2ème Rencontre Sans Frontières: les projets des municipalités catalanes


Les élus présentent leurs projets lors de la 2ème Rencontre Sans Frontières à Bàscara: Enregistrement avec un son de meilleure qualité: - Nathalie Regond Planas, maire de Sant Genís de Fontanes, et les membres de l'association porteuse du projet présentent Camí de Mar, un projet qui relie Argelers à Malgrat. - Christian Grau, maire de Cervera de la Marenda, participe au Camí de Mar et explique un projet avec Portbou. - Jordi Castellà, conseiller municipal de Canet de Mar, souhaite participer au Camí de Mar et propose de faire la route carolingienne. - Yves Escape, conseiller municipal de Pesillà de la Ribera: projet de centre d'interprétation des caves des villages catalans. - Ramon Padrós, maire de Sant Martí d'Albars: route du bétail de la Haute Cerdagne à Vilanova de la Geltrú. - Joan Llauró, conseiller municipal de Darnius: créer un outil pour rassembler et promouvoir tous les projets. - Jordi Rotllant, maire de Sant Hilari Sacalm: regrouper tout le réseau routier. - Josep Maria Tegido, conseiller municipal d'Espolla: agenda culturel Nord-Sud, promotion des musiciens de la Catalogne Nord. - Josep Agustí Faiges, conseiller municipal de La Guingueta d'Ix présente deux projets avec Baixa Cerdanya. Quarante communes du nord et du sud de la Catalogne se sont réunies à Bàscara, le 18 mai 2024. Le but est « d’effacer la frontière mentale et de travailler sur des projets communs » pour établir une relation fluide. Maires et conseillers d'une quarantaine de communes catalanes des deux côtés des Pyrénées se sont réunis à Bàscara (Alt Empordà) pour la deuxième rencontre des communes sans frontières. Organisé par l'association culturelle Angelets de la Terra, il vise à tisser des liens entre le nord et le sud de la Catalogne et à maintenir sur le long terme la relation, "renforcée par le processus indépendantiste". Le président des Angelets de la Terra, Ramon Faura, a expliqué : « Il y a un problème d'ignorance entre le nord et le sud ». Et il a ajouté que ces réunions visent à remédier à cette situation. "Nous devons effacer la frontière mentale et travailler sur des projets communs", a-t-il déclaré. L'événement a débuté avec l'inauguration de l'exposition photographique itinérante sur le processus d'autodétermination de la Catalogne. En même temps, les représentants de chaque mairie ont signé la lettre commune des municipalités catalanes, dans laquelle dix points sont convenus en faveur de l'augmentation des relations des deux côtés des Pyrénées, en plus de promouvoir la langue et la culture catalanes. "Nous avons un problème d'ignorance entre le nord et le sud et entre le sud et le nord", a déclaré Faura. "Malgré trente ans de subventions européennes pour développer les relations transfrontalières, peu de choses ont été faites", a-t-il critiqué. "Les rencontres doivent être catalanes-catalanes et non franco-espagnoles et les frontières mentales, physiques et linguistiques imposées par les Etats doivent être effacées." "L'objectif est de créer un espace commun et nous pensons qu'il faut commencer par les communes, qui sont les plus proches des gens", a-t-il ajouté. A cet effet, dans les réunions de communes sans frontières, des rencontres rapides sont organisées entre maires ou conseillers de communes ayant des aspects communs, que ce soit par volume de population ou par objectifs similaires, afin qu'ils apprennent à se connaître. "Il est important de commencer à créer une amitié, puis de penser à des projets contractuels", a expliqué Faura. « Nous avons tous beaucoup à gagner ; du nord, nous apportons des choses positives au sud et vice versa.

