n’est pas lui qui invente ce style, qui est un style européen avec des variantes locales, mais il impulse un mouvement important d’agrandissement et de restauration d’églises et de monastères anciens, où les architectes appliquent ce nouveau style avec ses exigences liturgiques et implications spirituelles. Dans l’esprit d’Oliva ce « réseaux » d’églises et de monastères était censé contrebalancer le réseau des châteaux forts des nobles en plein essor. 1000 ans nous séparent du monde d’Oliba, mais nous pouvons toujours admirer les vestiges comme Sant Miquel de Cuixà dans le Conflent, Ripoll dans le Ripollès et le fameux Montserrat qui sont la preuve que nous vivons tous dans un même espace culturel, linguistique et historique, même si la Catalogne a été coupée politiquement en deux. Un livre intéressant vient d’être publié par la revue « L’Avenç » : Jordi Tomàs, « Cuixà, exili i refugi. Un testimoni al peu del Canigó (1965-1985) ». Le livre raconte l’histoire de huit moines expulsés à l’époque franquiste de Montserrat qui se réfugient à Cuixà. C’est seulement un exemple qui montre que des relations créées à l’époque d’Oliba sont encore visibles.                   Michel Leiberich, professeur d'Université (Palau del Vidre)
Livre Blanc des "langues de France"
(26-06-2022)
Les Angelets de la Terra ont développé le Livre Blanc de Catalogne Nord avec 55 propositions et la participation de 115 municipalités sur 198. Ce livre blanc inclut un éditorial de Paul Molac et beaucoup de références à la Bretagne, mais aussi au Pays Basque, à la Corse, à l'Occitanie et à l'Alsace.   Maintenant, les Angelets de la Terra souhaitent développer un Livre Blanc des langues historiques, présentes en France et d'inviter les mairies de ces territoires à forte identité à y participer, en rédigeant un texte sur leurs actions et engagements. Le tout accompagné de propositions pour développer la normalisation de nos langues, de leur enseignement, la promotion de nos traditions et le développement des liens entre les bretons, corses, basques, alsaciens, occitans, savoyards et catalans.   Les Angelets recherchent donc des mairies, des associations culturelles et des militants dans chacun des ces territoires qui voudraient participer à ce projet.
« Teach me to be catalan » : devenir un acteur de la recatalanisation de la Catalogne Nord
(09-06-2022)
« Teach me to be catalan » est inspiré de « Teach me to be french », mis en place sur Toulouse.   Je vois déjà venir la levée de boucliers contre ce projet uniquement parce que son nom est en anglais. L'objectif de ce nom est de faire réagir, d'interpeller et finalement d'intéresser le quidam à quelque chose d'important : l’importance de favoriser la cohésion sociale du territoire où il vit. Pour cela il faut favoriser l’intégration des nouveaux arrivants à un projet de société où la “catalanité” est vecteur de cohésion sociale. Il faut donc aussi définir ce qu’est la “catalanité”.    Il y a une grosse difficulté à intégrer en raison de multiples facteurs (démographiques, économiques…) et cela marginalise l'identité catalane qui doit être, comme elle l’a toujours été, le liant entre tous les habitants. Cette identité doit être ouverte, flexible, etc. Il ne s'agit donc pas d'imposer sa vision du monde, une vision dogmatique de la catalanité, mais de donner des pistes pour que chacun puisse se l'approprier à sa façon, qu'il soit de gauche, de droite, croyant ou pas, indépendantiste, régionaliste ou tout simplement amoureux de la Catalogne.     