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Sant Jordi 2022 à Pézilla
à - Pesillà de la Ribera ROSSELLÓ (20-04-2022)
Sant Jordi 2022
Sant Jordi 2022 à Collioure
à - Cotlliure ROSSELLÓ (20-04-2022)
Ce Samedi 23 Avril, ne manquez pas la Sant Jordi à Cotlliure ! La Fête catalane du Livre et de la Rose.Le Programme complet :10h/18h - PortJeux gonflables pour les enfants avec lacompagnie « Moove toi »Offert par la ville de Collioure15h - Dans les ruesCavalcade du Dragon avec le club théâtre de Collioure. Dons de Livres par l’association des Petites Mains16h - Place du 18 JuinSardanes avec la Cobla Mil Lenaria14h - Boulodrome Saint Fernand et Place du Maréchal LeclercConcours de pétanque « Mémorial 2022 »Organisé par la boule Colliourencque18h30 – Cinéma Le MondialConférence-Projection du film Lady SapiensEn présence des auteurs du livre: Thomas Cirotteau, Jennifer Kerner, Éric Pincas.Entrée libreLectures au château royalun conte au pied de l’ormeau “Le livre et la rose” complété par un atelier créatif pour les enfants à partir de 6 ans dans la cour d’honneur :samedi 23 Avril 10h30 et 15h: conte “Le livre et la rose” (30 minutes) / suivi d’une visite guidée (1h) de 14h30 à 16h30: atelier créatif (cour d’honneur)dimanche 24 Avril: 10h30 et 15h 00: conte “Le livre et la rose” (30 minutes) / suivi d’une visite guidée (1h) de 14h30 à 16h30: atelier créatif (cour d’honneur)sans réservation / gratuit pour les moins de 26 ans / en accès libre avec le billet d’entrée du monument
Sant Jordi 2022 à Claira
à - Clairà ROSSELLÓ (20-04-2022)
Sant Jordi 2022
Fontpédrouse participe à la deuxième édition du Livre Blanc de Catalogne Nord
à - Fontpedrosa CONFLENT (15-04-2022)
En ce qui concerne nos actions en cours et à venir en faveur de la catalanité : - systématiser le double affichage catalan/français sur toutes les informations communales (nous avons la chance d'avoir un professeur de catalan sur notre commune qui gentiment nous prête son concours); - prendre part activement à la commission transfrontalière de la Communauté de communes Conflent Canigó (la commune a une frontière avec le Ripollès et est le départ d'un des chemins de Núria). La maire et les autres élus formulent systématiquement quelques mots ou phrases en catalan lors de chaque intervention publique. Le catalan est parfois utilisé lors des conseils municipaux. Le conseil municipal comprend un élu délégué à la catalanité. Le catalan est utilisé sur notre page Facebook et nous en ferons de même dans le bulletin municipal. Nous ajouterons l'extension « .cat » au site Internet de la mairie. Nous souhaiton généraliser le bilinguisme pour : le papier à en-tête, le slogan, les cartons d'invitations et cartes de vœux. Un panneau "Pays Catalan" et le nom du village en bilingue est présent aux entrées de notre commune. Il y a un drapeau catalan sur la façade de la mairie et nous voulons y ajouter une plaque « Ajuntament ». Les plaques de rues, places, lieux-dits, ainsi que des panneaux pour expliquer le patrimoine communal sont en catalan. Concernant les fêtes traditionnelles catalanes, notre commune organise la Festa Major et la Sant Joan dont nous communiquons les noms en catalan. Nous souhaitons organiser la Sant Jordi, el Goig dels Ous et une castanyada. Nous disposons d'un fond documentaire en catalan dans la bibliothèque que nous avons créé et où nous organisons des activités en catalan. Nous voulons développer des échanges institutionnels, culturels et économiques avec une ou plusieurs communes du reste des Pays Catalans. En particulier avec une commune qui a des eaux chaudes, comme nous. Nous souhaitons l'organisation d'événements spécifiques pour faciliter les rencontres entre les élus de Catalogne du Nord et du Sud. Cela pourrait se faire au salon des maires avec des inivités sud-catalans et des débats. Nous sommes favorables au changement de nom du département par « Pays Catalan » et nous préférons une consultation populaire sur tout le département avec des urnes dans chaque commune pour décider de ce nom. L'OPLC doit avoir plus de moyens pour aider les communes à développer l'enseignement du catalan, favoriser sa présence dans l'espace public, créer un service de Traduction-Conseil mutualisé et soutenir la mise en place de panneaux de signalisation routière bilingues.   Chantal CALVET, Batllessa/Alcaldessa (Maire)   Marc GLORIES, Regidor (Conseiller catalanité et transfontalier)
Jean-Louis PRAT (1944-2021): philosophe et défenseur de la langue et de la culture catalanes
(14-04-2022)
Né le 31 janvier 1944 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 11 mars 2021 à Elne (Pyrénées-Orientales), professeur agrégé de philosophie, titulaire du DEA d’études catalanes ; militant de la Ligue communiste (LC/LCR) à Toulon puis à Perpignan de 1970 à 1976 ; membre du groupe départemental de l’École Émancipée du Var puis des Pyrénées-Orientales ; défenseur passionné de la langue et de la culture catalanes. L’honnêteté intellectuelle n’est pas donnée à tout le monde. Jean-Louis Prat en avait fait sa règle de vie. Il nous reste, pour nous inspirer de ce grand penseur français et catalan, son blog (jeanlouisprat.over-blog.com) dont la grande richesse de réflexions dépasse le cadre de la philosophie. Une somme de 247 articles résumant toute une vie de réflexion. Jean-Louis Prat a fait de son blog, commencé en 2009, le dépositaire de ses multiples champs d’études, avec, certes, une prédilection pour les philosophes, d’Épicure à Sartre, mais ne se privant pas d’analyser avec le même esprit critique des personnages de romans comme Scarlett O’Hara ou Sherlock Holmes, des problématiques actuelles telles que l’indépendance de la Catalogne, l’extrême droite à Perpignan ou la gestion de la pandémie par le gouvernement. S’il admire Castoriadis, Merleau-Ponty et Jean-François Revel, il ne les épargne pas pour autant, même s’il décoche plutôt ses flèches sur « le juge » Michel Onfray. Joan Lluís Prat al programa Memòria.   Jean-Louis Prat naquit à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mais il passa son enfance à Elne, petite ville des Pyrénées-Orientales, dans laquelle il décéda. Sa mère, Edmée, Jeanne Prat (13 février 1921-16 juillet 2004) lui donna son patronyme et l’éleva avec le fils de son nouveau compagnon, un cheminot. Jean-Louis Prat fut scolarisé à l’école primaire publique d’Elne. Sa mère appartenant à une famille traditionaliste, il reçut une éducation religieuse sérieuse. Ayant perdu la foi à la fin de son adolescence, il conserva une culture religieuse importante, féru de connaissances théologiques. Il a confié à Daniel Guerrier et à Serge Latouche d’avoir continué à aller à la messe le dimanche jusque jusqu’en 1967, donc jusqu’à 23 ans. Au moment de son adolescence, sa mère lui révéla l’identité de son père, Josep [José] Mechó Almela, un militant communiste, membre du PSUC (Parti socialiste unifié de Catalogne, communiste). Né à Valence (Espagne) le 27 juin 1919, électricien, Mechó arriva en France au printemps 1939, après la défaite des républicains espagnols devant les troupes de Franco. On ignore son grade dans l’Armée populaire de la République espagnole. Il séjourna dans un premier temps au camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), puis fut versé à partir du 7 janvier 1940 dans la 41e compagnie de travailleurs étrangers (CTE), affecté à la garde de l’important parc automobile ramené par les républicains espagnols, lors de la Retirada, au Champ de Mars de Perpignan. Ensuite, il travailla aux mines de fer de Fillols, dans le Conflent (Pyrénées-Orientales), au sein d’un groupement de travailleurs étrangers (GTE). C’est dans ces circonstances qu’il eut une liaison avec cette jeune fille d’Elne et qu’ils eurent un fils, Jean-Louis. Son père ne l’a pas connu, car peu avant sa naissance, il était parti pour une mission clandestine à Barcelone, d’où il ne revint jamais. Son père avait participé à l’action de l’AGE (Première brigade, des Pyrénées-Orientales, de l’Agrupación de guerrilleros espa֤֤ñoles (AGE), groupe armé du Parti communiste d’Espagne, en France, sous l’occupation allemande) en Conflent, en particulier au sein de la filière de passage vers l’Espagne « Ajax » (Gual et Larrieu, op. cit.). Il semble qu’une fois devenu adulte, et assez tardivement, Jean-Louis Prat ait eu des contacts avec des membres de la famille de son père à Barcelone (rencontre avec son grand-père paternel à Barcelone) et/ou à Valence (conversation téléphonique avec son père, fuyant et semblant ne se rappeler de rien). Brillant élève, il fit ses études secondaires au lycée François-Arago de Perpignan, de la sixième jusqu’au baccalauréat (1961), fortement marqué par son professeur de philosophie de terminale, Jacques Rodier, puis en classes préparatoires au lycée Pierre de Fermat, à Toulouse (Haute-Garonne). Au lycée Arago de Perpignan, il apprit les langues anciennes, le latin et le grec, qu’il maîtrisait parfaitement et qu’il perfectionna à Toulouse et ne cessa de cultiver. Puis, il fit ses études supérieures de philosophie à l’université de Toulouse jusqu’en 