L'accès à la langue, la culture, les traditions et l'histoire catalanes passe dans un premier temps par une rencontre conviviale avec un catalan (“d’origine ou d’adoption”) qui nous raconte la Catalogne, nous fait aimer ce territoire où on s'est installé, parfois depuis plusieurs années, sans jamais vraiment rencontrer de catalan, sans jamais vraiment sortir des préjugés.   Il ne s'agit pas de donner un cours magistral. Il s'agit simplement d'échanger, de partager, parfois d'apaiser et finalement d'accueillir comme il se doit une personne qui veut s’intégrer. Bien entendu, il ne s’agit pas de convaincre si être catalan c’est bien ou pas. Si la question est posée dans ce sens, il n’y a pas grand chose à espérer. Les sectaires parmi les catalans ou les nouveaux venus sont minoritaires et doivent être ignorés.   Ce projet doit être flexible et permettre à chacun d'apporter sa pierre à l'édifice. Je vais lister des idées telles qu'elles me viennent, en espérant que d'autres feront grandir ce projet embrillonaire :   « Teach me to be catalan » doit permettre aux « nouveaux catalans » qui souhaitent s'intégrer de rencontrer un(e) catalan(e). Il est envisageable de réaliser un guide avec des adresses, un lexique en catalan, les bases de l'histoire de la Catalogne Nord, etc. afin de donner des outils aux participants. Un site Internet ou une page Facebook facilitant ces rencontres pourraient être réalisés. Il faura répertorier les catalans désirant participer puis faire un appel constant en direction des nouveaux arrivants, sur les réseaux sociaux mais aussi en laissant un tract explicatif dans les mairies (les 115 mairies du Livres Blanc de Catalogn et les autres) et dans tous les lieux publics. Possibilité d'organiser une rencontre tous les mois, par exemple, avec tous les participants. Il est envisageable de définir certains bar ou restaurants comme des lieux de rencontre, avec peut-être des activités, des jours et des horaires précis. Lors de ces rencontres, en groupe ou en comité restreint, il ne faut pas délaisser la transmission de la langue, même si cela passe par un lexique basique pour se saluer, pour commander une boisson, etc.    Contactez : info@angeletsdelaterra.com
Un dossier sur Ramon Faura dans la revue polonaise Prowincja
(09-06-2022)
Paweł Zbierski est un journaliste polonais amoureux de la Catalogne et de sa soif de liberté. Il vit aujourd'hui en Vallespir, plus exactement à Sant Llorenç de Cerdans, où il tient une galerie d'art avec Aleksandra Fontaine. Pawel a dédié quelques pages sur l'action de Ramon Faura en Catalogne Nord dans la section KATALOŃSKI DIARY du dernier numéro de PROWINCJA, une revue polonaise.
Un perpignanais monte un spectacle sur la Sant Jordi au Kurdistan d’Irak
(02-06-2022)
Guilhem Saliès est originaire de Perpignan, professeur des écoles à l’école française Danielle Mitterrand d’Erbil au Kurdistan d’Irak, avec des élèves de 8 ans, en classe de CE2.Leur projet d’école est plurilingue et multiculturel. Afin de préparer leur spectacle de fin d’année, ils ont étudié la Catalogne dans leur projet « Tour du monde ».Les élèves, séduits par la culture catalane, ont monté une pièce de théâtre sur « la légende de Sant Jordi » qu’ils ont présenté devant leur parents le jeudi 26 mai 2022.La pièce a été traduite en Kurde et en Anglais afin d’être comprise de tous les spectateurs et leur faire découvrir l’origine de cette tradition unique du livre et de la rose.  