1967. Il suivit les cours des professeurs Robert Blanché (1898-1975), Georges Bastide (1901-1969), et de Gérard Granel (1930-2000) jeune professeur charismatique dont le cours sur les Manuscrits de 1844 de Karl Marx était très suivi. Ayant obtenu l’agrégation de philosophie en 1967, il fit sa première année d’enseignement au lycée Henri-Poincaré de Nancy, puis partit en coopération à Tunis. Pendant deux années (1968-69 et 1969-70), il fut professeur de philosophie à l’École nationale des professeurs-adjoints (ENPA) qui préparait les futurs professeurs de collège, des étudiants souvent très motivés. L’un d’entre eux, Noureddine Lamouchi, poursuivit ses études et devint un spécialiste universitaire reconnu de Jean-Paul Sartre. Bien qu’éloigné de la France, il fut très marqué par les événements de Mai 68, qu’il suivit par les journaux, Le Monde et Le Nouvel Observateur. Il pouvait aussi lire les revues, comme Les Temps modernes, à la bibliothèque du lycée Carnot de Tunis. Il découvrit également la biographie en trois volumes de Léon Trotsky par Isaac Deutscher et les œuvres de Trotsky récemment rééditées par les Éditions de Minuit : 1905, Lénine, Nos tâches politiques, L’Internationale communiste après Lénine. Il lut aussi Front populaire, révolution manquée de Daniel Guérin et La Révolution inconnue de Voline. Enfin, il fut passionné par Mai 68 : la Brèche, le livre écrit à chaud par Edgar Morin, Claude Lefort et Jean-Marc Coudray, sans savoir que sous ce pseudonyme se cachait Cornélius Castoriadis, dont l’œuvre le marquera profondément. De retour en France, il fut nommé en septembre 1970 professeur de philosophie au lycée Dumont-d’Urville à Toulon (Var). Sans aucune expérience ni politique ni syndicale, il décida de contacter la Ligue communiste, le groupe qui lui paraissait le moins sectaire, tolérant en son sein l’existence de tendances. Il écrivit au journal Rouge et peu après il reçut la visite de Michel Samson, alors étudiant à Aix-en-Provence, plus tard journaliste à Rouge puis au Monde. Il fut mis en contact avec deux sympathisants locaux, Michel Jean et Roland de Martelaere, tous deux artisans en bois d’olivier, mariés, pères de famille et habitant en périphérie de Toulon. Michel Samson lui proposa de participer à un meeting international à Bruxelles contre l’intervention militaire américaine au Vietnam. Il fit donc partie des quelques 1100 militants de la LC qui rejoignirent leurs 2500 camarades belges, allemands, anglais, italiens, espagnols, suisses, à Bruxelles, les 21-22 novembre 1970 pour écouter Ernest Mandel et Tariq Ali, les leaders de la Quatrième internationale. Les cars ayant été arrêtés à la frontière, les militants furent fichés, ce qui valut à Jean-Louis Prat la visite d’un officier des renseignements généraux quelques jours après. Il en voulut à la Ligue pour une légèreté qu’il comprenait mal de la part d’une organisation qui se réclamait du parti bolchevik. Toulon, grand port militaire et ville dépourvue d’université, était une terre de mission pour la LC. Elle n’y avait aucune implantation et le maire Maurice Arreckx, un homme politique situé très à droite, membre de l’UDF-PR, ne facilita pas la tâche à la cellule de trois militants qui se forma au début de l’année 1971. Ainsi pour sa première réunion publique, une salle municipale leur fut refusée par le maire (Rouge n°138, 31 décembre 1971). Quant à la police, elle harcelait les militants. Ainsi, Jean-Louis Prat fut arrêté à une porte de l’Arsenal de Toulon alors qu’il distribuait des tracts du Secours rouge avec de jeunes sympathisants lycéens. Embarqués dans un fourgon de police, ils furent interrogés, photographiés, mais ne furent pas poursuivis devant les tribunaux. Le proviseur de son lycée, lui-même, le convoqua et lui signala que ses activités politiques étaient inappropriées pour un éducateur. Il fut même suspecté par les parents d’un élève d’être responsable de sa disparition momentanée, alors que celui-ci était tout simplement allé à un concert de musique pop. Malgré tout, Jean-Louis Prat continua à jouer le jeu. Ainsi, il fut délégué par ses camarades au IIe congrès de la LC qui se tint à Rouen les 29, 30 et 31 mai 1971. Il prit aussi la parole lors de réunions publiques, portant la contradiction ou posant des questions gênantes aux orateurs des partis de gauche, Michel Rocard, Raymond Guyot (PC) et même François Mitterrand] lors de la campagne pour les élections législatives de 1973. Puis arrivèrent à Toulon des militants de la région parisienne, « mieux rompus que nous au style national de l’organisation » (Blog de J.-L. Prat, 4 novembre 2013), Dominique Herman et sa compagne Anne Gerbe (aux pseudonymes pittoresques : Roméo et Juliette, puis Gatsby et Juliette). Le premier fut bientôt inculpé d’offense à chefs d’État, car au cours d’une manifestation contre l’intervention militaire américaine au Vietnam, avait été brandi un panneau portant : « Nixon assassin, Pompidou complice ». Bientôt la cellule passa de trois militants à une dizaine, auxquels s’ajoutaient les sympathisants des comités rouges. Malgré l’arrivée de Michel Clayeux, professeur de collège à la Seyne-sur-Mer, ville de chantiers navals située sur la rade de Toulon, candidat de la LC aux élections législatives de mars 1973, Jean-Louis Prat trouva bientôt ce militantisme très éprouvant. Les quelques réunions publiques que la LC avait fini par réussir à tenir rassemblaient un faible effectif, 70 personnes à la Seyne-sur-mer le 2 juin 1972 puis 150 personnes à Toulon le lendemain avec Alain Krivine. Et à chaque fois, les militants du PC, venus nombreux, intervenaient avec agressivité, créant un climat peu propice aux prises de contact éventuelles (Rouge n°161, 10 juin 1972, p.11). Cette appartenance à la LC ne l’empêcha pas de nouer des liens étroits avec René Merle, son collègue agrégé de lettres au lycée Dumont-d’Urville, un militant du Parti communiste, très engagé dans la défense de la culture occitane. De même, Jean-Louis Prat se sentait à l’aise dans le Groupe départemental (GD) de l’École Émancipée du Var (le GD 83), un groupe nombreux, actif et varié. S’y côtoyaient des militants de la LC, mais aussi des militants du PSU, de Lutte Occitane, des francs-maçons de la Ligue des Droits de l’Homme, des libertaires, des syndicalistes révolutionnaires, des électrons libres, écologistes de la première heure.En 1973, aux élections à la CA nationale du SNES, il faut présenté comme candidat au secrétariat de catégorie de agrégés. C’est dans ce groupe qu’il fit vraiment la connaissance de celle qui allait devenir sa femme le 16 avril 1974, Janine, Régina, Marianne Cochet, née le 12 février 1943 à La Seyne-sur-Mer (Var) et décédée le 10 septembre 2012 à Perpignan. Sa famille était originaire du Guildo, proche de Saint-Malo et les hommes se répartissaient entre la Marine nationale et la marine marchande, d’où l’installation de certains à Toulon et La Seyne, avec ses chantiers navals. Son père était un marin breton —. Janine était institutrice spécialisée, ils eurent un fils, Erwan, né le 9 octobre 1975 à Perpignan. Jean-Louis Prat, ayant épousé une Bretonne, s’intéressa beaucoup à la Bretagne, où il prit l’habitude de passer plusieurs semaines chaque année, en particulier en été. Il n’avait pas manqué de faire le rapprochement entre deux nationalités dotées d’une forte personnalité, la Catalogne et la Bretagne. C’est par un membre de l’ÉÉ, Pierre Borel, ancien militant de Socialisme ou Barbarie, qu’il découvrit l’œuvre de Castoriadis qui lui permit de surmonter le trouble occasionné par cette expérience militante insatisfaisante : « Ça a été le début […] d’une thérapie politique. À ce moment-là j’étais embarqué dans un groupuscule trotskyste, la LC. Cela m’a aidé à m’en défaire », expliqua-t-il dans un entretien avec François Dosse (Dosse, 2014, p. 490). À partir de septembre 1973, il s’installa à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales), car il avait été nommé professeur de philosophie au lycée Pierre-de-Coubertin de cette ville, un lycée climatique situé à 1850 mètres d’altitude. Nommé ensuite au lycée Henri IV de Béziers (Hérault), ils louèrent, avec sa femme, un appartement près de la gare de Perpignan, ce qui lui permettait de rejoindre Béziers, située à 100 km de là, par le train, lui qui passa tardivement le permis de conduire et n’en fit pas usage. C’est là, en 1976, que Daniel Guerrier fit la connaissance de Jean-Louis Prat, se rapprochant des idées marxistes libertaires, en tant qu’abonné à Front libertaire des luttes de classes édité par l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) qui deviendra l’OCL. Puis au début des années 1980, il fut nommé au lycée Arago de Perpignan où il termina sa carrière d’enseignant en 2002. Il avait continué à militer jusqu’en 1976 à la section de la LCR de Perpignan, mais au cours des élections présidentielles de 1974, il se montra très intéressé par la campagne de René Dumont, le premier candidat écologiste. On peut dater ainsi son intérêt pour l’écologie qui ne cessera de s’affirmer par la suite. Cet intérêt fut