Traditions : La Sant Joan
(29-05-2022)
J’apporte le feu de la Sant Joan Qui brûle les soucis ! Brûle les soucis ! J’apporte le feu de la Sant Joan Qui brûle tout ce qui nous fait mal. (Txarango, groupe de musique) La célébration de la Nit de la Sant Joan le soir du 23 juin est une fête presque universelle ; très ancienne et très populaire. Son origine est préchrétienne, car il s’agit de la fête du solstice d’été, intimement liée aux cultes du soleil, du feu et de la fertilité. Dans les régions situées dans l’hémisphère nord, notamment celles situées près du cercle polaire - où le phénomène du solstice est particulièrement impactant - c’est une des plus importantes fêtes de l’année.   L’élément central de la fête – et ceci est commun à toutes les traditions - est le feu de la Saint-Jean, un feu de joie, une sorte de grand bûcher en flammes. La tradition lui attribue des vertus purificatrices, et selon les différentes traditions locales la foule y brûle souvent des objets qui symbolisent le mal ou un danger. Mais la fête est avant tout un hymne à la vie et à la joie : le soleil est à ce moment-là à son apogée et nous sommes au début de l’été ! Or, le solstice annonce en même temps le déclin du soleil et certaines traditions populaires invoque curieusement – à ce moment qui semble inopportun - un léger sentiment de mélancolie.   « Elle qui l'aimait tantElle le trouvait le plus beau de Saint-Jean,Il ne l'aime plusC'est du passéN'en parlons plus. » (Chanson populaire créée en 1942 par Léon Agel et Émile Carrara)   La séduction, la danse, l’érotisme, l’amour sont des éléments qui caractérisent depuis toujours les bals d’été de la nuit de la Sant Joan et ces éléments ont pendant longtemps éveillé les suspicions des églises chrétiennes. Elles essayent d’abord d’interdire la fête, comme au Moyen-Âge, notamment la tradition des feux de joie, mais peu à peu la fête est christianisée et la tradition chrétienne attribue le 24 juin au jour à la naissance d’un personnage historique très important - décris par l’évangile de Luc et de sources juives - Yohanan Ben Zekharya, plus tard appelé Saint Jean Baptiste, considéré le précurseur et annociateur du Christ. Depuis ces temps les deux traditions coexistent sans se heurter.   Dans les Pays Catalans c’est une fête très importante ! Elle est célébrée à travers d’innombrables traditions locales dans lesquelles interviennent évidemment les feux de joie, mais aussi des cérémonies qui évoquent l’agriculture, les plantes et les animaux. Dans de nombreuse localités les gens cueillent ce jour-là des plantes aromatique et médicinales qui auraient un pouvoir guérisseur renforcé, par exemple le romarin, le thym, le fenouil et le Millepertuis – appelé aussi l’herbe de Sant Joan.   Mais la tradition la plus catalane de toutes est sans aucun doute celle de la « Flama del Canigó »,”. La Flama a ses racines dans la tradition des « falles », des feux des Pyrénées catalanes, de l’Andorre et de la Val d’Aran où on fait descendre le feu purificateur de la montagne. Un grand poète catalan le décrit dans des termes suivants :   « Dans la forêt du Canigó sont les fallaires Ils dansent, se balancent dans les airs Trente flammes allumées comme trente serpents ardents ; En sardane fantastique ils tournent Et main dans la main ils écument, Des sorcières et des démons en improvisant un jeu. » (Jacint Verdaguer, Canigó)   Ce qui est très intéressant est qu’il y a une ambigüité sur la place des démons dans la cérémonie. Loin d’être considérés le « mal » ils de mélangent aux sorcières et aux gens pour danser autour du feu. La tradition des danses de « diables » au cours des « correfocs » est très populaire en Catalogne, et notamment lors de la Nuit de la Saint-Jean.   Dans le cas concret de la cérémonie de la « Flama del Canigó »” le « feu » a pris depuis les années 50 du XXe siècle un sens nouveau : il est devenu le symbole de la vitalité de la langue et de la culture catalanes. Le 22 juin, des volontaires portent la flamme qui est gardée à la « Casa Pairal » du Castillet de Perpignan au sommet du Canigou où ils allument un grand feu qu’ils veillent toute la nuit. Le lendemain ils le porte à pied, en bicyclette, en voiture, en bateau et en barque à tous les villages et villes des Pays catalans, évidemment en Catalogne du Nord, en Catalogne du Sud, au Pays de Valence, aux Îles Baléares, à la Frange de l’Aragon et à l’Alguer en Sardaigne. L’idée de la Flamme est de rappeler l’importance de la langue et la culture catalanes, communs à tous les Catalans. La Flamme est reçue par tous les habitants en fête qui la portent en cortège à la mairie où les autorités lisent un manifeste en présence des associations culturelles, sociales et sportives. Le soir venu la Flama allume les feux de joie de la « Revetlla de Sant Joan » et la fête commence. Michel Leiberich, professeur d'Université (Palau del Vidre)
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