nourri par les réflexions inspirées par l’œuvre – qu’il admirait — d’André Gorz qui, à partir de 1975, adhéra pleinement aux thèses écologistes. Jean-Louis Prat s’investit surtout, jusqu’à la fin des années 1980, dans le groupe départemental (GD) de l’ École Émancipée des Pyrénées-Orientales et le militantisme au sein du SNES. Ainsi, en 1982, avec son GD, il fut un des organisateurs de la Semaine École Émancipée, la rencontre annuelle des militants venus de toute la France, à Enveitg (Pyrénées-Orientales), en Cerdagne. Il avait également été candidat aux élections municipales de 1977 à Perpignan, sur la liste « Pour le socialisme, le pouvoir aux travailleurs », une liste rassemblant des militants de la LCR, de la mouvance catalaniste progressiste (dont la tête de liste, le cheminot Pierre-Yves Baron (1942-2017), militant de la CFDT et de l’Esquerra catalana dels treballadors) et des militants d’extrême gauche non encartés, dont de nombreux syndicalistes, comme Jean-Louis Prat ou André Balent. Cette liste portait une série de revendications régionalistes, demandant notamment que les autorités se soucient davantage de l’enseignement de la langue catalane et de la diffusion de la culture catalane dans la presse écrite et audiovisuelle. Il avait pris très au sérieux sa candidature, il demanda à l’Éducation nationale le congé de 15 jours auquel il avait droit pour mener campagne. Il y avait des listes unitaires de ce type, associant habituellement la LCR, LO et l’OCT, dans une trentaine de grandes villes de France. À Perpignan la liste obtint 2,90 % des suffrages exprimés. Ayant appelé à voter pour la liste d’Union de la Gauche au second tour, les militants d’extrême gauche menèrent une campagne active, parallèlement à celle des militants de gauche, ne parvenant pas à éviter la réélection de Paul Alduy à la mairie de Perpignan. Tous ceux qui l’ont connu témoignent de sa grande culture. Ainsi, raconte Jean-Daniel Bezsonoff-Montalat, lors d’une excursion en Andorre, il lui expliqua « dans les moindres détails » les différences entre les dialectes du grec ancien, l’ionien et l’attique, le dorique et l’éolien, qui finirent par se combiner pour donner naissance à la koiné, la langue véhiculaire de la Grèce ancienne (L’Indépendant, 11 avril 2021, article en catalan). Mais il était capable, aussi, d’écrire sur le cinéma japonais ou sur l’histoire de la Louisiane ou sur Georges Brassens qu’il admirait depuis son enfance, dont il connaissait les chansons par cœur. Les 247 articles de son blog, jeanlouisprat.over-blog.com, témoignent de cette curiosité. Il avait été introduit dans le MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) par son collègue et ami Jean-Luc Boileau, ancien élève d’Alain. Il participa aux rencontres d’été du MAUSS dans les années 1980. C’est là qu’il fit la connaissance de Serge Latouche, professeur d’économie à l’université d’Orsay et principal théoricien de la décroissance. Ils devinrent très amis. Serge Latouche l’introduisit aux éditions La Découverte, où Jean-Louis Prat publia en 2007 une Introduction à Castoriadis dans la collection "Repères", fruit de nombreuses années de recherches. Cet ouvrage, traduit en plusieurs langues, réédité et enrichi en 2012, connut un beau succès. Il travailla et annota pour un éditeur espagnol Démocratie et relativisme, qui reprend le débat entre Cornelius Castoriadis et le MAUSS, un ouvrage traduit par les éditions Mille et Une Nuits en 2010, ouvrage de référence souvent cité. Le même éditeur a publié sous le titre Xénophon, l’Anabase, le texte d’Hypolite Taine, avec la préface et les commentaires de Jean-Louis Prat. Des publications qui lui apportèrent de belles satisfactions. Jean-Louis Prat maniait parfaitement la langue catalane – sur son blog, nombre de ses écrits dans cette langue en témoignent. De plus, il n’avait pas hésité à prendre un congé de formation de six mois, en 1997, pour préparer un Diplôme d’études approfondies (DEA) d’études catalanes sous la direction de Gentil Puig Moreno à l’Université de Perpignan-Via Domitia (UPVD). Le mémoire consacré au philosophe catalan Joan Crexells (1896-1926) lui permit d’obtenir la mention Très Bien. Son amour du catalan le poussa à soutenir, avec Jeanine, dès 1975, la Bressola, école alternative, immersive et laïque, dans laquelle ils inscrivirent leur fils Erwan. Avec sa femme ils prirent des responsabilités dans la gestion et la marche de l’école, Jeanine assurant dans les premiers temps bénévolement la surveillance de la cantine. Il eut aussi un rôle de passeur, mettant en contact Serge Latouche et Santiago Vilanova, militant de Catalogne-Sud, créateur de l’association « Una Sola terra », député Els Verds-Alternativa verda au Parlement de Catalogne. Prat organisa un colloque à Saint-Michel-de-Cuixà (Taurinya, Pyrénées-Orientales) réunissant Catalans du Nord et Catalans du Sud, dont tous gardaient un magnifique souvenir. Son engagement pour la Catalogne l’amena à nouer des liens d’amitié très forts avec Nicolas Garcia, maire communiste d’Elne — réélu en 2020 — et conseiller départemental des Pyrénées-Orientales, très engagé, à partir de 2017 dans la lutte pour la libération des prisonniers politiques de Catalogne sud. Jean-Louis Prat appréciait les études d’Emmanuel Todd, pour qui le rôle des structures familiales était fondamental dans la formation des comportements collectifs, des idées politiques et religieuses. Cependant, il ne voulait pas limiter la formation de l’identité catalane à l’influence de la seule « famille souche ». Plutôt que de « nationalisme catalan », il préférait parler de « nationisme », un concept développé par le grand penseur valencien Joan Fuster (1922-1992) (Prat, 1997, op. cit.). Il co-édita (édition critique avec notes infra-paginales) avec un groupe des Amis de Jean Rous un texte, précédemment publié de façon confidentielle, de cet auteur, préfacé par Pierre Chevalier, son biographe. Jean Rous, catalaniste convaincu, connaissant la problématique d’une communauté culturelle sans cadre politique institutionnel et luttant pour sa survie, comprit mieux les combats de la décolonisation qu’il a soutenus après la Deuxième Guerre mondiale. Jean-Louis Prat ne cessa de s’intéresser à l’actualité politique et sociale, participant à Perpignan aux grandes manifestations de l’automne 1995, et de nouveau en 2003. Il adhéra, pendant deux ou trois à l’ERC (Esquerra republicana sde Catalunya), parti historique sud catalan qui avait pris un tournant résolument favorable à l’indépendance de la Catalogne et avait organisé une « section » en Catalogne du Nord (les Pyrénées-Orientales). Toutefois, lors d’une réunion régionale nord-catalane de l’ERC, à la fin de 2004 ou au début de 2005, il fit, en interne, une critique de sa ligne politique, lui reprochant d’être, en substance, une « antenne » de Barcelone. Dans la foulée, il faisait état de sa démission du parti. Ses interventions pertinentes, son absence d’arrogance, son calme, sauf s’il était question de l’indépendance de la Catalogne », notait avec tendresse son ami Serge Latouche, charmaient son auditoire. Il pouvait aussi interpréter les chansons de Brassens, en faisant rouler les r, un artiste — « le macho bien aimé », ainsi l’appelait-il —, à qui il a consacré plusieurs articles éclairant sous un jour philosophique les œuvres du poète. Ses amis lui ont fait leurs adieux le 16 mars 2021 par un après-midi de soleil et de tramontane, accompagnés par les voix de Brassens (Brave Margot), de Claude Marti (Le temps des cerises, en occitan) et de Lluis Llach (Venim del Nord, Venim del Sud, en catalan), et la musique version jazz de Au bois de mon cœur, une chanson de Brassens. Il était adhérent aux Associations des Amis de Robert Rius (qu’il avait découvert sur le tard) et de Jean Rous. Une Association des Amis de Jean-Louis Prat a été constituée en janvier 2022, à Elne, dans le but, notamment, de publier ses textes.
Les Goigs dels ous (15, 16 avril 2022 à Ille-sur-Têt)
à - Illa ROSSELLÓ (14-04-2022)
Les Goigs dels Ous littéralement joie des œufs » (l’œuf symbolisant la naissance et la résurrection) sont des chants catalans originellement liturgiques entonnés de maison en maison durant les fêtes de Pâques. Datant du Moyen-Age (XIIeme siècle), le XVIè siècle voit apparaître des chants plus populaires sur des thèmes de la vie de tous les jours venant se greffer aux chants religieux originels. Au centre des traditions Catalanes, ces chants sont encore interprétés dans les Pyrénées Orientales  et cette tradition perdure particulièrement à Ille sur Têt où un groupe local d’environ 40 choristes et de 5 ou 6 musiciens exclusivement composé d’hommes en sont les fervents gardiens. La tradition veut qu’en échange des messages de bonheur que portent les cantiques des Goigs dels Ous, les chanteurs de goigs et cantarelles reçoivent dans leur cistella (panier d'osier à anse que porte le célibataire du groupe) les produits du terroir : œufs, vins, charcuterie et autres victuailles qu’ils partageront ensemble et avec lesquels ils pourront confectionner l’omelette pascale.  
Goig dels ous et Gegants 2022 à Villefranche-de-Conflent
(13-04-2022)
Les géants sont de retour pour les fêtes de Pâques à Villefranche-de-Conflent ! Le rendez-vous est donné en Conflent, cette belle région naturelle et historique catalane, où sont maintenues farouchement les traditionnelles festivités pascales. Demandez le programme : Samedi 16 avril à 16h : « Goig dels ous de xocolata » avec Les Ephémères de Vilafranca et Els Clairanencs (Faubourg et Placette). Dimanche 17 avril : défilé des géants à 11h et 15h30, placette puis rues. Lundi 18 avril : aplec de Notre Dame de Vie, la messe à 10h30 sera célébrée par le Père Paul de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou. (Attention, environ 40 minutes de marche pour accéder à la chapelle). Pour s’y rendre à pied, sortir de Villefranche par la Porte d’Espagne en direction de Mont-Louis, traverser le pont puis le faubourg, longer la RN116 et traverser le passage à niveau du Train Jaune puis au bout de 50 mètres prendre à droite au niveau de l’oratoire en marbre rose, où le sentier démarre. Prévoir son eau. Et toujours, lundi 18 avril à 16h : divers chœurs à l’église, sans oublier les forains présents les 3 jours Porte d’Espagne.
Goig dels ous à Sorède
à - Sureda ROSSELLÓ (12-04-2022)
Goig dels ous - Ensemble chantons la tradition pascale.Chantée le Jeudi 14 et Samedi 16 avril, donc la veille de Pâque, par des groupes de jeunes, et moins jeunes, qui parcourent les rues des villages et arpentent la campagne, d'un mas à l'autre, ces aubades tirent leur motivation essentielle de la quête des œufs, symboles de la Création, sources de toute forme et de toute idée de Vie...Le Dimanche 17 avril nous chanterons pour les absents de leur domicile le 14 et 16 avril, à 10h30 sur la place de la République. Le dernier chant sera donné à l'intérieur (ou sur la placette) de la Chapelle de Notre Dame du Château, le Lundi de Pâques vers 12h. Apportez votre matériel pique-nique complet ainsi que vos victuailles!L'omelettes au Club Amitié Loisir le 19 avril à 12h.
Goig dels Ous 2022 à Amélie-les-Bains
(12-04-2022)
Les Goigs dels Ous : « joie des œufs », sont des chants catalans pour la plupart qui étaient chantés de maison en maison la veille de Pâques. l'« hymne » pascal des Goigs dels Ous résonnera à nouveau dans les rues de notre ville. Ces chants mi religieux, mi profanes apportent la joie, celle de la Résurrection chrétienne mais aussi celle du printemps au renouveau prometteur. En échange de ces messages de bonheur, les chanteurs de Goigs et cantarelles recevront dans leur cistella (panier d'osier à anse) les produits du terroir : œufs, vins, charcuterie et autres victuailles qu’ils partageront ensemble. Retrouvez-les : - Jeudi 14 avril Vers 18h00 à la résidence Gorgeon puis vers Can Cliquettes, rue de Cerdagne et rue des Cèdres - Samedi 16 avril Vers 10h00 devant les Thermes puis en centre-ville A partir de 16H00 à Palalda et Super-Amélie. Si le cœur vous en dit, venez chanter avec eux, vous serez les bienvenus. Les Goigs vous donnent d'ores et déjà rendez-vous, comme tous les ans, le lundi de Pâques à la chapelle Santa Engracia.
Goig dels Ous 2022 à Saint-Hippolyte
à - Sant Hipòlit de la Salanca ROSSELLÓ (12-04-2022)
Après de longs mois d’isolement en raison de la crise sanitaire, dernièrement, l’association  « Els Apis Catalans » a organisé un repas de retrouvailles conviviales regroupant bénévoles, adhérents et sympathisants qui a été suivi d’un concert de chansons catalanes bien orchestrées par le groupe des « Cantaires Catalans ». A cette occasion le président Michel Cassany a remercié la municipalité pour son soutien et tous les bénévoles qui permettent d’assurer les différentes activités de l’association : Hélène et Raymond qui animent les cours de catalan, Bernard pour les cours de sardanes, Gilbert pour les randonnées, les membres de la colla gegantera avec Denis et Sylvain en tant que porteurs, Reine et Hélène pour les capgrossos, Marc et les enfants pour les gegantons Hipolit et Patufet ainsi que les personnes qui assurent la manutention et la sécurité. Il a ensuite précisé des dates des prochains rendez-vous : le vendredi 15 avril fabrication des bunyetes au local de l’association, le samedi 16 avril vente des bunyetes de 9h à 10h sur la place de la République et de 10h30 à 11h 30 Goigs Dels Ous sur la place de la République, rue des commerçants et devant la mairie, le dimanche 17 avril  trobada gegantera à Villefranche de Conflent, le lundi 18 avril omelette à Juhègues.
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